Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, présidant une réunion de la commission ministérielle chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle, au Sérail gouvernemental, à Beyrouth, le 24 janvier 2020. Photo Dalati et Nohra
C’est hier que le nouveau gouvernement a entamé la rédaction de la déclaration ministérielle qui va constituer sa feuille de route et préciser les choix pour lesquels optera le nouvel exécutif dans les différents secteurs, y compris en politique étrangère.
D’emblée, le chef du gouvernement, Hassane Diab, qui a présidé la première réunion du comité de rédaction formé de onze ministres, a donné le ton en évoquant la nécessité de faire preuve de « réalisme » dans les objectifs et de ne promettre aux Libanais que ce qui peut être réalisable dans les circonstances actuelles.
« Nous devons regagner la confiance au niveau interne et international », a déclaré, à l’issue d’une première séance matinale, suivie d’une autre dans l’après-midi, la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad. Elle répercutait l’aspiration du nouveau cabinet à rassurer aussi bien le mouvement populaire en ébullition, qui refuse toujours de donner un quitus à la nouvelle équipe, que la communauté internationale, sollicitée pour aider le Liban à sortir de sa crise financière et économique.
« La déclaration ministérielle doit être réaliste, répondre aux revendications des gens le plus rapidement possible et ne pas prétendre que la situation actuelle est bonne », a déclaré Mme Abdel Samad.
(Lire aussi : Sabre au clair, l'édito de Issa GORAIEB)
Le Groupe international de soutien au Liban a exhorté jeudi soir le nouveau gouvernement à mettre en œuvre des réformes « qui répondent aux revendications du peuple », conditionnant tout soutien international à l’application de ces mesures. Le GIS a exhorté le nouveau cabinet à adopter rapidement la déclaration ministérielle qui devrait comprendre « des mesures substantielles, crédibles et complètes » accompagnées de réformes. C’est une condition similaire qu’ont placé tour à tour la France et les États-Unis, évoquant l’urgence de réformes structurelles et profondes pour rétablir la confiance des investisseurs notamment, se disant prêts, à cette condition seulement, de soutenir le Liban au cours de cette épreuve et à débloquer l’aide internationale au Liban.
Ni la France ni les États-Unis n’ont cependant évoqué la question de l’orientation politique du nouvel exécutif, évitant soigneusement de lui coller, pour le moment, le label d’un gouvernement monochrome, préférant vraisemblablement voir d’abord l’équipe à l’œuvre et juger sur les actes.
Une omission à laquelle le GIS a cependant paré, en invitant « toutes les formations politiques libanaises à appliquer concrètement une politique de distanciation de tous les conflits externes et rappelé l’engagement du Liban, notamment via des résolutions de l’ONU, à désarmer tous les groupes armés afin qu’il n’y ait plus d’armes ni d’autorité au Liban qui se trouvent hors du cadre de l’État ».
(Lire aussi : Quelles orientations pour la contestation après cent jours d’existence ?)
Premier test
La déclaration ministérielle, qui doit notamment répercuter la position du Liban par rapport aux crises régionales et préciser le rôle du Hezbollah et le concept de la résistance, sera ainsi le premier test à passer auprès de la communauté internationale.
Une épreuve dont le Premier ministre est déjà assez conscient. Pris en étau entre le besoin de ne pas provoquer la communauté internationale qu’il a aujourd’hui, plus que jamais, intérêt à séduire, M. Diab devra également compter avec les aspirations de ses parrains politiques, dont le tandem chiite. Toute la question est de savoir jusqu’où le chef du gouvernement est aujourd’hui disposé à jeter du lest et comment il réussira à concilier les attentes des uns et des autres.
Interrogé par la presse mercredi dernier, M. Diab a refusé de se prononcer à ce sujet. « Donnez-nous un temps de réflexion pour trouver la formule idéale et propice aux circonstances actuelles », avait-il dit.
(Lire aussi : Collabos ou résistants ? Le billet de Médéa AZOURI)
Si la solution de cet imbroglio avait été trouvée, par le gouvernement de Saad Hariri, grâce à un exercice de sémantique – le traditionnel triptyque peuple-armée-résistance avait été remplacé, une fois de plus, par la formule masquée du « droit des citoyens libanais à la résistance à l’occupation israélienne » – il n’est pas dit que les artifices de vocabulaire pourront passer aussi facilement cette fois-ci aux yeux de la communauté internationale.
Dans les milieux du Hezbollah, on affirme que c’est quasiment la même formule qui sera probablement adoptée ainsi que celle de la distanciation du Liban par rapport aux conflits extérieurs, l’accent devant être mis principalement sur le plan de réformes à mettre en œuvre par l’exécutif.
« Le Hezbollah fera en sorte de ne pas “en faire trop” et évitera de compliquer la tâche au gouvernement », confie un analyste proche des milieux chiites qui souligne que la question des réformes internes et du redressement économique et financier est devenue pour le parti chiite une « priorité du même ordre que les autres considérations stratégiques de la résistance ».
Lire aussi
Qui sont les jeunes de Tripoli accusés de prendre part aux violences à Beyrouth ?
commentaires (5)
LA VÉRITÉ QUELLE OCCUPATION? Si C’est les 13 points à la frontière cela peut être réglé en une heure Si c’est les eaux territoriales cela peut être réglé en deux heures Si c’est le problème de la Palestine cela demandera peut être encore 75 ans LES DEUX PREMIERS POINTS C’EST EN. SUIVANT LA JORDANIE ET L ÉGYPTE ET EN FAISANT UN TRAITÉ DE PAIX AVEC ISRAËL COMME VONT LE FAIRE DÉJÀ PLUSIEURS PAYS ARABES DU GOLF BIENTÔT CI C’EST LE PROBLÈME PALESTINIEN LA VÉRITÉ EST QUE CE N EST PAS NOTRE PROBLÈME MAJEUR AUJOURDH UI LA VÉRITÉ EST WUE TOUTE CETTE PHRASE DEVRAIT ÊTRE REMPLACÉE PAR LE GOUVERNEMENT SUIT L’ACCORD DE TAËF ET EXIGE DE HEZBALLAH UN DÉSARMEMENT COMPLET DE CES MILICES OU LEURS FONTE DANS L’ARMER LIBANAISE A CELA SEULEMENT NOUS AURONS L’AIDE INTERNATIONALE LA VÉRITÉ QUE L’ENSEMBLE DES LIBANAIS PRÉFÈRE AUJOURDH’UI UNE PAIX PLUTÔT QUE LA POURSUITE DE LA SITUATION ACTUELLE ET PAS D’AIDE INTERNATIONALE LA VÉRITÉ EST QUE CE GOUVERNEMENT NE FERA PAS CE QUI PEUT SAUVER LE LIBAN MALHEUREUSEMENT ET SUIVRA LES ORDRES DE NASRALLAH QUI LES REÇOIT DE L’IRAN POUR CE QUI EST DE L’INDÉPENDANCE DE CES SPECISLISTES CE SERAIT UN BEAU TEST D’INDEPENDANCR DE CEUX QUI LES ONT MIS AU POUVOIR
LA VERITE
04 h 14, le 26 janvier 2020