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Lifestyle - Carnet de bord

VII - Beyrouth, Paris : d’une pollution à l’autre

Photo A.R.

« Oh… tu manges une compote de pomme industrielle. Tu pourrais quand même la faire à la maison. Pense à tous ces déchets d’emballage que tu laisses derrière toi », lance une collègue à une autre, la voyant sortir sa compote prête à être consommée, dans un bureau parisien.

Quelques jours plus tard, à quelques kilomètres de là, une amie m’informe qu’en cette rentrée, elle a décidé de bannir le plastique de chez elle. Une autre partage avec moi une application mobile qui permet de « choisir des vêtements respectueux de l’humain et de l’environnement ». Une troisième me parle des débats qu’elle a avec son conjoint sur la toxicité du glyphosate, ce pesticide controversé épandu dans les champs, tandis qu’une quatrième m’annonce sa volonté de déménager en famille en Bretagne, « la région qui sera le plus épargnée par les effets du changement climatique ».

À la radio, à la télévision, sur les réseaux sociaux, l’urgence climatique est partout, sur toutes les lèvres. Comment réduire son empreinte carbone, empêcher les glaciers de fondre, la forêt amazonienne de brûler… Je comprends pourquoi les Verts ont fait un si bon score lors des dernières élections européennes en 2019, créant la surprise.

Au Liban, rares sont ceux qui parlent du réchauffement climatique et des moyens de le contenir. Des activistes, des militants, des journalistes s’y collent. Avec le sentiment, trop souvent, de prêcher dans le désert. Les initiatives sont, le plus souvent, individuelles, tandis que les politiques publiques se font rares.

« Dans une région où la guerre est dans tous les esprits, où les libertés individuelles font défaut, où les perspectives d’emploi se font de plus en rares et où les gouvernements ne parviennent pas toujours à assurer le minimum à leurs citoyens, l’écologie apparaît souvent comme un luxe occidental, une problématique de “riches” », écrivait, dans L’Orient-Le Jour, notre collègue Caroline Hayek dans un article consacré à l’écologie dans le monde arabe. Elle rapportait aussi cette phrase que Nouhad Awwad, activiste libanaise pour le climat, entend très souvent dans le monde arabe : « Le changement climatique ? C’est entre les mains de Dieu, que peut-on y faire ? » L’école de ma fille à Beyrouth avait pourtant bien l’ambition d’en faire une « éco-citoyenne ». « Éteins la lumière quand tu quittes la pièce », ne manquait pas de lui rappeler l’institutrice.

C’est aussi pour les enfants que mon mari et moi avions pris la décision de quitter le Liban. Les sortir du smog, cette chape brunâtre sur Beyrouth, due principalement au trafic automobile.

À Paris, la fin du diesel est programmée pour 2024. Et en 2030, les véhicules thermiques devraient être interdits dans la capitale. Pour autant, à peine arrivés à Paris, c’est un autre type de pollution qui guette nos enfants. La pollution au plomb, suite à l’incendie de Notre-Dame. Dans les écoles du quartier, les parents se mobilisent et s’organisent pour interpeller les élus et demander aux autorités d’effectuer des prélèvements, d’en rendre les résultats publics, et de prendre les mesures nécessaires pour éviter toute contamination. « Déchaussez-vous et lavez-vous les mains en rentrant chez vous », nous a-t-on conseillé, en attendant les résultats.

*Ce carnet de bord d’un départ est le récit, partagé une fois par semaine, des aventures, des émotions et de la nostalgie d’une Française qui a passé 10 ans au Liban, avant de repartir pour la France avec son époux libanais et ses enfants.



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Première rentrée parisienne pour mes petits Beyrouthins

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Lire aussi, le carnet de bord de Christian Kamel, sur son retour au Liban

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« Oh… tu manges une compote de pomme industrielle. Tu pourrais quand même la faire à la maison. Pense à tous ces déchets d’emballage que tu laisses derrière toi », lance une collègue à une autre, la voyant sortir sa compote prête à être consommée, dans un bureau parisien. Quelques jours plus tard, à quelques kilomètres de là, une amie m’informe qu’en cette...

commentaires (2)

Le telepherique est un moyen de transport dans les milieux urbain dans les grandes cites comme dans les villages. Il coute le moins cher (prix de construction et d'entretien) et tres pratique. Avec des multitudes d'arrets on peut facilement l'utiliser pour venir au travail, etc.

Eddy

14 h 51, le 09 octobre 2019

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Commentaires (2)

  • Le telepherique est un moyen de transport dans les milieux urbain dans les grandes cites comme dans les villages. Il coute le moins cher (prix de construction et d'entretien) et tres pratique. Avec des multitudes d'arrets on peut facilement l'utiliser pour venir au travail, etc.

    Eddy

    14 h 51, le 09 octobre 2019

  • Le smog de Beyrouth me faisait penser à Athènes en Grèce, en fait le Liban en géneral a beaucoup en commun avec la Grèce. Des problèmes économiques, une ville historique avec beaucoup de trésors archéologiques et monuments de grand interêt culturel, population très dense, grande quantité de voitures ... C'est à éspèrer qu'on entreprend quelque chose pour limiter le nombre de voitures et de faire une ville plus verte, mais je crains qu'on ne va que construire plus de tunnels et plus de ponts pour ... permettre plus de voitures.

    Stes David

    13 h 39, le 09 octobre 2019

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