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Politique - Crise économique

Nasrallah : Le plan de relance peut être discuté et amendé

Le secrétaire général du Hezbollah dément toute activité de sa formation en Allemagne.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé le 4 mai 2020. AFP / AL-MANAR TV

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exprimé, lundi lors d'une intervention télévisée, son approbation du plan de redressement et de relance adopté la semaine dernière par le gouvernement pour enrayer la plus grave crise économique et financière que traverse le pays depuis 30 ans, indiquant néanmoins que le texte devait pouvoir être discuté et amendé.

Cette crise est notamment marquée par l'envolée du chômage, un défaut sur sa dette souveraine, une inflation galopante et une forte dépréciation de la livre libanaise par rapport au dollar. Le Liban croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit 170% du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde. Selon des estimations officielles, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Dans ses grandes lignes, ce plan sur cinq ans vise à réduire le déficit public et à revoir la balance des paiements. Il prévoit également une restructuration de la dette et du secteur bancaire. Le texte annonce des hausses d'impôts, mais aussi un gel de l'emploi dans le secteur public. Il y est aussi question d'une hausse tarifaire de l'électricité et d'une baisse des subventions. Le plan entérine un flottement à venir du taux de change, adoptant un taux qui devrait fixé en 2020 à 3.500 livres libanaises pour un dollar mais qui devrait augmenter chaque année.

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"Le plan de réformes du gouvernement constitue une première étape d'un long chemin qui réclame une couverture nationale", a déclaré le leader du parti chiite. "Nous considérons que ce plan est un point positif pour le gouvernement. C'est un projet portant une vision sur la base duquel il faut pouvoir discuter dans un esprit positif afin de sauver le pays", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat a convoqué l'ensemble des chefs des blocs parlementaires pour une réunion au palais de Baabda mercredi qui sera consacrée à l'examen du plan de redressement économique du gouvernement. "Nous participerons à cette réunion et nous appelons à la participation la plus large pour que tout le monde puisse formuler ses remarques, pouvant aller jusqu'à des amendements à ce plan", a déclaré le chef du Hezbollah.  

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Le douloureux sauvetage de l’économie libanaise

Le gouvernement espère que son plan de redressement sera jugé suffisamment crédible par la communauté internationale pour obtenir des aides. Le plan de sauvetage de l'économie adopté par le cabinet Diab est censé servir de base à des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), auprès duquel le gouvernement a signé vendredi une demande formelle d'assistance. "Sur le principe, nous ne sommes pas contre le fait que le Liban demande une coopération ou une aide à qui que ce soit. La logique veut que le gouvernement mène des discussions (avec ces organisations internationales) pour connaître leurs conditions et leurs programmes", a-t-il déclaré.

"Les banques n'ont pas agi pour aider le pays"
Le chef du Hezbollah a également évoqué la situation du secteur bancaire au Liban. "Nous ne voulons ni l'effondrement, ni la chute et ni le contrôle du secteur bancaire", a-t-il assuré. "Néanmoins, le secteur bancaire a commis plusieurs erreurs", a estimé Hassan Nasrallah, en référence notamment aux sanctions bancaires contre le parti chiite "ordonnées par les Etats-Unis". "Ne soyez pas plus Américains que les Américains", a-t-il lancé. "Les banques sont les principales bénéficiaires des politiques financières depuis 1993 et pourtant, elles n'ont pas agi pour aider le pays en cette période difficile", a-t-il déclaré, dénonçant les restrictions limitant l'accès aux dépôts des Libanais. "Vous avez le devoir d'aider le gouvernement", a-t-il affirmé.

Le plan du gouvernement, qui pourrait obliger les actionnaires et les plus importants déposants des banques à les renflouer pour effacer quelque 70 milliards de dollars de pertes et qui ouvre la voie à des mesures d'austérité, a été critiqué par l'Association des banques du Liban (ABL).

Par ailleurs, le leader du parti chiite a qualifié de "blague" les rumeurs sur les velléités du Hezbollah de prendre le contrôle du gouvernorat de la Banque du Liban, ajoutant néanmoins avoir des "remarques" sur ce point.

Concernant la hausse vertigineuse du dollar face à la livre libanaise, le chef du Hezbollah a appelé les changeurs à "cesser ce jeu qui se déroule au détriment de la société". "Nous ne couvrirons personne", a-t-il lancé, balayant les accusations selon lesquelles sa formation serait responsable de cette augmentation de la devise américaine. "Nous n'accumulons pas les dollars, et nous ne les transférons ni en Iran, ni en Syrie".

Hassan Nasrallah a également appelé le gouvernement à lancer "un plan d'urgence" face à la hausse galopante des prix qui a poussé de nombreux Libanais à manifester ces derniers jours dans la rue.

"Donner du temps au gouvernement"
Sur le plan politique, Hassan Nasrallah a demandé "aux forces politiques et aux gens" de "donner du temps au gouvernement" dont sa formation est l'un des principaux soutiens, saluant l'action du cabinet face à la pandémie du nouveau coronavirus dans le pays. "Nous ne voulons aucun problème dans le pays, surtout en cette période difficile, pour sauver le pays. Les relations politiques doivent s'apaiser", a-t-il dit. 

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Sur un autre plan, le leader du Hezbollah a balayé les rumeurs sur une détérioration des relations avec le mouvement Amal de Nabih Berry. "Nos relations sont excellentes", a-t-il déclaré, appelant les partisans des deux camps à aider à cela.

Le Hezbollah en Allemagne

Sur un autre plan, le secrétaire général du parti chiite a démenti toute activité de sa formation en Allemagne, quatre jours après l'interdiction annoncée jeudi dernier par Berlin des activités de "l'organisation terroriste du Hezbollah" sur son territoire. "Lorsque nous disons que nous ne sommes pas actifs en Allemagne, nous sommes sincères à 100%", a-t-il déclaré.

Le même jour, "plusieurs actions de police étaient menées dans diverses régions" d'Allemagne, contre des établissements liés au mouvement, avait alors indiqué un porte-parole du ministère allemand de l'Intérieur. Selon les médias allemands Spiegel et Bild, il s'agit de mosquées à Berlin, Brême et Münster ainsi que d'un "centre pour émigrés libanais" à Dortmund. "Où le Hezbollah a-t-il des activités en Allemagne ? Il n'y a rien" de tout cela, a rétorqué lundi Hassan Nasrallah. "Ce que le ministère (allemand) de l'Intérieur a fait est condamnable", a déploré le chef du Hezbollah en référence aux "raids menés dans certaines mosquées et sièges d'associations". "Il n'y avait pas besoin de toutes ces pratiques brutales", a-t-il martelé.

"Il s'agit d'une décision politique prévisible qui constitue une soumission à la volonté des Etats-Unis, qui cherchent à porter un coup aux activités de la résistance", a affirmé le leader du Hezbollah, prédisant que d'autres pays européens prendront à l'avenir des décisions similaires. Berlin avait indiqué que sa décision répondait à une demande de longue date des États-Unis et d'Israël.

"Il s'agit d'une guerre menée par les Etats-Unis qui portent un projet d'hégémonie et par Israël qui porte un projet d'occupation", a-t-il estimé, appelant le gouvernement libanais à "protéger les Libanais d'Allemagne". Dimanche, le chef du Conseil supérieur chiite, le cheikh Abdel Amir Kabalan, avait appelé les Allemands, mais aussi les communautés libanaise, arabe et musulmane en Europe à protester contre cette décision.

Il a également remercié les gouvernements ayant exprimé leur soutien au Hezbollah. Vendredi, l'Iran avait condamné cette décision, soulignant que le Hezbollah était "un parti puissant et légitime représenté au sein du gouvernement et du Parlement libanais". Dans la journée, Téhéran a estimé, par la voix du porte-parole de sa diplomatie, qu'avec cette décision, Berlin cherchait à réparer sa "dette" envers Israël.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exprimé, lundi lors d'une intervention télévisée, son approbation du plan de redressement et de relance adopté la semaine dernière par le gouvernement pour enrayer la plus grave crise économique et financière que traverse le pays depuis 30 ans, indiquant néanmoins que le texte devait pouvoir être discuté et amendé.Cette crise...

commentaires (5)

Son nouveau titre n’est plus SAID MAIS SAINT S.V.P

Sissi zayyat

21 h 37, le 04 mai 2020

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Commentaires (5)

  • Son nouveau titre n’est plus SAID MAIS SAINT S.V.P

    Sissi zayyat

    21 h 37, le 04 mai 2020

  • C’est pas moi qui ai mangé les cerises. Voilà c’est dit. Il est blanc comme neige il remercie tous les états qui ont condamné la brutalité de l’allemagne, et il cite le seul qui l’a fait, l’Iran qui cumule tous les pays qui le soutiennent. lui l’agneau avec ses méthodes douces pour empêcher les citoyens libanais à s’exprimer en envoyant ses brutes frapper dans le tas, est choqué des méthodes allemandes de protéger sa démocratie et ses citoyens des fauteurs de troubles qui sont ces ingrats qui vont mendier le droit d'asile pour le poignarder plus tard avec les allocations qui vont avec. Il n’y est pour rien dans le déficit du pays et n’aide pas l’Iran ni la Syrie. Un saint je vous dis, il lui manque la béatification. Quant au déficit qui s’élève a 92 ou 96 milliards on n’est Plus à quelques milliards près. On croit entendre notre président puisqu’il date de 30 ans d’apres Les deux. des

    Sissi zayyat

    21 h 35, le 04 mai 2020

  • Le Hezbollah a détruit le Liban, mon pauvre Liban ou vas tu avec le Hezbollah Iranien

    Eleni Caridopoulou

    20 h 06, le 04 mai 2020

  • c est un gouvernement courageux mais il ne peut rien faire car le peuple reclame du changement pas d argent

    youssef barada

    20 h 02, le 04 mai 2020

  • Si le Hezbollah n'est pas présent en Allemagne, la décision allemande ne doit lui faire ni chaud, ni froid. Tant mieux pour lui.

    Yves Prevost

    19 h 20, le 04 mai 2020

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