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À La Une - Liban

A Bkerké, le Hezbollah rend hommage au cardinal Sfeir, "une grande figure religieuse du Liban"

Fermeture des écoles publiques et privées et des administrations jeudi pour les funérailles du patriarche maronite émérite.

Une délégation du Hezbollah présentant à Bkerké ses condoléances au patriarche Béchara Raï (c), le 13 mai 2019, après le décès du cardinal Nasrallah Sfeir dans la nuit de samedi à dimanche. Photo ANI

Une délégation du Hezbollah s'est rendue lundi au siège patriarcal maronite de Bkerké afin de présenter ses condoléances après le décès du patriarche émérite Nasrallah Sfeir, qui était un farouche opposant aux armes du parti chiite.

"Nous sommes venus présenter nos condoléances après la disparition d'une grande figure religieuse du Liban. Le pays manque ces temps-ci de personnalités comme celles du patriarche Sfeir", a dit Ibrahim Amine el-Sayyed, président du conseil politique du Hezbollah, qui présidait la délégation. "Nous avons donc présenté nos condoléances au patriarche Béchara Raï et aux Libanais, afin de partager la tristesse du Liban après la disparition du patriarche Sfeir", a-t-il expliqué. "Rien n'empêche que nous participions aux funérailles du patriarche jeudi", a enfin dit le dignitaire chiite, en réponse à une question des journalistes.

Le cardinal Sfeir, connu également pour son opposition farouche à la présence syrienne au Liban et pour son engagement en faveur de la réconciliation entre druzes et chrétiens, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche trois jours avant son 99e anniversaire. En 2010, le patriarche émérite avait critiqué le Hezbollah, le qualifiant en d'"anomalie" dans le paysage politique local, en raison de son refus de rendre les armes après la fin de la guerre civile de 1975-1990.



(Lire aussi : L’ultime envol du Patriarche...)



"Le Liban perd son protecteur"
Au lendemain d'une pluie d'hommages dimanche au patriarche Sfeir, les condoléances sur le plan national et international se sont poursuivies lundi.

En matinée, c'est le président du Parlement, Nabih Berry, qui a rendu hommage au cardinal Sfeir. "Il a vécu pour le Liban et est mort pour que le Liban vive", a dit M. Berry, en référence au 76e patriarche de l’Église maronite. Le patriarche Sfeir "a personnifié le projet national du vivre-ensemble entre les différentes communautés (...)", a rappelé le président du Législatif, soulignant que l'ancien chef de l’Église maronite "a toujours été attaché à la paix et la stabilité du Liban". "Aujourd'hui, le Liban perd l'une de ses bénédictions et son protecteur (...)", a conclu Nabih Berry.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s'est pour sa part rendu à Bkerké et a également rendu hommage au patriarche Sfeir. "Avec des hommes semblables à Mgr Sfeir, il n'y a pas de crainte pour le Liban", a affirmé le gouverneur de la BDL. "Le patriarche Sfeir a su faire face aux défis avec calme et fermeté, et ma relation avec lui remonte à des années", s'est souvenu M. Salamé, soulignant que le patriarche Sfeir était "doté de sagesse, de compréhension, et de sainteté".


Le Bloc national libanais a de son côté rendu hommage au patriarche, "un rare modèle de tolérance, de proximité avec les citoyens et les plus faibles et d'homme de foi engagé à respecter les vrais enseignements de la religion chrétienne prêchés aujourd'hui par le pape François". "Il œuvrait inlassablement à corriger les exactions des hommes politiques portant préjudice aux citoyens et à la nation", a ajouté le Bloc."


(Lire aussi : Nasrallah Boutros Sfeir, témoin inébranlable du « Liban-message »)



Fermeture jeudi
Sur le plan régional, le roi Salmane d'Arabie et le prince héritier Mohammad ben Salmane ont envoyé chacun une lettre de condoléances au président libanais, Michel Aoun. "Nous vous exprimons, ainsi qu'à la famille du défunt, nos condoléances les plus chaleureuses et les plus amicales (...)", a écrit le monarque saoudien dans sa missive.

Michel Aoun a également reçu une lettre de condoléances de la part de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.
Dimanche, c'est le palais de l'Elysée qui avait rendu hommage à "un patriote exemplaire".

Sur un autre plan, le ministre de l'Education, Akram Chehayeb, a annoncé la fermeture des écoles et instituts techniques publics et privés jeudi, en vertu de la circulaire du Premier ministre, Saad Hariri, qui a décrété deux jours de deuil officiel. La veille, le secrétaire général des écoles catholiques, le père Boutros Azar, avait également décrété la fermeture de ces écoles jeudi, jour de la tenue des funérailles de Mgr Sfeir. M. Chehayeb a également proposé d'inclure dans l'ouvrage d'histoire unifié enseigné dans les écoles un chapitre sur le parcours du patriarche Sfeir.

La dernière apparition publique du cardinal, né le 15 mai 1920 à Reyfoun dans le Kesrouan, datait du 20 avril lorsqu'il a reçu, en compagnie de son successeur, Mgr Béchara Raï, le chef de l’État, Michel Aoun, à l'occasion de la messe de Pâques à Bkerké. Quelques jours plus tard, le 26 avril, le patriarche émérite avait été admis à l'hôpital Hôtel-Dieu de Beyrouth pour une congestion pulmonaire.



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Une délégation du Hezbollah s'est rendue lundi au siège patriarcal maronite de Bkerké afin de présenter ses condoléances après le décès du patriarche émérite Nasrallah Sfeir, qui était un farouche opposant aux armes du parti chiite."Nous sommes venus présenter nos condoléances après la disparition d'une grande figure religieuse du Liban. Le pays manque ces temps-ci de ...

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UN VRAI RESISTANT, PAS COMME LES FAUX D,AUJOURD,HUI.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 56, le 14 mai 2019

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Commentaires (2)

  • UN VRAI RESISTANT, PAS COMME LES FAUX D,AUJOURD,HUI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 56, le 14 mai 2019

  • Du pur protocole à la libanaise ou on rend grand homamge aux personnes après leur décès.

    Antoine Sabbagha

    18 h 09, le 13 mai 2019

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