Rechercher
Rechercher

Liban - Législatives 2018 - Trois questions à...

Farès Souhaid : Non aux armes du Hezbollah et à l’hégémonie iranienne sur le Liban

Farès Souhaid.

Son nom est associé à la révolution du Cèdre. Farès Souhaid, ex-secrétaire général du 14 Mars, le mouvement souverainiste né en 2005 après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, brigue l’un des sièges maronites dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil. Le cofondateur du mouvement de l’Initiative nationale se présente sur la liste « Nous avons la décision » qui regroupe notamment un candidat Kataëb et deux députés sortants du bloc du Changement et de la Réforme. Le mot d’ordre de M. Souhaid pour un éventuel futur mandat parlementaire ? La convivialité islamo-chrétienne, qu’il considère comme « la raison d’être » du pays.




Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays (armes du Hezbollah, ligne de conduite du parti chiite, position au sujet du régime syrien, attitude à l’égard des conflits régionaux, décentralisation) ?
Avant d’exprimer en bloc ma position de refus par rapport à de nombreux dossiers, comme les armes du Hezbollah, je vais d’abord dire « oui ». « Oui » à la Constitution libanaise, aux accords de Taëf, à l’identité culturelle arabe du Liban, à son appartenance à la communauté internationale, à son respect de toutes les résolutions des Nations unies et à leur application, à la convivialité islamo-chrétienne. Je dis également « oui » à l’espoir. En revanche, je m’oppose aux armes du Hezbollah, qui sont anticonstitutionnelles, à l’hégémonie iranienne sur le pays, qui est contraire à l’identité culturelle arabe du Liban, aux partis communautaristes, qui essaient de réduire la politique au simple pouvoir et le pouvoir à la religion, et qui transforment les chefs politiques en guides spirituels de leur communauté. Je dis également « non » à un éventuel remodelage de la Constitution libanaise qui favoriserait un rééquilibrage des forces en présence en faveur du Hezbollah.


(Lire aussi : Ibrahim Kanaan : La réconciliation interchrétienne, une réussite dont tout le monde parle)


Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ? Envisagez-vous une coopération avec un bloc ou un camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
Je vais essayer de synchroniser mes positions politiques avec le parti Kataëb, car je retrouve dans le courant de Samy Gemayel un projet qui me ressemble. Évidemment, je ne vais pas adhérer à toutes les doléances de M. Gemayel et ces doléances feront l’objet de discussions entre nous. Mais je pense qu’avec Samy Gemayel, je peux trouver un terrain d’entente, un espace commun.

En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?
J’envisage d’œuvrer particulièrement à l’édification de l’État, en faisant notamment prévaloir le rôle, le sens profond du pays. Aux États-Unis, on parle d’un « rêve américain », mais de quoi parle-t-on au Liban ? Il faut que le pays soit considéré comme un exemple de convivialité islamo-chrétienne. C’est une question qui doit être au centre de l’édification de l’État, car la convivialité représente le rôle, l’âme, l’esprit et la raison d’être du pays. Il s’agit d’un projet d’espoir, qui répond à une question universelle : comment vivre ensemble en paix si nous sommes différents.
Un autre dossier qui me fait rire, c’est celui de la lutte contre la corruption. On retrouve cette question dans tous les programmes électoraux, mais je trouve cela risible, tout d’abord parce que la corruption n’est pas l’apanage de la classe politique. Même la société libanaise en tant que telle est corrompue, on y retrouve des médecins, des ingénieurs, des avocats, des hommes de religion qui sont corrompus. La corruption est un cycle. Au début, tous les citoyens veulent briser ce cycle, mais, à force d’échecs, ils se retrouvent tentés d’y adhérer.


(Lire aussi : Massoud Achkar : L’armée est capable d’assurer la sécurité sur tout le territoire)


La question du lecteur : d’après vous, quel est le véritable enjeu politique de ces élections législatives ?
Le Hezbollah est accusé d’être une organisation terroriste par le monde entier. Le parti chiite va donc essayer de légitimer sa position en raflant un maximum de sièges parlementaires qui lui serviront de garantie face aux accusations de la communauté internationale. Le Hezbollah mène campagne et considère ces élections à l’aune de ce qui se passe sur le plan régional. Il sait que les remous qui agitent la région peuvent lui porter préjudice et il essaie donc d’obtenir des polices d’assurances, notamment une majorité parlementaire, qui viendra s’ajouter aux deux ceintures de sécurité qu’il possède déjà, à savoir l’amitié du président de la République, Michel Aoun, et le soutien de tout gouvernement qui sera formé à l’issue du scrutin. Grâce à une éventuelle majorité parlementaire, le Hezbollah pourrait parvenir à faire adopter des lois qui l’aideraient à faire face aux sanctions internationales dont il pourrait faire l’objet.


Son nom est associé à la révolution du Cèdre. Farès Souhaid, ex-secrétaire général du 14 Mars, le mouvement souverainiste né en 2005 après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, brigue l’un des sièges maronites dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil. Le cofondateur du mouvement de l’Initiative nationale se présente sur la liste « Nous avons la...

commentaires (4)

et l'hégémonie saoudienne ?

Talaat Dominique

18 h 48, le 12 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • et l'hégémonie saoudienne ?

    Talaat Dominique

    18 h 48, le 12 avril 2018

  • Pour environ 1500 ans le Liban fut la Phénicie, puis 700 ans romain, puis 500 arabe, puis 500 turque et finalement 30 français... Et on s'accroche quand même à l'identité arabe!? Bizzare...

    Wlek Sanferlou

    18 h 22, le 12 avril 2018

  • BIEN ENTENDU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 04, le 12 avril 2018

  • N'oubliez pasque le Liban est sous embargo, comme vous avez bien dit à cause du Hezbollah qui est est considéré comme un parti terroriste. C'est arrivé avec moi je voulais envoyer un cadeau, de l'argent , pour son anniversaire à une amie rien à faire .

    Eleni Caridopoulou

    16 h 00, le 12 avril 2018

Retour en haut