
Des membres et des sympathisants du Hezbollah lors des funérailles de Abbas Raad, fils du chef du bloc parlementaire du parti chiite, Mohammad Raad, tué au Liban-Sud par des frappes israéliennes, le 23 novembre 2023. Photo d'archives Mahmoud Zayyat/AFP
Israël a affirmé mercredi avoir déjà éliminé la moitié des commandants du Hezbollah au Liban-Sud, des membres de l'unité d'élite al-Radwan, des hauts commandants militaires et des chefs de plusieurs groupes, dont son unité aérienne. Régulièrement, après des frappes ciblées, Tel Aviv annonce avoir tué des hauts responsables du parti chiite pro-iranien, mais celui-ci ne confirme pas les grades de ses membres tués.
En tout, 287 combattants et cadres du Hezbollah ont été tués en Syrie et au Liban depuis le 8 octobre, selon notre décompte. La force d'élite al-Radwan serait composée d'environ 2.500 miliciens.
« La moitié des commandants du Hezbollah au Liban-Sud ont été éliminés. Il s'agit des personnes responsables des actions offensives », a déclaré mercredi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant cité par le quotidien Haaretz. « L'autre moitié se cache et abandonne le Liban-Sud aux opérations (de l'armée israélienne) », a-t-il ajouté.
« De la pure propagande »
Contactée, une source proche du Hezbollah a indiqué à L'Orient-Le Jour que le parti ne « répond pas généralement à ce qu'il considère comme de la pure propagande. Ce type de propagande vise généralement leur propre peuple, les colons israéliens, dans le but de leur remonter le moral alors que la guerre est en cours ».
Le ministre Gallant, qui s'est rendu mercredi matin au commandement nord de l'armée israélienne, a ajouté : « Notre objectif principal était et reste de créer une situation sécuritaire différente ici, et que les résidents du nord d'Israël puissent retourner chez eux tranquillement et en toute sécurité. Nous envisageons plusieurs solutions pour consolider la situation, et l'avenir proche sera décisif à cet égard ».
« Même pas cinq commandants du Hezbollah ont été tués depuis le 8 octobre (...) En outre, le parti, en tant qu'organisation, ne dépend pas d'un ou de deux commandants. Dans son histoire, il a eu de grands chefs militaires et stratégiques comme Imad Moghniyé », a insisté la source contactée par L'OLJ. Moghniyé a été tué à Damas en 2008 lors d'une opération conjointe de la CIA et du Mossad, après avoir échappé à ses ennemis pendant 30 ans.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déjà déclaré dans un discours que « Imad Moghniyé a laissé derrière lui des dizaines de milliers d'hommes entraînés qui sont prêts à se battre et à mourir pour la cause ». Et même si Israël a ciblé des commandants, beaucoup d'autres se cachent dans l'ombre », renchérit la source précitée.
« Un chiffre exagéré »
« Il est certainement exagéré de dire que la moitié des commandants ont été tués à ce stade » selon Mohanad Hage Ali, chercheur au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center de Beyrouth. « Nous voyons de nombreux commandants du Hezbollah d'âge moyen dont les notices nécrologiques mentionnent qu'ils étaient commandants. Mais pour qu'Israël fasse une telle affirmation, il faut déjà comprendre combien de commandants il y a au sein du Hezbollah », a expliqué M. Hage Ali.
Dans les déclarations officielles annonçant la mort des membres du Hezbollah tués au combat, un seul, Wissam Tawil, a été explicitement qualifié de « commandant » par le parti, qui ne divulgue pas le nombre de ses commandants. Hassan Nasrallah avait déclaré à plusieurs reprises que son parti disposait de plus de 100.000 combattants entraînés.
M. Hage Ali note également que le Hezbollah est présent dans de nombreuses régions du Liban et également en Syrie, « de sorte que les commandants du parti ne sont certainement pas confinés dans une seule région ». « L'organisation du Hezbollah a certainement pris des mesures pour assurer la sécurité de ses commandants », a-t-il ajouté.
Ils ne vont pas nous faire croire qu’ils meurent pour leur pays, le Liban. On les connaît mieux que personne. Fini les propagandes fallacieuses, ça ne prend plus. Ils n’ont qu’à ne pas obéir bêtement à leur gourou qui pour lui, un bon chiite est un chiite mort , pour rien.
19 h 15, le 25 avril 2024