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Liban - Législatives 2018 - interview express

Serge TerSarkissian : Défendre le droit à la santé et combattre la corruption

Serge TerSarkissian brandissant un document devant la presse, au siège du Parlement.

Député depuis 2000, ce candidat au siège arménien-catholique de Beyrouth I qui se présente sur une liste formée avec la présidente de la Fondation Gebran Tuéni, Michelle Tuéni, et des membres de la société civile affirme à L’Orient-Le Jour qu’il veut poursuivre sa lutte contre « la corruption légalisée » et en faveur du droit à la santé.

Dans quel domaine particulier avez-vous principalement axé votre activité parlementaire au cours de votre mandat ?

Étant avocat, j’ai participé activement à la commission de l’Administration et de la Justice (CAJ), chargée d’étudier les projets et propositions de lois. J’ai moi-même proposé des lois sur le mariage civil, l’interdiction du mariage avant 18 ans et l’instauration d’un quota de femmes dans les conseils municipaux. Outre les droits des mineurs et des femmes, je me suis beaucoup préoccupé de la question de l’environnement, proposant par exemple une loi sur l’aménagement de toits verts. S’il avait été approuvé, ce texte législatif sur le verdissement des toitures aurait contribué à l’embellissement des villes et surtout à l’amélioration de la qualité de l’air, et donc de la qualité de vie. Mais la majorité des parlementaires et des membres du gouvernement répugnent à adopter ce type de loi, du fait qu’il ne représente pour eux aucun intérêt matériel. Ce sont les grands projets qui les séduisent, comme l’agrandissement des décharges de Costa Brava et de Bourj Hammoud, parce que probablement, les bénéfices qu’ils peuvent en tirer sont à leurs yeux plus importants que les graves effets de la pollution sur la santé des gens. Cela fait 4 ans que je combats leurs plans, proposant notamment une autre loi sur l’environnement, basée sur le tri à la source et le recyclage. Mais l’appât de l’argent facile est malheureusement irrésistible.
Sur un tout autre plan, j’ai collaboré, au sein de la commission, à l’élaboration d’une loi accordant au Conseil supérieur de la magistrature davantage de prérogatives en matière de nominations judiciaires. Soumis à l’assemblée plénière, le texte n’a pas été voté, ce qui perpétue la situation de dépendance de l’autorité judiciaire à l’égard de la volonté politique.
Avec la CAJ, nous avons également proposé l’amélioration de l’administration interne de la justice, notamment à travers l’informatisation de l’ensemble de ses services. Là aussi, l’initiative a été bloquée. En règle générale, j’ai perçu qu’on ne peut procéder à de telles réformes qu’avec l’aval des grands blocs parlementaires qui, fâcheusement, ne l’accordent pas souvent.

Dans quelle mesure votre longue expérience parlementaire a-t-elle eu pour conséquence de modifier ou de faire évoluer quelque peu votre perception de la situation dans le pays et votre position par rapport au camp adverse ?

Tout au long de mes mandats successifs, j’ai réalisé que la gestion du pays était déplorable et qu’au cas où cette gouvernance se maintiendrait, nous courons droit à un désastre national. Les sujets ne sont pas traités de manière sérieuse, vu qu’ils sont le plus souvent abordés sous un angle purement financier. Avec mes moyens, j’ai fait mon possible pour lutter contre cette approche, notamment en soumettant au Parlement des études et des rapports alarmants sur l’impact sanitaire de la crise des déchets, mais il semble qu’on se soucie fort peu de satisfaire les conditions minimales qui garantissent le droit à la santé. Or, si on dédaigne ce droit fondamental et vital, que restera-t-il du pays ?
Ma manière différente de voir les choses rend ainsi ma perception du camp adverse de plus en plus mauvaise. Sont en cause toutes les forces qui contrôlent le pays au niveau de l’économie sans se soucier d’une opposition, qui est d’ailleurs réduite comme peau de chagrin. Le seul espoir de redresser la situation serait que ces parties au pouvoir prennent des décisions drastiques et tranchantes pour mettre fin à la corruption légalisée.

Dans quelle mesure avez-vous réussi à établir une coopération avec des députés des forces adverses ?

J’ai essayé de coopérer avec eux, mais depuis qu’ils entravent le dossier de la santé qui me tient tellement à cœur, puisqu’il concerne tous les Libanais, nos relations se réduisent à des liens personnels de courtoisie.

Question des lecteurs : Si vous êtiez élu, sur quoi vous pencheriez-vous plus particulièrement ?

À défaut de voir le Liban parvenir à un niveau de développement comparable aux Émirats arabes unis, je voudrais au moins que ses plages soient propres, à l’instar de celles de Chypre. J’œuvrerais en ce sens parce que je considère qu’un pays dont le rivage est jonché de déchets déversés par une mer polluée est un pays invivable.


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Député depuis 2000, ce candidat au siège arménien-catholique de Beyrouth I qui se présente sur une liste formée avec la présidente de la Fondation Gebran Tuéni, Michelle Tuéni, et des membres de la société civile affirme à L’Orient-Le Jour qu’il veut poursuivre sa lutte contre « la corruption légalisée » et en faveur du droit à la santé. Dans quel domaine...

commentaires (3)

Le pauvre, il est député depuis 2000 et on est toujours au même point concernant tous les sujets qu'il a énoncé. Soit c'est un mauvais député soit il n'a jamais été entendu. Le sera t'il à partir de 2018?

Achkar Carlos

17 h 26, le 26 mars 2018

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Commentaires (3)

  • Le pauvre, il est député depuis 2000 et on est toujours au même point concernant tous les sujets qu'il a énoncé. Soit c'est un mauvais député soit il n'a jamais été entendu. Le sera t'il à partir de 2018?

    Achkar Carlos

    17 h 26, le 26 mars 2018

  • IL N,Y A PAS QUE CES DEUX PROBLEMES ! LE PAYS EST COUVERT DE PLAIES DONT CERTES LA GANGRENE DE LA CORRUPTION ET LES ARMES ILLEGALES SONT LE PIRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 36, le 26 mars 2018

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    Sarkis Serge Tateossian

    10 h 41, le 26 mars 2018

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