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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

The Beirut Cellar, comme à la maison...

Veal scaloppine avec sauce citron.

C'est depuis longtemps déjà un point de repère dans la ville, si bien qu'il prête son nom à la rue dans laquelle il est situé. Et pourtant, il n'y a pas une once de prétention au Beirut Cellar. Les gens l'adorent ou le détestent, ce sont des clients fidèles et assidus, ou rapidement de passage et par hasard, mais la plupart d'entre eux gardent une pléthore de souvenirs précieux de tous ces bons moments passés entre ces murs.

L'impression que cet endroit a ouvert ses portes depuis une éternité est exacte : il a accueilli ses clients pour la première fois il y a quarante ans. Et bien qu'il ait changé de mains au fil des ans, la boucle a été récemment bouclée lorsque, au début de l'année, le fils (Christian Djermakian) a repris la gérance des lieux, que le père (Bernard Djermakian), l'un des associés d'origine, avait abandonnée momentanément.
Évidemment, il y a beaucoup de travail à faire si l'on veut réellement faire revivre l'esprit de ce lieu et lui redonner un second souffle dont il pourrait avoir besoin. Comme un chez-soi qu'on adore, mais qu'on aimerait voir un peu modifié...

Et pourtant, ne vous trompez pas : la qualité des plats offerts est excellente et le service est impeccable, mais les bases manquent. Prenez le menu par exemple : il souffre de l'absence d'un thème principal et ne montre aucune structure réelle. The Beirut Cellar manquerait un peu de personnalité et vous ne seriez pas en mesure de deviner dans quel type de restaurant vous êtes. Un peu, encore, comme dans votre cuisine... Les choix du menu vont des « sambousek » aux « makanek » et autres burgers et frankfurters, en passant par des ravioli aux truffes, tagliata et sea bass, sans compter les buffalo wings... Et en ce qui concerne la décoration, l'intérieur ressemble tellement à un chalet suisse que l'on sent le froid de l'hiver dès qu'on y met les pieds, tandis que la terrasse, qui a récemment été rénovée, a l'air plus fraîche et colorée, plus vivante – à tel point que la plupart des gens ne commencent à s'installer à l'intérieur qu'une fois la terrasse remplie. Enfin, la clientèle ne va pas rajeunir comme par magie, sans une révision majeure de ces obstacles – si ce rajeunissement, bien sûr, est souhaité.

 

Truffes
Cela dit, et encore une fois, les plats sont non seulement savoureux, mais les portions sont généreuses. Commençons par leurs nachos : il y a une abondance de cheddar fondu qui les recouvre, à tel point que vous ne voyez plus les chips. Ils sont croustillants, délicieux et de loin meilleurs que d'autres. Quant à leurs « shrimp dumplings », ils sont cuits à la vapeur à la perfection, et encore une fois la portion est très généreuse, surtout pour les crevettes farcies. Le plat de « eggplant parmigiana melanzane » est un autre délice garanti, tout comme le « grilled calamari », servi avec des feuilles de roquette et saupoudré avec juste ce qu'il faut de jus de citron... Mais si vous voulez quelque chose de réellement frais, ne manquez pas le « Cellar's iceberg », sauce roquefort. La seule chose que je changerais, c'est la présentation. Ce n'est tout simplement pas aussi séduisant que le goût est envoûtant. La laitue est croquante, surmontée d'une avalanche de fromage onctueux à souhait et d'une pincée de noix hachées. Un délice, tout simplement.

En ce qui concerne les plats chauds, et surtout si vous êtes amateur de truffes, vous avez de la chance : c'est la saison et The Beirut Cellar sert actuellement quatre spécialités avec de la truffe noire fraîche, au goût impeccable. De prime abord, vous diriez que le plat de ravioli aux truffes noires va être lourd à digérer, tellement il semble épais et crémeux. Mais une fois que vous avez eu cette première bouchée, vous applaudissez à cette sauce supplémentaire et souhaiteriez qu'il y en ait même encore plus. Et croyez-moi, vous tremperez chaque petit morceau de pain qui vous reste à table pour essuyer chaque goutte. Au risque de me répéter, je dois encore et encore mentionner la générosité des plats, car même la truffe noire fraîche râpée est presque abondante et vous en avez vraiment pour votre argent. Même avis pour le « stuffed gnocchi pesto » : la sauce crémeuse semble lourde à première vue, mais ce n'est absolument pas le cas. Encore une fois, un pur plaisir à déguster.

 

Oreille d'éléphant
Bien sûr, vous ne pouvez pas ne pas avoir entendu parler de leur fameuse « veal escalope » milanaise. Une viande de veau tranchée finement, recouverte de chapelure croustillante, baptisée oreille d'éléphant, car elle est tellement grande qu'elle peut facilement rassasier deux personnes, et accompagnée de votre choix de salade ou de « spaghettinis » à la sauce tomate. Le « veal scaloppine with lemon sauce » est une option encore plus savoureuse, car ce classique italien est suffisamment acidulé pour que vos papilles s'en réjouissent. Quant au « marinated chicken », il est grillé à la perfection, comme il est mentionné dans son menu. Idem pour la tagliata, même si, encore une fois, le goût distingué ne correspond pas du tout à la présentation. Un grand plat de filet de bœuf tranché, recouvert de feuilles de roquette (un peu trop à mon avis, et en plus ce ne sont pas des jeunes pousses comme il le faudrait) et de parmesan râpé, foiré par une vinaigrette à la couleur bizarre, versée au hasard dans toute l'assiette.

Un autre plat célèbre : le « beef filet with Cellar's special pepper sauce ». Et c'est malheureusement un gros coup manqué. Pour être honnête, et même si il était assez tendre, le filet n'était pas de qualité supérieure ; il lui manquait ce vrai goût de viande, que l'on discerne distinctement quand on le mange sans sauce, qui couvrirait tous les défauts éventuels de la viande. Mais encore, ni les grains de poivre utilisés sont vigoureux ni la sauce assez crémeuse, et donc ce plat supposé être une spécialité n'en est pas une. Il manque de punch et de saveur. Mais l'accompagnement, « baked potato with sour cream», a pu faire légèrement le contrepoids. C'était vraiment la seule note décevante pour un déjeuner mémorable. Cela et le fait qu'aucune bouteille de vin ne soit disponible au menu. Un seul choix à faire pour le vin, et c'est au verre – local ou importé ; ils ne sont ni l'un ni l'autre à retenir...

Pour ce qui est des desserts, il n'y a pas grand-chose à dire. Le « pain perdu au caramel » a définitivement besoin d'être bien plus longuement trempé dans les œufs, le lait et la crème, et d'être plus croquant et beurré à l'extérieur, avec une garniture au caramel plus épaisse ; le « hot pan cookie » est trop sucré, mais le « chocolat fondant » est bon et sa présentation est louable.

 

*Critique gastronomique

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/
Insta : cordon.courtine
E-mail : cordon.courtine@gmail.com

 

DATA
Son : niveau maximum = 99,9 dB, TWA = 46,0 dB.
Qualité de l'air : 71/100 (moyen), COV 0.47 ppm, humidité 44 %, température +21 °C.

NOTES
Son : 3/5
Décoration : 3/5
Personnel : 4/5
Plats : 4/5
Propreté : 4/5
Avis : très bon
Prix : raisonnable.

EN RÉSUMÉ...
On aime bien : nachos, shrimp dumplings, Cellar's iceberg sauce « roquefort », ravioli with black truffles, veal escalope milanaise, veal scaloppine with lemon sauce.
On aime moins : beef filet with Cellar's special pepper sauce, pain perdu, hot pan cookie.

Le conseil : demandez à être assis à la terrasse, ne manquez surtout pas les nachos, faites-vous plaisir avec au moins une de leurs spécialités à la truffe noire fraîche ; et pour le dessert, passez à côté...

 

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C'est depuis longtemps déjà un point de repère dans la ville, si bien qu'il prête son nom à la rue dans laquelle il est situé. Et pourtant, il n'y a pas une once de prétention au Beirut Cellar. Les gens l'adorent ou le détestent, ce sont des clients fidèles et assidus, ou rapidement de passage et par hasard, mais la plupart d'entre eux gardent une pléthore de souvenirs précieux de tous...

commentaires (2)

Probablement la truffe noire des raviolis-truffe sont de l'Europe ou - beaucoup moins cher - chinoise. En Europe au moins la truffe noir bon marché est chinoise. Si c'est de la véritable truffe noir européenne, il faut compter 50 euro pour 20 grammes donc les raviolis doivent être bien chers. Ce que je me demande c'est si au Liban, il y a aussi de la truffe noire car c'est un pays méditerrané et les conditions doivent exister pour truffes au Liban dans les forêts s'ils y en a encore ... D'après le site de flora libanais http://www.lebanon-flora.org/ il n'y a pas de "tuber melanosporum" au Liban.

Stes David

10 h 17, le 17 décembre 2017

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Commentaires (2)

  • Probablement la truffe noire des raviolis-truffe sont de l'Europe ou - beaucoup moins cher - chinoise. En Europe au moins la truffe noir bon marché est chinoise. Si c'est de la véritable truffe noir européenne, il faut compter 50 euro pour 20 grammes donc les raviolis doivent être bien chers. Ce que je me demande c'est si au Liban, il y a aussi de la truffe noire car c'est un pays méditerrané et les conditions doivent exister pour truffes au Liban dans les forêts s'ils y en a encore ... D'après le site de flora libanais http://www.lebanon-flora.org/ il n'y a pas de "tuber melanosporum" au Liban.

    Stes David

    10 h 17, le 17 décembre 2017

  • Je me demande combien de plats Mr Gordon a commandé et si a cette echelle il ne sera pas demasqué bientot Ensuite, pour la truffe en saison, je n'y etait pas. Mais j'y suis alle une fois en dehors de la saison, le plat aux truffes c'etait en fait des cepes sechees (chaque morceau aussi grand que mon pouce) avec une sauce a la truffe (comprendre huile de truffe a $30 la bouteille)...

    George Khoury

    06 h 56, le 16 décembre 2017

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