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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

Le Sushi Bar, simply the best ?

Le Sushi Bar, une variété imbattable de sushis et sashimis. Photo C.C.

Au risque de me lancer dans une discussion animée avec certains de mes fidèles lecteurs, je tiens à le dire haut et fort : le Sushi Bar est, de loin, le meilleur restaurant de sushis en ville, mais le plus cher aussi, ce qui est regrettable.

Le sushi est devenu, depuis quelques années, un aliment incontournable à Beyrouth. Même certaines pizzerias et autres cafés-trottoirs en proposent dans leur menu. Mais rares sont les restaurateurs qui offrent au quotidien une qualité supérieure de sushis et de produits frais. Plus rares encore sont ceux qui proposent une variété de sushis et de sashimis, outres les classiques saumon/crevette/thon/crabe que la plupart des clients commandent sans réfléchir. Trois ou quatre restaurants se démarquent du lot et font la différence. Parmi eux, le Sushi Bar, qui s'est distancié des autres avec des mets alléchants et parfois exclusifs, en particulier après l'introduction de son dernier menu. La partie bar (tables et chaises hautes avoisinant la zone ouverte de préparation) a pratiquement été éclipsée au fil des années. D'abord avec le déménagement de Monnot à Abdel Wahab, puis avec la dernière rénovation du local cet été. La relocalisation prochaine du restaurant au centre-ville signera-t-elle sa transformation en un espace lounge, à la manière du célèbre restaurant japonais Zuma, comme cela a été récemment évoqué dans un article paru dans la presse étrangère ? Il faudra donc attendre et voir. Il semble toutefois que l'attente ne sera pas longue. Le Sushi Bar ne manque pas d'impressionner avec son souci du détail et sa quête incessante d'ingrédients de première qualité. Le temps de l'inconstance et des doutes, celui où l'on ne savait pas trop à quoi s'attendre, est bel et bien révolu. C'était il y a quelques années, le restaurant avait pratiquement été « mis en pilotage automatique », les gérants étaient trop occupés à créer de nouvelles entreprises. Cette période est passée, le Sushi Bar a retrouvé son rythme et sa constance, surprenant ses clients, toujours agréablement, avec une réserve inépuisable de bons plats et un service parfait. Accompagnant leur dernière rénovation, un nouveau menu est né, avec des tarifs révisés, plus raisonnables certes et plus appropriés, même si encore un peu trop élevés.
Il reste cependant à insuffler un peu plus de vie à la salle d'accueil en ajoutant des couleurs et quelques plantations...

Qualité et variété
Aucun restaurant n'a réussi à égaler le marinated salmon du Sushi Bar. Un régal pour les yeux, un cadeau somptueux pour le palais, tellement que l'on finit même par grignoter la feuille de salade qui l'accompagne, pour ne pas rater une goutte de cette sauce exquise à base de miso blanc. Et comme si cela ne suffisait pas, le salmon skin tartare nous a fait le même effet. Le salmon skin est parfaitement croustillant, et permet de tenir assez longtemps le saumon coupé en dés et de le relever du bout des doigts. Parmi les nombreux choix de sushis disponibles, il ne faut pas résister aux signature ura makis, aux temakis, aux futo makis salmon skin, aux gunkan makis scallops ou encore aux ura makis... Évitez toutefois les handrolls !
Outre les traditionnels sushis, sont venus s'ajouter au menu de nouvelles pièces parmi lesquelles les shishito peppers et le grilled lobster ou l'Alaskan crab, qui sont tout simplement exquis. L'effet du kimchi sur les poivrons est addictif ! Quant au grilled lobster, il a sans doute été inspiré du fameux conseil : « Régalez vos yeux avant votre langue. » Un plat délicieux, une présentation parfaite, qui donne envie de prolonger le plaisir avant d'y planter sa fourchette. L'Alaskan crab est également somptueux, arrosé avec le même beurre de shiso. Bravo au chef ! Enfin, le bœuf teppanyaki est de retour, revisité... Le spicy beef dépasse de loin toutes nos attentes. Encore une fois, les yeux se régalent d'abord. La sauce épicée est idéale avec ces cubes de bœuf parfaitement poêlés, mais toujours saignants à l'intérieur, de même que le sublime mushroom medley, une sélection de différents champignons sauvages cuits dans un pot en terre cuite, servis brûlants en accompagnement. Et puis, toujours sur la carte, le shrimp in creamy sauce, un tempura de crevettes croquantes et savoureuses, recouvertes d'une sauce crémeuse légèrement épicée, les glazed scallops, le shrimp gyoza et le nouveau chicken anticucho, avec sa sauce épicée. Oubliez le Chilean sea bass, qui s'effrite au premier contact avec la fourchette. Incomparable avec leur fameux black cod, caramélisé et si doux et tendre.

Quelques déceptions
En dépit du plaisir que nous avons ressenti à (presque) chaque bouchée, le Sushi Bar possède quelques maladresses, certaines pièces ne sont pas à la hauteur du reste. L'octopus tiradito est fade ; belle présentation mais le goût n'y est pas. Pareil pour la nouvelle version du white fish ceviche : l'original était onctueux, alors que celui-ci donne plus l'impression de grignoter du maïs et de la patate douce que de manger du poisson. La nouvelle sauce amarillo est décevante. Pareil pour la « nouvelle » blue crab salad. Il faut plonger dans son assiette pour tenter de récupérer de minuscules miettes de crabe enfouies sous la multitude de feuilles de mâche... Enfin, que vient faire le corn on the cob, avec cette indigeste sauce au beurre, au menu d'un restaurant de sushis de grande qualité ? Inacceptable.
Avec un ticket moyen de 90 $, le Sushi Bar est encore assez cher, mais il vaut bien le détour. Réservez plutôt une table à l'intérieur, car la terrasse est faiblement éclairée la nuit, et aucun système de climatisation n'a été prévu pour rafraîchir notre été humide et particulièrement chaud. Gochisōsama Deshita : merci chef, et bon appétit !

DATA
Son : niveau max = 101,8dB, TWA = 60,3dB
Qualité de l'air : 64/100 (moyen), COV 0.8ppm, humidité 51%, température +24°C

NOTES
Son : 3/5
Déco : 3/5
Personnel : 4/5
Plats : 4,5 / 5
Propreté : 4/5
Avis : très bon
Prix : élevé

EN BREF...
On aime bien : les marinated salmon, salmon skin tartare, sensationaM, shishito peppers, spicy beef, black cod, soft shell crab et Alaskan crab

On aime moins : les handrolls, octopus tiradito et corn on the cob

Le conseil : privilégiez l'intérieur pour la fraîcheur. La terrasse est étouffante en été et mal éclairée.

Le Sushi Bar
Rue Abdel Wahab el-Inglizi. Beyrouth.

 

* Critique gastronomique

Il agit dans l'ombre, même si sa signature énigmatique lui donne des airs de gentlemen franco-anglais. Cordon Courtine sévit dans les restaurants de la capitale undercover pour y goûter le meilleur, et parfois le pire. Un samedi sur deux, il vous servira ses impressions, toujours très objectives, sur tout ce qui fait la (bonne) réputation d'un restaurant, des saveurs aux odeurs, en passant par la décoration et la propreté des lieux. Bon appétit.

 

FB: www.facebook.com/CordonCourtine/
Insta: cordon.courtine
Mail: cordon.courtine@gmail.com

 

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commentaires (4)

Oui mais de grâce, est-ce nécessaire de sentir en salle le parfum du vaporisateur automatique des toilettes ?

lila

19 h 50, le 23 septembre 2017

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Commentaires (4)

  • Oui mais de grâce, est-ce nécessaire de sentir en salle le parfum du vaporisateur automatique des toilettes ?

    lila

    19 h 50, le 23 septembre 2017

  • De loin le meilleur Japonais au Liban !, encore ouvert grace à ses prix qui le maintienne en vie. Pas full le midi et en semaine. Peur de le voir un jour disparaître :/, me faisant une idée des charges du sushi bar doit régler chaque mois, salaire x20, loyer et ect... ,Au Sushi bar, je n'ai jamais rechigner devant l'addition, ayant la capacité et le dont de savoir lire un menu, ou, je vous indique le secret, les prix sont toujours clairement indiquer à gauche de chaque plats dans chaque restaurant. Aussi, faut il savoir que le Kombu, hamashi, soy sauce de qualité, nourri, riz japonais, et centaines d'autres produits ne sont malheureusement pas produits, récolté ou péché au Liban donc cout d'importation très élevé. ça tombe pas du ciel. Je pleurs de voir de bons restaurants disparaître, ne reste plus que restaurants à prix bas ou la qualitée des produits me tuent les intestins. Faut bien choisir, rouler en Porsche, la bouteille de Belvédère chaque soir avec le cigar et manger au MCDO c'est un choix. Apprendre à cuisiner à domicile sans la domestique, un réelle plaisir vous verrez. Ou ne pas compter pour ça santé, et vivre en pleine forme, heureux, car l'heureux mange bien que produits de qualité, la qualité à un prix. Bon appétit ;)

    Bonnet Antoine

    16 h 24, le 19 août 2017

  • Je confirme d'autres avis exprimés ici pour dire que l'aile ou la cuisse (je le rebaptise AOC) est l'une de mes rubriques favorites même si CC a parfois la plume qui tremble (mais pas aujourd'hui). Ce papier est extra et me met l'eau à la bouche. Je connais le Sushi bar où j'ai souvent mangé avec plaisir même si ça caille à l'intérieur. La clim a sérieusement besoin d'être adaptée. Ce papier me donne envie d'essayer d'autres spécialités maison.

    Marionet

    11 h 51, le 19 août 2017

  • Excellent article dont la lecture de la description de certains plats donne l'eau a la bouche. Cela me rappelle les articles du Figaroscope a Paris chaque Mercredi et ou le lecteur attendait avec delice et impatience la liste des sept restaurants selectionnes de la semaine. Peut etre qu'avec la variete de restaurants que nous avons dans la capitale, aurons nous la joie de voir lOrient le Jour nous consacrer un supplement hebdomadaire sur la gastronomie et sur la liste des restos de la semaIne, toujours sous la plume de l'excellent Cordon Courtine. Merci pour ce bel article.

    Cadige William

    10 h 55, le 19 août 2017

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