L'ancien ministre libanais, Michel Samaha, libéré sous caution jeudi par la cour de cassation militaire après avoir passé trois ans et demi en prison, et dans l'attente de la reprise de son procès le 21 janvier, a quitté le centre de détention de Rihaniyé et a regagné son domicile à Achrafieh.
La caution dont il s'est acquitté s'élève à 150 millions de livres libanaises (100.000 dollars). La relaxe avait d'abord été rejetée par le ministère public, qui a toutefois souligné que la décision finale revenait à la Cour militaire.
Une source judiciaire a indiqué à l'AFP que Michel Samaha n'a pas le droit de quitter le territoire durant un an et que durant la période de son procès, il lui est interdit de donner des interviews à la presse ou d'être actif sur les réseaux sociaux.
(Lire aussi : Tollé dans les milieux antisyriens après la relaxe de Samaha)
Malgré la décision de la justice, M. Samaha a brièvement confié aux journalistes qui l'attendaient chez lui son sentiment, affirmant que "la justice a respecté la loi", et a fait savoir qu'il allait poursuivre son activité politique. "Je serai toujours actif politiquement", a-t-il lancé. Interrogé sur le tollé que sa relaxe a suscité dans les milieux libanais antisyriens, Michel Samaha a répondu : "Ces commentaires ne m'intéressent pas".
M. Samaha a également affirmé: "Je ne ferai aucune déclaration concernant mon procès car je respecte la décision de justice. Je demande à tous ceux qui m'attaquent de ne pas faire le jeu de Daech" (acronyme arabe du groupe Etat islamique).
Son avocat, Me Sakher Hachem, a estimé que le jugement du tribunal militaire est "juste et légal".
Le 13 mai dernier, il avait été condamné en première instance à une peine de quatre ans et demi de prison pour avoir transporté des explosifs en vue de perpétrer des attentats au Liban en 2012. M. Samaha a déjà purgé la totalité de cette peine, calculée sur la base de l'année carcérale de 9 mois. Mais la sentence avait été jugée trop clémente, ce qui a poussé le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Sakr Sakr, à présenter un pourvoi en cassation.
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commentaires (14)
S'méééhâh, le par Donneur-Exploseur a affirmé sans sourciller : "Je demande à tous ceux qui m'attaquent de ne pas faire le jeu de Dâësh-État islamique." ! Elle est" bonne celle-là ! On ne l'attendait pas celle-là ! CULOTTÉ-wéïîhhh, va !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
05 h 23, le 15 janvier 2016