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Liban - Vie politique

Alain Aoun : « Chacun est responsable de son discours »

Pour le député CPL, les récents propos de Gebran Bassil sont à placer dans un contexte d’« attaques et contre-attaques ».

Le député Alain Aoun. Nasser Trabulsi/Archives

Les discours, jugés provocateurs, que Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre (CPL), a tenus ces derniers jours à Kahalé, puis à Tripoli et Zghorta, semblent être critiqués désormais au sein même de sa formation.

Lors d’une visite à Kahalé le 29 juin dernier, M. Bassil avait évoqué les événements sanglants qui, en 1983, avaient éclaté dans la Montagne entre d’une part le Parti socialiste progressiste (PSP) et d’autre part les milices et les soldats chrétiens (l’armée était alors divisée). Le lendemain de son discours, deux partisans du Parti démocrate de Talal Arslane étaient tués dans des échanges de tirs avec des membres du PSP de Walid Joumblatt, près de Kfarmatta, où M. Bassil comptait se rendre avant d’y renoncer au dernier moment. En dépit des graves tensions, le chef du CPL a poursuivi sa tournée dans les diverses régions du pays, assénant samedi, à Tripoli : « Ce n’est pas nous qui avons assassiné le Premier ministre originaire de Tripoli », dans une claire allusion à Rachid Karamé, dont le meurtre avait été attribué aux Forces libanaises (FL) lors de la tutelle syrienne. Poursuivant ses attaques contre les FL sans les nommer, M. Bassil a déclaré, dimanche à Zghorta, que « ceux qui ont un passé comme celui-ci n’ont ni présent ni avenir ».

Dans ce qui paraît être un refus d’endosser les propos du chef de son parti, Alain Aoun a estimé hier que « chaque personne assume la responsabilité de son discours », insistant, dans un entretien à la Voix du Liban (100,3-100,5), sur « l’importance de sortir aujourd’hui de l’atmosphère dans laquelle nous vivons et de revenir à la normale ».

Interrogé par L’Orient-Le Jour quant à savoir si sa déclaration traduit une certaine désapprobation des propos de M. Bassil, Alain Aoun se contente d’affirmer que « chacun a sa façon de s’exprimer ». « Je ne suis pas ici pour commenter les discours des uns et des autres, ce n’est pas là mon travail. Mais que l’on aime ou pas tel ou tel discours, chacun a le droit de le prononcer, et les gens peuvent l’accepter ou non », souligne-t-il. « Même s’il ne plaît pas, le discours politique ne doit pas être un prétexte pour provoquer des violences sur le terrain et ne doit pas susciter des réactions qui sortent du cadre politique », ajoute-t-il. « Il ne faut pas que les activités des responsables politiques se transforment en des sujets de polémiques et se répercutent sur les relations entre les différentes composantes », poursuit M. Aoun, jugeant que « chacun peut effectuer les visites qu’il veut sans que pour autant ses discours soient amplifiés et dramatisés ».


(Lire aussi : Incidents de Qabr Chmoun : Après l’escalade, place au compromis ?)


Le député place les discours du leader du CPL dans un contexte de « réactions et contre-réactions, attaques et contre-attaques », un peu comme s’il s’agissait d’« une position de défense ». Il estime, en tout état de cause, que les activités de M. Bassil « font partie du jeu politique », et qu’elles « ne devraient pas être utilisées pour crisper la situation, générer une crise, et bloquer les institutions ».

À la question de savoir si, mardi dernier, le CPL n’avait pas lui-même torpillé le Conseil des ministres en réunissant les ministres du parti à l’heure prévue pour la séance gouvernementale, M. Aoun affirme à L’OLJ qu’au contraire, son parti menait alors des « concertations constantes » avec le chef du gouvernement Saad Hariri, dans une tentative de « remédier à l’atmosphère tendue », provoquée par le fait que « le ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, Saleh Gharib, était arrivé à la réunion avec le sentiment que son collègue Akram Chéhayeb (joumblattiste), ministre de l’Éducation, s’était impliqué dans une tentative de l’assassiner ».Le député CPL prône dans ce cadre le « retour du travail gouvernemental », se félicitant de ce que « les efforts déployés actuellement par les trois pôles pour contenir les événements de Qabr Chmoun convergent en ce sens ». « L’objectif est de calmer le jeu en se penchant sur le choix des mesures judiciaires et politiques à adopter », indique-t-il à cet égard. S’oriente-t-on vers un retrait de l’exigence, émise par M. Arslane, de la prise en charge par la Cour de justice du dossier des affrontements interdruzes ? « Plusieurs scénarios sont envisagés », relève M. Aoun, notant que les responsables cherchent à « opter pour un processus judiciaire accepté par tout le monde ».



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Les discours, jugés provocateurs, que Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre (CPL), a tenus ces derniers jours à Kahalé, puis à Tripoli et Zghorta, semblent être critiqués désormais au sein même de sa formation. Lors d’une visite à Kahalé le 29 juin dernier, M. Bassil avait évoqué les événements sanglants qui, en 1983, avaient éclaté dans la Montagne entre d’une part...

commentaires (6)

j'oubliai l'essentiel de ce pseudo discours d'alain aoun : conclusion a en tirer- chacun est responsable de son discpurs etc.... - : pourquoi alors les tribuneaux qui jettent en prison tte personne ayany porte atteinte a ( la liste est longue ) , accusation /condamnation qui est sujette a l'humeur des juges-selon la loi mais bon - et celle de "la victime ". ainsi moi ou vous ne pourrions pas accuser x y et z de ceci ou de cela ...... m'enfin faut de decider de ce que l'on veut non ?

Gaby SIOUFI

10 h 41, le 10 juillet 2019

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Commentaires (6)

  • j'oubliai l'essentiel de ce pseudo discours d'alain aoun : conclusion a en tirer- chacun est responsable de son discpurs etc.... - : pourquoi alors les tribuneaux qui jettent en prison tte personne ayany porte atteinte a ( la liste est longue ) , accusation /condamnation qui est sujette a l'humeur des juges-selon la loi mais bon - et celle de "la victime ". ainsi moi ou vous ne pourrions pas accuser x y et z de ceci ou de cela ...... m'enfin faut de decider de ce que l'on veut non ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 41, le 10 juillet 2019

  • Mr Aoun dit tout haut ce que les autres membres du CPL n'osent pas dire: Que le discour de M Bassil empoisonne la vie publique et sans raison apparente Ces discours ne lui donneront pas plus de voix aux elections, les Libanais etant des moutons qui suivent aveuglement les leaders qu'ils ont choisis et ces discours peuvent au lieu d'amener de nouveaux moutons au CPL entrainer des moutons du CPL vers d'autres bergers Pauvre President Aoun qui n'arrive pas a faire taire son beau fils. Je plains aussi la fille du President Aoun, femme de M Bassil qui voit son mari demolir pierre par pierre l'entente dont revait son pere pour le Liban et pour l'image de sa posterite en tant que President

    LA VERITE

    19 h 10, le 09 juillet 2019

  • IL FAUT METTRE UN TERME AUX BULLES DE GAZ GENDRISSIMALEMENT ASPHYXIANT QUI S,ECHAPPE D,UN ECHAPPEMENT GENDRISSIMAL NEFASTE ET RANCUNIER ET QUI EMPOISONNE LES ESPRITS COMMUNAUTAIRES ET DIVISE LES LIBANAIS QUITTE A METTE LE FEU AUX POUDRES. SANS GAZ D,EN HAUT L,ECHAPPEMENT N,OSERAIT PAS EXHALER SES EMPESTANTES EXHALAISONS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 03, le 09 juillet 2019

  • Monsieur Alain Aoun est un personnage politique de grande qualité. Ses positions ont toujours été modérées et ses propos reflètent un discours politique apaisant. J’aurai souhaité qu’il exerce des fonctions plus importantes au sein de sa famille politique afin de ramener plus de sérénité dans le paysage politique

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 05, le 09 juillet 2019

  • allons allons,l'article est trop optimiste : croire qu'il critique jobran est vite dit ! alain aoun est pro aoun jusqu'a la moelle-donc forcement pro jobran - car lui comme tous les autres ne voudraient jamais contrarier l'oncle - ses propos ne sont pour le moins confus,laissant perplexes. de l'adage libanais : "un coup sur le mur, l'autre sur le clou ". que cela indique une position opposée a jobran n'est rien moins que discutable.

    Gaby SIOUFI

    10 h 44, le 09 juillet 2019

  • A Kahalé et à Tripoli les propos de Bassil ont été certes inappropriés.Il doit urgemment apprendre l'art de bien parler, voire du silence parfois. Mais pourquoi nier le fait que les partisans d'un certain parti au Chouf réagissent toujours d'une manière tout aussi inappropriée (j'essaye de rester polie) et agissent comme si le Chouf leur appartenait exclusivement! Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi Bassil ou toute autre personnalité politique n'irait pas faire une tournée dans les régions libanaises surtout là où ils ont des partisans. Le Liban appartient à tout le monde qu'on se le tienne pour dit!

    Tina Chamoun

    09 h 21, le 09 juillet 2019

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