Le secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker, a affirmé à la chaîne arabophone al-Hurra que le gouvernement du nouveau Premier ministre libanais Hassane Diab "a été formé et soutenu par le Hezbollah, au moment où les partis politiques hostiles à la formation chiite boycottent ce cabinet". Il a ajouté que Washington suivra de près l'engagement du nouveau gouvernement dans la lutte contre la corruption, alors le Liban fait face à sa pire crise économique et financière depuis la fin de la guerre civile, et qu'une contestation populaire inédite le secoue depuis le 17 octobre 2019.
"Comme vous le savez, ce gouvernement a été formé et soutenu par le Hezbollah et les alliés du régime syrien au Liban et cela pose de nombreuses questions, notamment celle de savoir si ce cabinet va lutter contre la corruption, car le Hezbollah vit de la corruption et ne se soucie d'aucune réforme", a estimé le responsable américain, lors d'un entretien télévisé accordé à la chaîne américaine arabophone et publié sur son site vendredi. Interrogé sur la position de Washington vis-à-vis du nouveau cabinet, David Schenker a dit : "Nous allons attendre. Ce gouvernement n'a toujours pas obtenu la confiance du Parlement". "Les États-Unis vont suivre de près le nouveau gouvernement pour voir s'il est engagé à lutter contre la corruption et sortir le Liban de sa crise financière", a-t-il ajouté.
Quant à une éventuelle aide américaine au Liban, David Schenker a poursuivi : "Nous aidons le Liban, notamment en finançant l'armée libanaise. (...) Mais la communauté internationale ne peut pas récompenser le Liban seulement parce qu'il a formé un gouvernement après des mois de mauvaise gestion. Il y aura une aide internationale en fonction des réformes engagées (...)".
Après plusieurs semaines de crise politique, le Liban s'est finalement doté mardi d'un nouveau gouvernement qui aura la lourde tâche de relancer une économie en chute libre et de convaincre les manifestants hostiles à la classe politique. Mais pour ces derniers, mobilisés depuis le 17 octobre, les nouveaux ministres sont des personnalités affiliées à cette même classe politique qu'ils accusent de corruption et d'incompétence. Depuis samedi dernier, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait des dizaines de blessés dans les deux camps.
(Lire aussi : Diab opposera-t-il son « réalisme » aux exigences internationales ?)
Mercredi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait exhorté le nouveau gouvernement à réaliser des réformes "tangibles" pour "rétablir la confiance des investisseurs et débloquer l'aide internationale au Liban".
Jeudi, le Groupe international de soutien au Liban a exhorté le nouveau gouvernement à mettre en œuvre des réformes "qui répondent aux revendications du peuple" et permettraient "d'inverser les crises" auxquelles doit faire face le pays, conditionnant tout soutien international à l'application de ces mesures. Le communiqué du GIS a été publié alors que Paris avait déjà exhorté jeudi le nouveau Premier ministre libanais à prendre "les mesures d'urgence à même de rétablir la confiance" au Liban. Le président Emmanuel Macron avait déclaré mercredi que la France ferait "tout" pour "aider" ce pays.
Le gouvernement de Hassane Diab, dont la formation officielle a été annoncée mardi soir, succède au cabinet Hariri, qui avait démissionné le 29 octobre sous la pression de la rue. A l'issue de la première réunion de son gouvernement, le nouveau Premier ministre a averti que le Liban faisait face à une "catastrophe" économique, soulignant les "défis immenses" qui attendent son équipe.
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Les nouveaux ministres s’engagent à lutter contre la corruption
Quand certains libanais prennent leurs rêves pour des réalités en espérant que Diab se desolarisé de ses parrains alors qu'il n'a même pas tenu sa parole de nommer des ministres indépendants de toute appartenance politique et à renoncer à ses 18 postes et s'est laissé bouffer par le trio en cédant à toutes leurs exigences. C'est à croire que tout ce qu'il l'intéressait était qu'on l'appelle Monsieur le PM et qu'il préside les séances parlementaires même si c'est pour exécuter les plans des ennemis jurés du peuple. Trêve de plaisanterie, ce gouvernement n'augure rien de bon pour les projets de construction et de redressement de notre pays. Et encore moins pour l'éradication de la corruption puisque sa formation est l'essence même du clientélisme que nous voulons combattre. Cela dit, Diab peut se rattraper en annonçant les élections anticipées pour que les libanais choisissent les députés qu'ils doivent les représenter en espérant que cette fois-ci les libanais, tous les libanais feraient le bon choix
10 h 38, le 26 janvier 2020