En France aussi, d’ailleurs, l’État se mobilise pour endiguer le fameux virus. « Aidez-nous à empêcher la diffusion du coronavirus, visitez la page web gouvernement.fr », intime le gouvernement français sur Facebook dans un post sponsorisé. Pas d’école pour les enfants rentrant de zones à risque. Ils sont confinés chez eux, en quarantaine. Au bureau, « des lingettes désinfectantes et des distributeurs de solution hydro-alcooliques ont été mis à disposition des collaborateurs dans toute l’entreprise, nous informe-t-on par mail. Il est recommandé de se laver les mains à l’eau et au savon ou à défaut avec ces solutions plusieurs fois par jour ». Toutes les heures, est-il maintenant recommandé. Et puis il faut éviter les contacts physiques (accolades, poignées de main, bises). Tousser et éternuer dans son coude. Utiliser des mouchoirs à usage unique… Une collègue qui rentre d’Iran a le coronavirus, alimentant toutes les discussions. Désormais sortie de l’hôpital, elle se rétablit chez elle.
Au bureau ou dans les bars, on rafraîchit de manière compulsive la carte interactive de l’Université John Hopkins qui répertorie tous les cas en temps réel dans le monde.
Avec un bilan de trois morts et près de 200 personnes contaminées, la France est devenue l’un des principaux foyers en Europe. Rares sont les gens à porter des masques chirurgicaux, notamment dans les transports – d’ailleurs, en porter un ne protégerait pas de la maladie mais empêcherait de contaminer les autres quand on est malade –, mais tout le monde en parle et le sujet revient en boucle dans les conversations et les médias.
Réunion de crise samedi dernier. Le gouvernement français s’est réuni au cours d’un Conseil des ministres exceptionnel, officiellement dédié au coronavirus. Mais il en a profité pour dégainer l’article 49.3 afin de faire passer en force son projet de réforme des retraites, contesté depuis début décembre. Cet article de la Constitution permet d’adopter une loi sans vote à l’Assemblée nationale. Un timing jugé particulièrement « cynique » par l’opposition. « Ce gouvernement est dans le cynisme absolu, le faire en plein coronavirus, en plein Conseil des ministres uniquement là-dessus, c’est du cynisme le plus total », a ainsi estimé le patron des députés Républicains, Damien Abad.
Pendant ce temps, le Liban n’en finit plus de tomber de Charybde en Scylla.
Ce carnet de bord d’un départ est le récit, partagé une fois par semaine, des aventures, des émotions et de la nostalgie d’une Française qui a passé 10 ans au Liban, avant de repartir pour la France avec son époux libanais et ses enfants.
Les épisodes précédents
XXV - « Notre raison est en France, mais notre cœur est au Liban »
« La femme est l’avenir de l’homme »
« Koullouna lil watan », de la place des Martyrs à la place du Trocadéro
Beyrouth, Paris : d’une pollution à l’autre
Des papiers, toujours des papiers...
Première rentrée parisienne pour mes petits Beyrouthins
Ce sens de l’entraide si libanais
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