Joumblatt : "Aoun poursuit sa politique d'élimination, Diab n'est rien"

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a accusé dimanche le chef de l’État Michel Aoun de poursuivre sa politique d'élimination et estimé que le Premier ministre Hassane Diab n'était "rien" et que son gouvernement était dirigé par le Courant patriotique libre et le Hezbollah. 

"Le Courant patriotique libre a oublié qu'il était une milice au Liban et que le général Aoun poursuit la politique d'élimination qu'il avait entamée en 1988", a déclaré M. Joumblatt à la chaîne saoudienne al-Arabiya. "Le Liban ne contrôle pas ses frontières, ses aéroports et ses ports. Hassane Diab - Premier ministre libanais - n'est rien. Nous résisterons pacifiquement et démocratiquement", a-t-il ajouté.

Concernant la pire crise économique et financière que traverse le Liban depuis 30 ans, le chef du Parti socialiste progressiste a affirmé que "le gouverneur de la Banque du Liban (Riad Salamé) n'est pas responsable des 60 milliards de dollars de gaspillage d'électricité". "Ceux qui sont accusés de corruption n'ont pas le droit de lancer des accusations contre nous", a-t-il encore dit. 

Vendredi, le Premier ministre s'en était pris avec virulence au gouverneur de la Banque du Liban, alors que la livre libanaise poursuit sa chute libre par rapport au dollar. Jeudi, elle avait atteint les 3.700 livres pour un dollar chez certains agents de change, loin de son taux officiel de 1.507,5 LL. Le lendemain, plusieurs personnalités sunnites opposées aux partis politiques qui soutiennent le gouvernement de Hassane Diab s'en sont pris au Premier ministre.

M. Joumblatt s'est dit "prêt pour un procès, à condition que tout le monde soit sous le plafond de la loi libanaise". "Il est possible de sauver le Liban financièrement. Il n'est pas trop tard", a-t-il cependant assuré.

"Nous n'accepterons pas notre élimination par le Hezbollah ou toute autre parti. Nous nous opposons à l'approche du président libanais et du Hezbollah. Ce parti et le CPL dirigent le gouvernement.  Je ne veux plus faire d'alliances. Le 14 Mars a constitué une étape glorieuse après l'assassinat du Premier ministre Hariri", a enfin estimé M. Joumblatt.