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Liban - Trois questions à...

Ibrahim Chamseddine : Amal et le Hezbollah font fi des électeurs

Ibrahim Chamseddine.

L’ancien ministre Ibrahim Chamseddine, fervent opposant au tandem Amal-Hezbollah, se présente à l’un des deux sièges chiites de Beyrouth II. Fils de l’ancien président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammad Mehdi Chamseddine, il prône le respect de la souveraineté de l’État et des libertés.

Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques au centre du débat national dans le pays (armes du Hezbollah, ligne de conduite du Hezbollah, position au sujet du régime syrien, attitude à l’égard des conflits régionaux, décentralisation…) ?
L’État doit exercer sa souveraineté dans tous les domaines, que ce soit au niveau des institutions, du Trésor ou des finances. Il est également important d’assurer la souveraineté de l’armée légale, et de nulle autre, dans sa lutte contre l’ennemi israélien.
Cela fait des années que nous (les chiites dits modérés) affirmons que nous sommes contre la participation du Hezbollah à la guerre en Syrie. La question syrienne est de plus en plus compliquée, il s’agit aujourd’hui d’une guerre civile, régionale et internationale avec des guerres secrètes intrinsèques. C’est le peuple qui paie le prix fort, encore plus que lors de la guerre civile libanaise.

(…) Sur le plan interne, le tandem chiite Amal-Hezbollah a décidé de se partager les sièges au Parlement, ce qui va à l’encontre du principe des élections. Il n’a même pas pris la peine de présenter de nouveaux candidats, ce qui équivaut à faire fi des électeurs.
Par ailleurs, je pense qu’il faut respecter la Constitution et le pacte national. La mise en place de la décentralisation fait partie de l’application de la Constitution. Certains craignent la parcellisation du pays si la décentralisation venait à être mise en œuvre, mais je n’y crois pas. D’autres craignent que la décentralisation ne donne plus d’indépendance aux gens qui n’auront à ce moment-là plus besoin de passer par les politiques. Je suis pour la décentralisation dans le cadre d’un État et d’un peuple unifiés.


(Lire aussi : Massoud Achkar : L’armée est capable d’assurer la sécurité sur tout le territoire)



Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ? Envisagez-vous une coopération avec un bloc ou un camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
Quand j’étais ministre, j’avais la réputation de faire partie de la mouvance du 14 Mars, mais j’envisage d’habitude les choses de par leur utilité publique et je n’ai pas besoin de prendre position. Je participerai aux activités du Parlement et il y aura bien sûr des recoupements avec un bloc ou un autre. Je n’ai de veto contre personne. L’idéal serait de pouvoir former un bloc parlementaire indépendant, qui ne soit lié à aucun parti.




En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez de privilégier dans votre action parlementaire ?
J’aimerais travailler sur des lois pour la protection des libertés individuelles et de la liberté de la presse ainsi que sur les modalités de travail du judiciaire. L’État ne peut fonctionner si le judiciaire va mal. Je crains que les libertés garanties par le Liban ne dérapent vers le despotisme et l’État policier. Il faut lutter contre cela. Je propose également la création d’un observatoire judiciaire et constitutionnel pour évaluer le travail du judiciaire et du législatif.



La question des lecteurs : Estimez-vous que la classe politique actuelle a suivi le testament de votre père ?
Une des recommandations de l’imam Mohammad Mehdi Chamseddine aux chiites du Liban et de l’étranger est de s’intégrer dans les sociétés où ils se trouvent et de ne pas monter de projet individuel. C’est une recommandation stratégique qui n’a pas été suivie par les parties chiites au pouvoir actuellement au Liban, ce qui expose les chiites libanais à des dangers stratégiques parce qu’on porte désormais sur eux un regard empreint de doute et de peur. L’imam Chamseddine avait mis en garde contre ces conséquences, et ce qu’il craignait est arrivé.



L’ancien ministre Ibrahim Chamseddine, fervent opposant au tandem Amal-Hezbollah, se présente à l’un des deux sièges chiites de Beyrouth II. Fils de l’ancien président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammad Mehdi Chamseddine, il prône le respect de la souveraineté de l’État et des libertés.Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques au centre du...

commentaires (10)

digne fils de son pere ... que j'ai connu avec plusieurs autres hommes fort libanais venu nous rendre visite

Bery tus

16 h 51, le 09 avril 2018

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • digne fils de son pere ... que j'ai connu avec plusieurs autres hommes fort libanais venu nous rendre visite

    Bery tus

    16 h 51, le 09 avril 2018

  • Homme d'Etat honorable! Digne de respect et de haute considération! Il est intègre et sincère envers son pays! Bonne chance Excellence! Le Parlement et surtout tous les libanais sans distinction, méritent un député comme Votre Excellence

    Zaarour Beatriz

    14 h 08, le 07 avril 2018

  • Cela rassure qu'il y ait encore des candidats intègres et lucides. Le Liban a besoin de personnes comme vous, bonne chance Monsieur Ibrahim Chamseddine ! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 30, le 06 avril 2018

  • On est en démocratie , il a le droit d'être dans l'opposition, quoi de plus banal .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 10, le 06 avril 2018

  • Ce sont des hommes comme lui qu'il nous faut au parlement.

    Achkar Carlos

    12 h 03, le 06 avril 2018

  • CHAPEAU...BRAVO..ET BON COURAGE MONSIEUR CHAMSEDDINE.

    Gebran Eid

    11 h 49, le 06 avril 2018

  • Après l'éviction du président Hussein el-Husseini, la présence d'Ibrahim Chamseddine, digne fils de l'imam Mohamed Mehdi Chamseddine au Parlement est indispensable pour la justice, la liberté, la grandeur et l'indépendance du Liban.

    Un Libanais

    11 h 27, le 06 avril 2018

  • DU COTE DE LA VERITÉ. BONNE CHANCE ! NOUS AVONS BESOIN DE GENS COMME VOUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 51, le 06 avril 2018

  • Un des trop rares hommes politiques, à la fois lucides et intègres. Espérons qu'il pourra faire entendre sa voix à l'Assemblée.

    Yves Prevost

    07 h 15, le 06 avril 2018

  • Ça sent l'intégrité, le courage, la sincérité .... Bonne chance cher Monsieur

    Sarkis Serge Tateossian

    02 h 51, le 06 avril 2018

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