Ce qu'il fallait retenir de l'actu libanaise des 7 derniers jours

Samedi 9 janvier 2016

Un internaute libanais se moquant de la famine qui frappe la ville syrienne de Madaya. Photo Twitter, rapportée par le blog Beirut Syndrome

- Sur le net : Alors qu'à Madaya, localité syrienne frontalière du Liban, des habitants meurent de faim, sur les réseaux sociaux, notamment Twitter et Facebook, une phrase-dièse moquant la famine se répand comme une trainée de poudre : #JeSoutiensleBlocuscontreMadaya. Cette phrase est souvent accompagnée de photos d'assiettes bien garnies.

Dimanche

Le coordinateur de l'attentat de Bourj el-Brajneh a été identifié comme étant Khaled Zeinedinne, 29 ans, originaire de la région du Akkar. Photo ANI

- Crise des déchets : La Sierra Leone dément avoir accepté d'accueillir les déchets du Liban. "L'information, rapportée par certains médias et réseaux sociaux, est fausse et n'a aucun fondement", indique le consul général de la Sierra Leone au Liban, Donald Abed, dans un communiqué. Le gouvernement a annoncé le 21 décembre dernier avoir adopté une décision d'exporter les déchets comme solution à la crise qui dure depuis le 17 juillet.

- Arabie-Iran : Les pays de la Ligue arabe expriment leur "solidarité totale" avec l'Arabie saoudite face aux "actes hostiles et provocations de l'Iran", au moment où une crise diplomatique oppose les deux puissances régionales. Dans son allocution à la réunion, le chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil déclare que le Liban "prend ses distances avec cette crise afin de préserver sa stabilité nationale". Il affirme par ailleurs que le Liban "n'appuie pas la déclaration finale de la réunion car elle lie le Hezbollah au terrorisme".

- Sécurité : Le coordinateur de l'attentat meurtrier perpétré en novembre à Bourj el-Brajneh et revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) est arrêté. Originaire du Akkar, il était en contact avec l'EI à Raqqa, capitale de facto du groupe jihadiste.

- Initiative : Plusieurs activistes et intellectuels libanais chiites opposés au Hezbollah publient la "déclaration de Madaya", un texte dans lequel ils affichent leur soutien à la population de cette ville syrienne assiégée depuis des mois par le régime de Damas et refusent la responsabilisation de la communauté chiite libanaise face à ce drame humain.

Lundi

Une ruelle de Beyrouth submergée par les ordures. Patrick Baz/AFP

- Crise des déchets : L'exportation des déchets serait effective d'ici à deux semaines, d'après une source bien informée. Un militant se dit toutefois convaincu que "les contrats d'exportation comportent en eux les facteurs de leur échec".

- Dialogue : Une treizième séance du dialogue national se tient à Aïn el-Tiné. Au menu, la position adoptée dimanche par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, à la réunion de la Ligue arabe au Caire et la possibilité de la tenue d'un Conseil des ministres. Une quatorzième séance de dialogue doit avoir lieu le 27 janvier.

- Rencontre : Il va et revient au pays d'origine comme la vague de la mer. Cette mer où, dans une crique de Dbayé, est amarrée sa barque de pêcheur. Retrouvailles avec Zad Moultaka, un artiste à multiples facettes qui n'arrête pas de fouiller avec gourmandise dans les entrailles de la vie...

-Économie : Selon la dernière étude de Global Financial Integrity (GFI) portant sur les flux financiers illicites (FFI) en provenance des pays en développement, la moyenne annuelle des FFI au départ du Liban sur la période 2004-2013 a atteint 19,9 milliards de dollars. Soit l'équivalent de 1,99 milliard de dollars par an sur cette même période.

Mardi

HRW présente un rapport de 35 pages intitulé « Je voulais juste être traité comme un être humain : comment la règlementation du droit de séjour au Liban facilite les abus à l'encontre des réfugiés syriens ». REUTERS/Jamal Saidi

- Réfugiés syriens : "Je voulais juste être traité comme un être humain..." Human Rights Watch appelle, dans un rapport, à la levée des mesures restrictives prises en janvier 2015 pour limiter le flux migratoire. Furieux, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, tire à boulets rouges sur le rapport, le qualifiant de non professionnel.

- Unrwa : Un jeune réfugié palestinien, Mohammad Omar Khodeir, âgé de 23 ans, s'immole par le feu dans le camp de Bourj Chémali, près de Tyr, pour protester contre la politique d'austérité de l'Unrwa (Agence des Nations unies pour les secours aux réfugiés palestiniens), qui diminue de plus en plus, suite à un manque de fonds, son aide aux réfugiés palestiniens. Dans les jours qui suivent, la contestation contre la politique d'austérité de l'Unrwa gagne en ampleur.

- Photo : Liban terre de motardes? C'est la découverte faite Patrick Baz, de retour à Beyrouth depuis quelques mois. Le photojournaliste de l'AFP brise les clichés avec sa série photo sur les motardes libanaises.

Mercredi

L'aéroport international de Beyrouth. Photo d'archives.

- Aéroport : La France et le Royaume-Uni auraient-ils menacé de boycotter l'aéroport international de Beyrouth pour des raisons de sécurité. C'est ce qu'affirme le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, au quotidien as-Safir. Une information démentie par le directeur de l'Aéroport Rafic Hariri de Beyrouth, Fadi el-Hassan, à l'agence d'information al-Markaziya.

- Gouvernance : La moitié des sociétés cotées en Bourse à Beyrouth ne sont pas transparentes. Un rapport révèle que seules deux sociétés cotées en Bourse à Beyrouth fournissent l'essentiel des informations indispensables pour éclairer les décisions de leurs actionnaires. Un résultat édifiant.

Jeudi

L'ancien ministre libanais Michel Samaha, chez lui, après sa libération sous caution. AFP / ANWAR AMRO

- Relaxe de Michel Samaha : "La justice a respecté la loi", lance Michel Samaha tout juste libéré sous caution après trois ans et demi en prison. L'ancien ministre, condamné en première instance pour avoir transporté des explosifs en vue de perpétrer des attentats au Liban en 2012, s'est acquitté d'une caution de 150 millions de livres libanaises (100.000 dollars). Son procès reprend le 21 janvier. Sa libération sous caution provoque l'indignation de plusieurs responsables du 14 Mars.

- Crise des déchets : Malgré le boycott des ministres du Courant patriotique libre (CPL) et du Hezbollah, le Conseil des ministres entame ses travaux avec 140 points inscrits à son ordre du jour. Parallèlement à la réunion du gouvernement, les activistes de la société civile manifestent place Riad Solh avant de se rendre aux locaux du ministère de l'Environnement pour protester contre la décision du gouvernement d'exporter les déchets produits au Liban. Le gouvernement réaffirme sa confiance en Akram Chehayeb, le ministre de l'Agriculture.

-Économie numérique : Deux start-up libanaises, Next Automated Robots (NAR) et Rational Pixels, ont été sélectionnées pour participer à un autre accélérateur américain, Black Box, à la Silicon Valley. 

- Concert : Soumaya Baalbaki, diva arabe à part entière et classe jusqu'au bout des ongles, chante Asmahan pour les mordus du "tarab assyl", à la salle Aboukhater (USJ).

Vendredi

Cette fumée blanche se dégageant de l'incinérateur de Dhour Choueir lundi a suscité de nombreuses interrogations. Selon Fadi Abboud, il s'agissait de tests, sachant que l'installation n'a pas encore fonctionné.

- Environnement : Depuis son installation, il y a environ deux mois, l'incinérateur installé à Dhour Choueir, qui devrait être géré par la municipalité, suscite une polémique, mais jamais autant que ces derniers jours. Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, exige une étude d'impact environnemental avant que la machine ne puisse fonctionner. MM. Bou Saab et Abboud, respectivement actuel ministre et ancien ministre et propriétaires de l'incinérateur lui répondent par la négative, estimant que son ministère n'a pas la prérogative de poser une telle exigence.

- Relaxe de Michel Samaha : Après l'indignation de la classe politique libanaise anti-syrienne, c'est au tour de détenus islamistes à la prison de Roumieh de contester la libération sous caution de l'ancien ministre libanais Michel Samaha. Plusieurs d'entre eux se mettent en grève de la faim et leurs proches manifestent à Tripoli leur mécontentement.

Parallèlement, les étudiants du 14 Mars expriment leur colère et leur indignation devant le domicile de l'ancien ministre à Achrafieh.

- Droits de l'homme : La cour d'appel civile de Beyrouth a reconnu, en date du 3 septembre 2015, le droit à un transsexuel libanais, né femme, de changer de sexe et d'inscrire le changement sur le registre d'état civil. Une première selon l'ONG Agenda légal, qui se félicite de cette décision, deux jours après la publication du jugement.

- Danse : Son sourire enjôleur, ses grands yeux de biche, sa taille fine et sa gestuelle fraîche et naturelle ont captivé un public qui l'a très vite adoptée. Randa Makhoul n'est pas une simple danseuse du ventre. Rencontre.