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Culture - Rencontre

Soumaya Baalbaki : « Si je ris, si je pleure, si je rêve, je chante... »

Soumaya Baalbaki, diva arabe à part entière et classe jusqu'au bout des ongles, chante Asmahan pour les mordus du « tarab assyl ». Ce soir, à la salle Aboukhater (USJ).

Soumaya Baalbaki affirme sans ambages : « Je suis une femme passionnée. »

Les cheveux en cascades blondes roulent sur son dos. Une silhouette menue, un teint clair, un minois ravissant et des yeux bleus porcelaine. À voir Soumaya Baalbaki ainsi, calme et paisible dans un jeans à paillettes, parka vert militaire serrée sur les hanches, difficile de deviner que nous sommes devant un volcan endormi. Pourtant, dès la première phrase lâchée, la cantatrice clame en toute véhémence sa passion. Sa passion pour son idéal de chanson, son art de la scène, son engouement pour les ritournelles de Piaf, Brel, Aznavour, Dalida (c'est son icône!), mais aussi et surtout pour les «mouwachahat», les «oudoud halabiyé», les airs de Abdel Wahab, Oum Kalsoum et Asmahan.
Asmahan «la sublime», supervedette du monde arabe et sœur de Farid el-Atrache, à laquelle elle rend un vibrant hommage ce soir à l'amphithéâtre Aboukhater avec l'ensemble de l'orchestre oriental dirigé par Abdallah el-Masri. Elle ouvrira les portes des vocalises célestes et des mélodies suaves et fluides de Layali el-ouns fi Vienna, Dakhalat el-Janna, Ya touyour, Al-touba, Ahwak...

«Je suis une femme passionnée», dit-elle sans ambages. Elle vibre surtout à la musique qui régit sa vie, ses aspirations, ses émotions et sa voix. Une voix de «high mezzo soprane» précise-t-elle. Quoiqu'en arabe, cette voix de soprane n'est pas de rigueur. Et d'ajouter: «Je suis une chanteuse qui aimerait faire cette conciliation entre l'oriental et l'occidental car j'en ai toutes les possibilités et potentialités.»

Appartenant à l'étonnant clan des Baalbaki dont la fratrie est pétrie de toutes les formes d'art, Soumaya ne déroge pas à l'éclosion d'une formation artistique précoce. Et, une fois de plus, on revient aux parents aux aguets. Dans l'attente de détecter l'essence de ce qui fera la carrière et l'épanouissement d'un enfant, mais aussi d'un adulte.
À sept ans déjà, son père, avant d'aller au travail, lui intimait l'ordre d'un devoir : apprendre une chanson d'Oum Kalsoum ou de Feyrouz et de la chanter le soir, sans fausses notes... Et ce n'était pour la petite fille qui abandonnait sans doute poupées et jeux à la marelle qu'une partie de plaisir! Et objet d'une grande agitation doublée d'exaltation.

Formée au Conservatoire national supérieur de musique, élève de Toufic el-Bacha, de Zaki Nassif et d'Antoine Farah, muse pour les écrits de Joseph Harb et Nabil Khatib, pour cette quadra perfectionniste (éternellement insatisfaite), la carrière a démarré en 1993 après un concert donné à la salle du Concorde à Beyrouth.
Et depuis, de l'Europe (Lyon, Paris, Beauvais, Moscou) au Japon, en passant par la Corée, New York, Abou Dhabi et la Tunisie, affluent dans son CV concerts, récitals, festivals, enregistrements. Avec une presse arabe plus qu'élogieuse, sans jamais toucher, avec cette distinction qui la caractérise, à ce qui est mercantile ou «flashy».
Il y a là, dans son art unique et presque réservé, un subtil équilibre de bon sens, de maintien élégant et d'exigence personnelle pour ne jamais se galvauder.

Pour une chanteuse qui a déjà presque un quart de siècle de carrière encensée, férue de poésie (Mahmoud Darwiche et Ounsi el-Hage à la pointe de son désir de lire), empreinte des images de grands films qui l'ont marquée (La Reine Margot et Anna Karénine), les grandes affaires, de toute évidence, restent la musique et la chanson.
«Chanter? Ce n'est pas une profession. Je vis par, à travers et pour la musique, dit-elle dans un sourire désarmant. La musique, c'est mon oxygène. Si je suis triste, je chante, si je suis heureuse, je chante, si je ris, je chante, si je pleure, je chante, si je rêve, je chante. Chanter, c'est le miroir de mes émotions, il habille toute la palette de mes sentiments et de mon émotivité. Sans la musique, je ne sais pas ce que je serai...»
Quoi ajouter de plus à cette flambante déclaration d'amour? Le mieux serait d'aller l'écouter et l'applaudir.

Les cheveux en cascades blondes roulent sur son dos. Une silhouette menue, un teint clair, un minois ravissant et des yeux bleus porcelaine. À voir Soumaya Baalbaki ainsi, calme et paisible dans un jeans à paillettes, parka vert militaire serrée sur les hanches, difficile de deviner que nous sommes devant un volcan endormi. Pourtant, dès la première phrase lâchée, la cantatrice clame en...

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