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Lifestyle - Un peu plus

Collabos ou résistants ?

Joseph Eid /AFP

Ne soyons pas dupes. Le jeu de la sulta, c’est du déjà-vu. Mettre des gens bien dans un gouvernement, le Liban l’a déjà vécu. Mais à quoi peuvent servir les gens bien quand on sait pertinemment qu’ils sont les marionnettes des partis politiques contre lesquels nous nous battons depuis 100 jours ? Contre ces partis politiques qui ont fait semblant de se mettre en second plan pour mieux tirer les ficelles ?

Semer le doute, une fois de plus, est une tactique tellement usée qu’elle ne sert plus à rien. Aujourd’hui, le peuple, sûrement plus lucide, ne doit pas céder à d’inutiles tergiversations. Aujourd’hui, le peuple doit comprendre que le pouvoir nous a tendu deux pièges : « Donnons-leur une chance » et « La révolution devient violente ».

Une chance, nous ne devons pas la leur donner. Pour la simple et bonne raison qu’en pensant que ce gouvernement pourrait être salutaire pour le pays, c’est passer du côté obscur de la force : la collaboration. Et c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Nous ne devons pas collaborer avec ces politiciens dans l’espoir de respirer un peu. Aucune réforme n’est prévue, aucun plan n’est prévu et aucune promesse n’a été donnée. El-maktoub bien’ara men enwéno. Dès la première réunion ministérielle, on a compris qu’ils ne feront rien. Et comment pourraient-ils le faire ? Rah y’awmo el-me’téyé ? Duh. Donc, non, nous ne collaborerons pas parce que nous sommes la résistance. Une résistance qui n’attend pas un quelconque débarquement. Nous ne sommes pas en Normandie en 1944. Nous sommes le Liban de 2020. Celui du 17 octobre, et ça, il ne faut surtout pas l’oublier. Nous sommes la résistance. Et notre moyen le plus puissant est de ne pas lâcher la rue et de continuer à leur mettre la pression. La rue est salutaire. Pas ce nouveau gouvernement de pacotille.

Quant au second piège (il doit y en avoir d’autres de prévus), il est absolument nécessaire de ne pas tomber dedans. La rue est devenue violente ? La révolution a désobéi à son premier commandement de pacifisme ? À quoi les Libanais tièdes depuis le début de notre révolte s’attendaient-ils donc ? À un nouveau Woodstock ? Les gens crèvent de faim. Littéralement. Ils ne sont plus au bord du gouffre, ils sont au fond du gouffre. Au bout du rouleau. Leur révolution à eux, c’est de ne pas mourir. Chacun sa révolution. Ce qui n’enlève en rien la légitimité de la thaoura. Bien sûr, il y a des casseurs, des infiltrés. Bien sûr que le pouvoir, appuyé par des forces de l’ordre, essaye de nous manipuler. Et il ne faut surtout pas céder à cette manipulation, orchestrée par de petits joueurs pernicieux. Parce que la révolution a plusieurs visages. Ceux qui se battent contre la faim, contre l’instabilité économique, contre l’humiliation permanente, contre un système de 30 ans pourri jusqu’à la moelle, contre leur famille à la pensée sclérosée.

Nous sommes la résistance. Nous avons, à l’instar d’une éventuelle nouvelle classe politique, une responsabilité historique envers notre pays. Et les micro-excuses telles que la peur que le pays s’effondre, qu’il n’en peut plus, ne sont pas valables. Le pays s’est effondré. Économiquement et socialement. Et une fois de plus, nous n’avons plus rien à perdre. Alors votre choix est là. Collaborer ou résister ? Leur concéder,comme nous l’avons trop longtemps fait, ce pays qui est le nôtre, au nom de la peur qui nous ronge ? Accepter qu’ils restent collés à leurs sièges parce que nous n’avons pas les c******* de continuer à nous battre ? No f... way.

Nous sommes la résistance. Nous sommes de Gaulle, Che Guevara, Nelson Mandela, la Liberté guidant le peuple, pour ne citer qu’eux. Nous sommes ces hommes et ces femmes qui ont pris des risques. Qui se sont cachés, qui se sont organisés, qui ont protégé leurs compatriotes. Nous sommes ces hommes et ces femmes qui ont combattu la fleur au fusil ou avec des armes de fortune. Nous sommes la résistance et eux, les collabos.

Ne soyons pas dupes. Le jeu de la sulta, c’est du déjà-vu. Mettre des gens bien dans un gouvernement, le Liban l’a déjà vécu. Mais à quoi peuvent servir les gens bien quand on sait pertinemment qu’ils sont les marionnettes des partis politiques contre lesquels nous nous battons depuis 100 jours ? Contre ces partis politiques qui ont fait semblant de se mettre en second plan pour mieux...
commentaires (11)

Tant que les libanais refusent de voir que les partis vendus oeuvrent pour garder le contrôle et se cachent derrière des causes qui ne regardent aucunement le Liban ni son peuple, nous n'arriverons à rien. Que ceux qui veulent résister à Israël pour récupérer leur territoire aillent lui faire la guerre ailleurs qu'au Liban. Les terrains de guerre ne manquent pas en ce moment. Nous, peuple libanais voulons VIVRE dans un pays pacifié et prospère. L'orque nous étions en guerre aucun pays voisin ne nous est pas venu en aide, bien au contraire, ceux qui sont venus l'ont pillé, terroriser sa population et instaurer une dictature jusqu'à ce que le peuple réagisse et les mette dehors. Pourquoi vouloir se mêler tout le temps des conflits dans la région? Nous avons assez de problèmes pour nous attirer encore plus d'ennemis et d'ennuis. La résistance libanaise contre les faux résistants est indispensable et est notre seul salut. Unissons-nous derrière notre drapeau pour mettre tous ces mercenaires dehors. Un point c'est tout. Tout le reste n'est que baliverne.

Sissi zayyat

11 h 10, le 27 janvier 2020

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Tant que les libanais refusent de voir que les partis vendus oeuvrent pour garder le contrôle et se cachent derrière des causes qui ne regardent aucunement le Liban ni son peuple, nous n'arriverons à rien. Que ceux qui veulent résister à Israël pour récupérer leur territoire aillent lui faire la guerre ailleurs qu'au Liban. Les terrains de guerre ne manquent pas en ce moment. Nous, peuple libanais voulons VIVRE dans un pays pacifié et prospère. L'orque nous étions en guerre aucun pays voisin ne nous est pas venu en aide, bien au contraire, ceux qui sont venus l'ont pillé, terroriser sa population et instaurer une dictature jusqu'à ce que le peuple réagisse et les mette dehors. Pourquoi vouloir se mêler tout le temps des conflits dans la région? Nous avons assez de problèmes pour nous attirer encore plus d'ennemis et d'ennuis. La résistance libanaise contre les faux résistants est indispensable et est notre seul salut. Unissons-nous derrière notre drapeau pour mettre tous ces mercenaires dehors. Un point c'est tout. Tout le reste n'est que baliverne.

    Sissi zayyat

    11 h 10, le 27 janvier 2020

  • Ce qu’a fait le hirak jusqu’à aujourd’hui est bien, pour ne pas réduire sa portée, mais il faut plus, et j’ai espoir que nous y parviendrons. Je suis aussi contre le gouvernement actuel du fait de la manière dont il a été constitué, en même temps on aurait difficilement pu imaginer autre chose sans la tenue d’élections anticipées au préalable...

    Chady

    12 h 13, le 26 janvier 2020

  • Une révolution ne peut se passer sans leader, et si c’est le cas elle n’amènerait qu’au chaos. Une révolution se fait aussi par le dialogue, en témoigne la révolution française, où les révolutionnaires ne pensait jamais déchoir le Roi, et acquièrent leurs droits petit à petit, alternant escalade, et dialogue. Je suis partisan numéro 1 du Hezbollah, mais je suis aussi un Libanais, qui fit le choix de revenir au Liban après avoir quitté sa famille à Paris et en Afrique. Un libanais qui refuse incessamment de répondre aux appels des parents de retourner en Afrique. Un libanais qui a incité ses parents pendant les 3 dernières années à économiser au Liban, et aujourd’hui qui voit son argent bloqué dans un compte en banque. Un libanais qui ne saura jamais s’il pourra rapatrier ses parents, ou se marier et vivre au Liban du fait de l’instabilité de ce pays, et de cette région. La responsabilité incombe à tous les partis, y compris le Hezbollah. Je souffre comme tous mes concitoyens. Il me faut une résistance organisée, sincère, avec un programme politique, une vision, et des leaders, une alternative à mon choix politique. Il me faut une révolution, souhaitant passer de gouvernée à gouvernante, pas un hirak qui se veut juge plutôt qu’autre chose. Par ailleurs, la résistance à israel n’est pas négociable. Pas d’accord de paix tant qu’il y aura ne serait-ce qu’un seul arabe de par le monde revendiquant cette terre.

    Chady

    12 h 11, le 26 janvier 2020

  • Et si aux élections ces mêmes contestataires en revenaient à réélire leur za3im ou les candidats du parti qu'ils soutiennent? Quelle déception...nombreux sont les contestataires qui n'ont jamais soutenu aucun parti par manque de conviction et par dégoût des atrocités effectuées par ces partis tout au long des années, mais nombreux aussi sont ceux qui n'hésiteront pas au dernier moment à refaire un dernier petit calcul et à soutenir un parti politique.. et dans ce cas, ce sera, et alors les autres ne sont pas meilleurs.... quelle déception d'entendre encore ces paroles... de voir que nombreux sont ceux qui défendent encore une telle ou une autre personne. Tous nous ont piétiné pendant des années, se ralliant entre eux autour d'un intérêt commun ou se disputant à haut cris à d'autres moments sans se rendre compte qu'un peuple fantastique au milieu de tout ça ne demande qu'à sur...vivre. je ne garde aucun espoir de changement... je vais pousser mes enfants à quitter le pays.Notre coeur saigne.

    C EL K

    06 h 34, le 26 janvier 2020

  • Élections avant tout ! Extirper la gangrène et coupons nous meme le bras mais sauvons le corps !

    PROFIL BAS

    18 h 20, le 25 janvier 2020

  • PAS DE COLLABORATION ! NE PAS TOMBER DANS LE PIEGE ! J'AJOUTE, S'ORGANISER EN VUE D'ELECTIONS ANTICIPEES , PARLEMENTAIRES & SYNDICALES ( car ces derniers sont plus vomitifs que les 1ers )

    Gaby SIOUFI

    14 h 54, le 25 janvier 2020

  • Nous sommes la Résistance intérieure libanaise contre les pilleurs de l'Etat-Caverne d'Ali Baba.

    Annie

    13 h 05, le 25 janvier 2020

  • Mme Médéane ne ménage pas ses mots et a une entière confiance en elle même! Je vous admire Mme. mais il me semble que la formule "collaborer ou résister", en ce moment, pourrait être remplacée par, comme on dit en anglais: "wait and see. Sans collaborer, la révolution ne serait-elle pas en mesure de déclarer une trève d'une centaine de jours? Puis reprendre les manifestations à une plus grande échelle, en cas de mauvais résultats

    Zaarour Beatriz

    12 h 12, le 25 janvier 2020

  • On s'est bien délecté devant nos petits écrans à la vue des performances de cette révolte menée par des centaines de casseurs qui ont saccagé le centre ville et autres places publiques sans avoir épargné les forces de l'ordre et l'armée libanaise. . De grâce madame Azouri , et en espérant que ce nouveau gouvernent puisse sauver ce qui pourrait être sauvé , revenez au bercail , aux sujets de l'amour , des ménages qui ne collent , des divorces à l'amiable et tout le bataclan .

    Hitti arlette

    09 h 39, le 25 janvier 2020

  • LA CONTESTATION... EN CETTE PERIODE DE CRISE AIGUE ECONOMIQUE ET FINANCIERE... INCONSCIEMMENT A POUSSE LE PAYS VERS L,EFFONDREMENT TOTAL. IL FALLAIT SAISIR LA CHANCE DE LA CEDRE ET POUSSER DE MILLE MANIERES AUX REFORMES. LA CONFIANCE DES MARCHES EST PERDUE ET PERSONNE NE VIENDRA SECOURIR UN PAQUEBOT DEJA PERDU. C,EST UNE CONSTATATION ET NON UN AVIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 28, le 25 janvier 2020

  • OUI, mais pour résister ,il faut parfois se planquer ,attendre et frapper au bon moment;J.P

    Petmezakis Jacqueline

    09 h 05, le 25 janvier 2020

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