Le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, qui s'est présenté mercredi à la Chambre pour prendre part à la 36e séance électorale en vue d'élire un président de la République, a affirmé qu'il ne lâchera pas la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, alors que celui-ci ne s'est pas rendu au siège du Parlement.
Malgré la présence de 72 députés, le scrutin n'a pas pu se dérouler, le quorum requis étant de 86 députés sur un total de 128. Une prochaine séance a été fixée au 23 mars par le président de la Chambre, Nabih Berry. Les candidats à la magistrature suprême, Michel Aoun, fondateur du Courant patriotique libre, et M. Frangié, se sont absentés, de même que les députés de leurs blocs respectifs, ainsi que ceux de leur allié, le Hezbollah.
"Attaché à la candidature de Frangié"
"M. Frangié a rappelé hier que la démocratie libanaise avait ses spécificités, et je comprends cela. Peut-être que le dossier n'est pas encore arrivé à maturité, mais nous espérons que cela se fasse", a estimé Saad Hariri, lors d'un point de presse, une fois la séance levée. Et de répondre aux journalistes : "Après la séance d'aujourd'hui, je reste attaché à la candidature de Frangié plus que jamais. Si vous pensez à quoi que ce soit d'autre (en allusion à un lâchage du chef des Marada), vous vous trompez".
Un peu plus tôt, M. Frangié avait réaffirmé sur sa page Twitter qu'il n'assistera pas à la séance de mercredi. "Je n'assisterai à aucune séance électorale sans concertation avec mes alliés", avait fait savoir le leader maronite sur son compte Twitter. "J'appartiens au camp du 8 Mars, mais si je suis élu à la magistrature suprême, je serais le président de tous les Libanais". "Si j'assiste aujourd'hui à la séance, cela compliquera davantage les choses. Nous aurions souhaité que la compétition soit démocratique, c'est notre ambition", avait ajouté le chef des Marada.
Le chef du Futur a souhaité que les députés ne permettent pas à cette vacance de perdurer, car "elle tue le pays. Elle affecte la situation économique, sécuritaire et politique du Liban. Nous pouvons résoudre ces problèmes en élisant un président de la République".
Interrogé sur son allié, le parti des Forces libanaises, qui soutient la candidature de Michel Aoun, M. Hariri a dit: "Les FL et nous, nous ne faisons qu'un, nous n'avons pas besoin de dialoguer. C'est avec le Hezbollah que nous avons besoin de dialoguer. Nous continuerons à dialoguer avec lui car nous ne voulons pas de discorde".
Prié de dire s'il serait toujours au Liban lors de la prochaine séance, prévue le 23 mars, M. Hariri a répondu par l'affirmative.
La présidentielle prise "en otage"
Prenant ensuite la parole, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, s'est déchaîné : "Dans aucun pays au monde, un candidat qui bénéficie du soutien du tiers des votants peut prendre en otage l'échéance présidentielle. Nous avons assez des manœuvres. Il est inacceptable que 72 députés aillent voter pour des candidats qui ne répondent pas présents". "Nous envisageons aujourd'hui toutes les options, même les plus extrêmes", a-t-il martelé, sans en dire plus.
La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman.
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commentaires (4)
Quid du Tribunal-TSL, Shèèèïkh ? Yâ wâïyléééh !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
07 h 28, le 03 mars 2016