Le chef du Courant du Futur, Saad Hariri,a pressé mardi le leader des Marada, Sleiman Frangié, dont il soutient la candidature à la présidence de la République, à se présenter à la séance électorale prévue demain.
"Je prie M. Frangié de se présenter au siège du Parlement. C'est comme cela qu'il convient d'agir, d'autant plus que nous-mêmes, nous avons l'intention d'y aller afin de voter pour lui", a lancé M. Hariri lors d'un point de presse à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre, Tammam Salam, au Grand Sérail.
Sleiman Frangié n'a pas tardé à répondre, à M. Hariri en affirmant qu'il ne participera pas à la séance électorale. Déclarant qu'il "porte l'ancien Premier ministre dans son cœur", le chef des Marada a estimé que "sa présence ou son absence ne changera pas grand chose" et qu'"il faut plus du temps" pour que le dossier soit réglé.
Plus tard en soirée, à l'issue d'une rencontre avec l'ancien ministre Farid Haykal el-Khazen, M. Frangié a affirmé qu'il faisait partie du 8 Mars mais qu'il soutenait dans le même temps une participation aux séances électorales. "M. Hariri comprend ma position, a-t-il dit. Même s'il a raison dans ce qu'il avance, le Liban n'est pas un pays démocratique européen. Ma participation à la séance pourrait compliquer les choses encore plus".
Saad Hariri a, d'autre part, critiqué les réactions des partisans du Hezbollah qui ont laissé éclaté leur colère samedi soir et dimanche contre un sketch satirique tournant en dérision le chef du parti, Hassan Nasrallah, et diffusé sur la chaîne MBC. "Brûler des pneus et bloquer la circulation, ce n'est pas la réponse adéquate",a -t-il estimé.
"Tout le monde fait l'objet de satires. On a fait des milliers de vidéos pour nous tourner, mon père (Rafic Hariri) et moi, en dérision, mais je ne l'ai pas mal pris. Il doit y avoir une liberté d'expression, et manifester son mécontentement doit se faire dans le respect de la loi. Les manifestations qui ont eu lieu ont été l'occasion de slogans hostiles à l'islam (sunnite) et cela est déplorable", a ajouté M. Hariri.
Sur un autre plan, le chef du Futur a tiré la sonnette d'alarme concernant la crise des déchets. "Les ordures doivent être traitées de sorte à préserver la santé des citoyens. Ce traitement doit se faire selon les standards internationaux, et au plus vite".
Interrogé sur le dialogue entre sa formation et le Hezbollah, à la lumière de la crise diplomatique enter le Liban et la Syrie, M. Hariri a dit : "Nous poursuivons notre dialogue avec le Hezbollah".
Il a enfin lancé qu'il ne comptait pas repartir du Liban de si tôt. "Je ne vais pas vous dire au revoir. Je reste ici, que cela plaise ou non".
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"Je prie M. Frangié de se présenter au siège du Parlement. C'est comme cela qu'il convient d'agir, d'autant plus que nous-mêmes, nous avons l'intention d'y aller afin de...
Qu'il se "présente" avec quoi ? Avec son "Brevet", yâ hassértéééh !
10 h 30, le 02 mars 2016