Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a dénoncé vendredi « une volonté d'entraver le retour volontaire en Syrie » de certains « déplacés » présents au Liban, « au prétexte qu'il n'y aurait pas de zones sûres » dans leur pays, rapporte le Grand Sérail sur le réseau X. Ces propos du chef de gouvernement ont été tenus au début de la séance du Conseil des ministres, qui a débuté peu après 16h.
Éducation, lanceurs d'alerte sur la corruption, discriminations envers les femmes... Le Conseil des ministres comportait pas moins de 36 points à son ordre du jour. Il a acté par décret la décision prise la veille par le Parlement de la prorogation des mandats des conseils municipaux et des moukhtars, repoussant ainsi les élections municipales au 31 mai 2025, ainsi que celle permettant à 2.100 volontaires de la Défense civile de passer de leur statut de volontaire à celui d’employé du secteur public.
Sur ces 36 points de l'ordre du jour, un seul a été approuvé par les ministres : une demande de crédit du ministère des Travaux publics et des Transports pour poursuivre la construction d'une portion de l'autoroute du Sud.
Transformer le Liban
« Il y a une impulsion pour résoudre cette question d'une manière respectueuse des droits de l'homme », a affirmé Nagib Mikati à propos des « déplacés » syriens, terme qu'il utilise pour parler des ressortissants syriens présents sur le sol libanais. Parmi ceux-ci, certains bénéficient du statut de réfugié.
« Notre but n'est absolument pas d'exposer quiconque au danger, mais de protéger notre pays et d'appliquer les lois qui valent pour tous les résidents sur le territoire libanais », a poursuivi le Premier ministre sortant, avant de dénoncer une volonté « d'entraver le retour volontaire » en Syrie de certains déplacés syriens présents au Liban, « sous prétexte qu'il n'y aurait pas de zones sûres » dans leur pays. « Nous demandons à la communauté internationale : quel avantage y a-t-il à transformer le Liban en région sûre pour les déplacés, et non sûre pour les Libanais ? », a-t-il lancé sous forme de question rhétorique.
M. Mikati doit se rendre à Bruxelles le 27 mai pour un sommet de l’Union européenne sur la question des réfugiés syriens dans le but de demander à l’Union européenne de reconnaître l’existence de zones sûres en Syrie, ce qui est réfuté par de nombreuses associations et ONG travaillant sur le sujet.
Le Premier ministre sortant a également évoqué l’organisation d’une conférence de soutien à l’armée. « J’ai rencontré le président Emmanuel Macron à Paris… l’entretien était positif, a-t-il affirmé. Les Italiens et les Français vont convoquer une conférence de soutien à la troupe ».
Lanceurs d'alerte, éducation, armes...
Outre ce sujet, le Conseil des ministres devait aborder plusieurs points, notamment une demande du ministère des Finances de modifier un article de la loi de 2018 sur la protection des lanceurs d'alerte dénonçant des délits de corruption. L'article en question porte sur les fonds déboursés pour récompenser et aider ces lanceurs d’alerte. Un autre point aborde une demande de crédit de la Commission nationale de lutte contre la corruption.
Les ministres devaient également se pencher sur une demande de financement du ministère de l'Éducation pour un plan approuvé en août dernier, ou encore le renouvellement des contrats des attachés économiques auprès des ambassades à l'étranger. Une demande du ministère des Affaires étrangères porte aussi sur un texte sur les discriminations envers les femmes.
L'ordre du jour comportait également la création d'une fédération des municipalités du Arkoub, dans le caza du Chouf (gouvernorat du Mont-Liban). Il devait également traiter une demande du ministère de l'Intérieur de fermer les magasins de fusils et munitions non conformes. Un contrat avec la Middle East Airlines pour la formation des aiguilleurs du ciel de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), ainsi qu'une autre demande sur des travaux d'entretien de l'aéroport, devaient être abordés. Enfin, une demande du ministère de l'Agriculture visant à permettre l'importation d'oignons et de pommes de terre d'Égypte pendant une certaine période définie et selon certains critères figurait aussi dans les points de l'ordre du jour.
commentaires (5)
Ouvrez donc les frontières de sortie et arrêtez d’empêcher les réfugiés dans notre pays de quitter le territoire. Vous aurez les oreilles et l’attention de tous les pays concernés qui s’étaient débarrassé de ce problème en obligeant le Liban à garder la plus importante vague d’immigration et de s’y incruster. Le boucher l’a fait avec sa propre population alors pourquoi pas le Liban?
Sissi zayyat
17 h 08, le 29 avril 2024