
Des Palestiniens qui s’étaient réfugiés à Rafah quittant la ville pour retourner à Khan Younès après qu’Israël a retiré ses forces terrestres du sud de la bande de Gaza, le 7 avril 2024. Mohammad Abed/AFP
L’armée israélienne prévoit une opération d’évacuation de Rafah, ville située dans le sud de la bande de Gaza, s’étendant sur deux à trois semaines et qui serait menée en coordination avec les États-Unis, les Émirats arabes unis et l’Égypte, selon un rapport publié lundi par le Wall Street Journal (WSJ), qui cite des fonctionnaires égyptiens anonymes ayant été informés du plan.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait affirmé que l’armée israélienne prévoyait de déplacer les Palestiniens regroupés à Rafah vers des « enclaves humanitaires » qui seraient construites dans la bande de Gaza et approvisionnées en nourriture et eau. Elles seraient équipées aussi d’abris et de structures permettant d’assurer des services médicaux, toujours selon le quotidien.
« Premièrement, cela va se produire. Deuxièmement, nous aurons un plan opérationnel très serré parce que c’est très complexe là-bas. Troisièmement, il y a une réponse humanitaire qui sera assurée en même temps », a déclaré un responsable israélien de la sécurité au journal américain.
Vers Khan Younès
Israël se prépare à déplacer des civils de Rafah vers Khan Younès, autre ville-clef du sud de Gaza, et d’autres zones, où il prévoit d’installer des abris avec des tentes, des centres de distribution de nourriture et des installations médicales telles que des hôpitaux de campagne, selon des responsables égyptiens.
Le calendrier exact de l’opération reste incertain, car il dépend de la nécessité pour l’État hébreu de renforcer au préalable sa présence militaire dans la région. Selon les correspondants de la chaîne qatarie al-Jazeera sur le terrain, les responsables militaires israéliens estiment que l’éradication des derniers bataillons du Hamas nécessite une invasion de Rafah, où sont réfugiés près de 2 millions de Palestiniens déplacés de leurs maisons par l’offensive israélienne.
Il reste que la priorité est donnée aux objectifs stratégiques à long terme d’Israël, tels que le contrôle du corridor de Philadelphie longeant la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, qui est jugé crucial, selon le Wall Street Journal.
Le corridor Philadelphie, une bande de 13 km, a historiquement facilité le passage d’armes et de produits de contrebande vers Gaza, soutenant ainsi le Hamas et d’autres groupes armés. Bien qu’Israël se soit retiré du corridor en 2005, il maintient que le contrôle de la zone est essentiel pour sa sécurité. La coopération avec l’Égypte est primordiale en raison du caractère sensible des actions israéliennes dans le sud de la bande de Gaza.
L’analyste militaire Ofer Shelah souligne l’importance d’établir une « frontière sûre pour couper les lignes d’approvisionnement du Hamas du Sinaï vers Gaza ». Dans une déclaration au WSJ, il met en garde contre une opération militaire de grande envergure à Rafah, citant des préoccupations liées à la complexité du terrain truffé de tunnels et les retombées humanitaires potentielles.
Ils n’ont pas assez détruit. C’est horrible !
13 h 41, le 24 avril 2024