Ce qu'il fallait retenir de l'actu libanaise des 7 derniers jours

Samedi 27 février 2016

- Sécurité : Des partisans du Hezbollah manifestent leur colère suite à une émission satirique portrayant le chef du parti, Hassan Nasrallah. Des forces de sécurité se déploient à Zouk Mosbeh, autour du siège de la MBC qui a diffusé la vidéo en question. Le risque d'une dégradation sécuritaire sunnito-chiite pointe à l'horizon.

- Dans la presse : "Un énorme succès pour Israël ?", "Oui, évidemment", affirme Omer Bar-Lev, selon le Jerusalem Post. Le député israélien laisse entendre que l'État hébreu est responsable de l'assassinat de Samir Kantar, un cadre du Hezbollah, lors d'un raid aérien près de Damas dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015.

- Dans la presse : Pour le général Michael Hayden, ancien chef de la CIA et de la NSA, le Liban est en train de "vaciller", et la Syrie, l'Irak et la Libye "n'existent plus". "Nous voyons certainement l'effritement des frontières dessinées lors du traité de Versailles (de 1919, ndlr) et des accords de Sykes-Picot (de 1916, ndlr) (...)", ajoute-t-il. Le général Élias Hanna, analyste en stratégie, commente pour L'Orient-Le Jour les propos de M. Hayden.

- Télé-crochet : Le Franco-Libanais Lukas Abdul séduit avec "Les mots bleus" et se qualifie dans The Voice France.

Dimanche

À Washington, les responsables américains ont assuré aux parlementaires libanais que le secteur bancaire n'allait pas souffrir des sanctions visant le Hezbollah. Photo DR

- Coopération : Fin de la tournée américaine de la délégation parlementaire libanaise partie discuter avec l'administration Obama des récentes restrictions à l'encontre des transactions bancaires libanaises décidées en guise de sanctions contre le Hezbollah.

- Rencontre annuelle : La rencontre de Saydet al-Jabal tient sa douzième réunion annuelle au couvent de Fatqa. Elle propose une vision chrétienne alternative fondée sur la modération.

- Exposition : La Nigériane Otobong Nkanga initie au Beirut Art Center un dialogue avec la terre auquel participent les acteurs de tout bord : ceux qui contribuent à la construire et ceux qui la détruisent inconsciemment. À la galerie Alwane, Issa Halloum met à l'honneur la Békaa à travers ses peintures.

Lundi

Stephen Karam, étoile montante de la scène théâtrale américaine. Photo tirée de son site web

- Conjoncture : Si les sanctions économiques de Riyad et ses alliés frappent de plein fouet les professionnels du tourisme, ceux-ci réfléchissent déjà depuis quelque temps aux moyens de réduire leur dépendance à ce profil de touristes.

- Bonne nouvelle : Il a les honneurs de la presse. Il est également reconnu par ses pairs. Quant au public, il est au rendez-vous. À seulement 36 ans, le dramaturge Stephen Karam, dont le père est américano-libanais et la mère américano-irlandaise, s'est déjà fait un nom à Broadway.

- Conférence : À en croire les participants au forum d'affaires "L'Égypte et le Liban ... vers l'Afrique", inauguré à l'hôtel Phoenicia, il semblerait qu'il faille effectuer un détour par Beyrouth pour pénétrer en Afrique à partir du Caire...

Mardi

- Présidentielle : Le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, presse le leader des Marada, Sleiman Frangié, dont il soutient la candidature à la présidence de la République, à se présenter à la séance électorale prévue le lendemain. Sleiman Frangié répond qu'il n'y participera pas.

- Crise des déchets : Après l'échec du plan d'exportation, retour à la case départ. L'option des décharges, pourtant rejetée au début de la crise, revient sur le tapis. Selon une personnalité politique proche du dossier, pour faire accepter ces nouvelles décharges à la population, celles-ci devront obéir à... une répartition régionale teintée de couleur confessionnelle. En commission des Finances, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, dénonce le fait qu'une somme astronomique ait été dévolue depuis 1996 au traitement des déchets, alors que 85 % des ordures étaient simplement enfouies par l'opérateur.

- Discours : Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, se veut rassurant quant à la situation sécuritaire du Liban, affirmant que sa formation ne souhaite pas un affrontement armé et appelant ses partisans à ne pas manifester leur colère dans la rue.

- Vidéo : A sillonner, des heures durant, les rues embouteillées du Grand Beyrouth, connectés à la radio qui enchaine les bulletins d'information ou abreuvés des commentaires de leurs passagers, les chauffeurs de taxi service ont souvent beaucoup à dire sur l'actualité libanaise. Et sont parfois le pouls de la rue.Cette semaine, nous avons rencontré Joseph, 80 ans. Son coup de gueule, en images.

- Edition : Lorsque Flaubert, Lamartine ou Twain racontent leur Beyrouth... Récit d'illustres voyageurs passs par la capitale libanaise, avec A Beirut anthology : travel writings through the centuries.

- Séminaire : Des mères de jihadistes témoignent de l'endoctrinement de leurs fils victimes de la "mafia du sang" dans le cadre Women in the Front Lines, le séminaire organisé par la Fondation May Chidiac à l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars.

Mercredi

Le chef du Courant du Futur, Saad Hariri (c), assiste à la 36e séance électorale qui s'est tenue au siège du Parlement en vue d'élire un président de la République. REUTERS/Mohamed Azakir

- Présidentielle : Soixante-douze députés se présentent pour assister à la 36e séance électorale. Le quorum requis étant de 86 députés, un nouveau scrutin est fixé au 23 mars. Les candidats à la magistrature suprême, Michel Aoun (voir notre infographie sur sa galaxie politique), fondateur du Courant patriotique libre, et Sleiman Frangié (voir notre infographie sur sa galaxie politique), brillent par leur absence, de même que les députés de leurs blocs respectifs, ainsi que ceux de leur allié, le Hezbollah.

- Crise Arabie-Liban : Entre le Hezbollah et les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, la tension ne baisse pas. Les monarchies du Golfe déclarent le parti chiite groupe "terroriste". "Des mesures appropriées seront prises pour mettre en œuvre cette décision", prévient le secrétaire général du groupement régional.

A Tunis, les ministres arabes de l'Intérieur ne tardent pas à afficher leur soutien à cette décision. Dans un communiqué, ils condamnent "les pratiques et les actes dangereux du Hezbollah terroriste pour déstabiliser la sécurité dans certains pays arabes". Présent à la réunion, le ministre libanais Nouhad Machnouk s'oppose à ce que le Hezbollah soit qualifié de "terroriste" dans le communiqué final.

- Salariés en mal de salaire : Des milliers d'expatriés libanais en Arabie attendent leur paye de Hariri... Navire amiral de l'ancien Premier ministre dans le royaume, le groupe de BTP Saudi Oger ne paie plus ses 38.000 salariés depuis plusieurs mois. Avec des conséquences très lourdes pour ces derniers. Témoignages.

- Classement Forbes : Un peu moins de milliardaires dans le monde, mais toujours 7 Libanais parmi les très riches.

- Économie numérique : La France veut apporter sa "touch" à l'écosystème libanais. Elle annonce le lancement de son "booster" : Smart Esa, lors de la deuxième journée du forum technologique ArabNet. "Un booster, c'est d'un côté un accélérateur, et de l'autre un incubateur, tous deux adossés à un centre d'excellence académique, l'École supérieure des affaires (Esa)", explique à L'Orient-Le Jour Stéphane Attali, directeur général de l'Esa.

- Campagne : Une énième attaque est lancée sur les réseaux sociaux contre le site d'information Janoubia et son directeur, le journaliste et analyste politique Ali el-Amine, accusé par les pirates d'être "financé par Israël". Ces accusations pourraient paver la voie à des actions hostiles, s'inquiète Ali el-Amine.

Jeudi

Crise des déchets : Salam met la pression. Photo Dalati et Nohra

- Conseil des ministres : Le Premier ministre, Tammam Salam, annonce qu'il ne convoquera pas le gouvernement à une prochaine séance si la crise des déchets ménagers n'est pas réglée au cours des prochains jours. Les ministres examinent également les suites de la crise avec l'Arabie saoudite, au lendemain de la décision des monarchies du Golfe de classer le Hezbollah comme organisation "terroriste". L'Iran avertit de son côté que cette décision met en danger la stabilité du Liban.

- Papilles : Depuis un an, Katia Lteif Ward se fait un nom dans le monde de la pâtisserie française, livrant ses gâteaux aux endroits les plus selects de la principauté de Monaco.

- Concert : Les amateurs de percussions et les mélomanes curieux sont gâtés avec la performance de Rony Barrak, l'un des plus talentueux joueurs de darbouka, dans le cadre du Festival al-Boustan.

- Rencontre : Au Liban, il se sent "en famille". Patrick Fiori réussit actuellement le pari de présenter le patrimoine corse au public français. Après le report de son concert, qui était prévu à Beyrouth, il estime qu'"il est temps" de renouer avec ses fans libanais.

- Scandale : "Des erreurs administratives se sont produites à Caritas-Liban, mais il n'y a pas eu dilapidation de fonds", assure l'évêque maronite de Jbeil, Michel Aoun, au cours d'une rencontre d'explication sur ce que certains ont considéré comme un scandale dans la gestion du principal instrument de la pastorale sociale de l'Église.

- Télévision : C'est le rendez-vous annuel phare des différents acteurs de la télévision : la joint-venture Ipsos-Nielsen au Liban révèle les résultats d'audience télé pour 2015, qui sert d'étalon pour les investissements dans le secteur.

- Justice : Le premier juge d'instruction de Beyrouth, Ghassan Oueidate, réceptionne le dossier des poursuites engagées par le parquet financier contre les deux sociétés Sukleen et Sukomi, pour gaspillage des fonds publics et non-respect de leurs engagements. Il prévoit d'entendre les personnes poursuivies la semaine prochaine.

Vendredi

Les trois sarcophages en pierre découverts sur le bien-fonds 1082, à la rue du Liban. Photo DGA

- Archéologie : D'Achrafieh à Zokak el-Blat et Wadi Abou Jmil, l'histoire sous nos pieds. Les chantiers de construction sont l'occasion de fouilles préventives très fructueuses, surtout en vestiges gréco-romains.

- Etude : "Ici, nous sommes traités comme si nous étions des Israéliens." Formulée par un réfugié syrien, cette phrase en dit long sur sa perception de ses conditions de vie. Un témoignage recueilli dans le cadre d'une étude effectuée par des chercheurs et professeurs universitaires sur le thème de "l'accès à la justice des réfugiés syriens au Liban".

- Commerce : Pris dans l'étau des tensions politiques croissantes entre l'Arabie saoudite et l'Iran, les industriels et banquiers libanais attendent la fin de l'orage pour développer leurs affaires au gré des opportunités. Si ce n'est pas la première fois que le Liban doit jongler avec les retombées des tensions régionales sur son économie, la crise actuelle place les hommes d'affaires devant un dilemme cornélien : faut-il choisir entre son meilleur client et l'un des marchés les plus convoités de ces dernières décennies ?

- Réfugiés : Des dizaines de Syriens originaires du sud-est du district d'Alep franchissent illégalement, chaque jour, la frontière libanaise. Les passeurs attendent la tombée de la nuit pour commencer ce trafic. Reportage.

- Crise Arabie-Liban : La tension grandissante libano-saoudienne est évoquée lors des entretiens à l'Élysée entre le président français François Hollande et le prince héritier et ministre saoudien de l'Intérieur, l'émir Mohammad ben Nayef. Ce dernier rencontre aussi à l'hôtel Matignon le Premier ministre Manuel Valls. La crise libano-saoudienne est également évoquée par le chef du Quai d'Orsay Jean-Marc Ayrault, qui reçoit son homologue saoudien, Adel al-Jubeir.
A New York, l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux Nations unies, Abdallah Y. al-Mouallimi, affirme que la décision de Riyad de conseiller à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban ou de ne pas y rester "est certainement réversible".