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À La Une - Tribune

Des intellectuels libanais expriment leur "dégoût face à l'hystérie raciste" de Gebran Bassil

Dans une tribune publiée par plusieurs médias en ligne, des journalistes, artistes, juristes et autres intellectuels, notamment Chibli Mallat, Elias Khoury, Ziad Majed, Dima Sadek, Wissam Saadé, Fida' Itani, ou encore notre collègue Michel Hajji Georgiou, "condamnent fermement la campagne menée contre les ressortissants syriens".

Des manifestants tiennent un drapeau libanais sur lequel est inscrit "Nous sommes tous réfugiés", le 18 juillet 2016, lors d'un rassemblement à Beyrouth. Photo d'archives AFP/Joseph Eid

Plusieurs dizaines d'intellectuels et activistes libanais ont exprimé dans une tribune leur opposition au climat de racisme contre les réfugiés syriens et palestiniens et au discours confessionnel, en réaction aux récents propos du chef du Courant patriotique libre et ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.

Dans cette tribune publiée par plusieurs médias en ligne, dont le site Al-Modon, ces journalistes, artistes, juristes et autres intellectuels, notamment Chibli Mallat, Elias Khoury, Ziad Majed, Dima Sadek, Joseph Bahout, Wissam Saadé, Fida' Itani, ou encore notre collègue Michel Hajji Georgiou, "condamnent fermement la campagne menée contre les ressortissants syriens" au Liban.

Ils expriment leur "dégoût face à cette hystérie raciste dirigée par notre ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, contre des individus isolés qui ont été chassés de leur pays par un régime assassin, avec l'aide d'une partie libanaise qui participe aujourd'hui, et depuis des années, aux gouvernements successifs".


(Pour mémoire : Réfugiés syriens : Bassil se défend d'être raciste et revient à la charge)



"Précédent horrible"

"Cette campagne empoisonne toute l'atmosphère interne qui est déjà frappée par le confessionnalisme exacerbé par les leaders populistes, à leur tête Gebran Bassil", poursuivent les signataires. Ils critiquent également "les mesures politiques, administratives et sécuritaires mises en place par les organismes de l'Etat libanais" pour, selon eux, "transformer le séjour des réfugiés aux Liban en un enfer insupportable".

"Nous ne pouvons qu'alerter contre les dangers d'une telle campagne et le précédent horrible qu'elle crée dans l'histoire moderne du Liban et des relations libano-syriennes à l'avenir", poursuivent les intellectuels.

Les signataires appellent ainsi à "résister par tous les moyens légaux et civils possibles" à cette campagne, notamment par "les plaintes devant la justice" et "les appels à respecter la loi qui criminalise le racisme".

Plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays sont installés au Liban depuis 2011. Les autorités libanaises estiment qu'il s'agit d'un trop lourd fardeau à porter et une partie des responsables appellent à leur rapatriement sans attendre une solution politique en Syrie, alors que la communauté internationale estime qu'il est encore trop tôt pour organiser des opérations de retours.


(Lire aussi : Huit ONG libanaises mettent en garde contre l'expulsion forcée de Syriens)



Ces dernières semaines, le chef du Courant patriotique libre et ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait été accusé de racisme par ses détracteurs, après ses propos sur les réfugiés syriens. Il avait notamment tenu des propos très controversés sur une prétendue "supériorité génétique libanaise" qui justifierait un traitement différencié des résidents du Liban, notamment sur le marché du travail, où il faudrait donner la priorité aux ressortissants libanais.

M. Bassil appelle à un retour "sécurisé" de ces réfugiés, mais s'oppose à un retour "volontaire", défendu par la communauté internationale et les opposants au régime du président syrien Bachar el-Assad.

Il y a deux jours, huit ONG libanaises ont appelé les autorités du pays à annuler deux décisions du Conseil supérieur de la défense et de la Direction générale de la Sûreté générale permettant d'expulser des réfugiés syriens, et demandé de "garantir aux ressortissants syriens le droit de se défendre contre toute expulsion forcée vers la Syrie".

Gebran Bassil avait également suscité la polémique après plusieurs déclarations qui ont provoqué la colère des ténors de la communauté sunnite. Il avait notamment critiqué le "sunnisme politique", né selon lui "sur le cadavre du maronitisme politique".


Pour mémoire

« Ceux qui nous accusent de racisme sont soit des comploteurs, soit des profiteurs »


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commentaires (9)

Vous avez raison Doc. IL S'AVÈRE DANS CE CAS QUE LE REMÈDE EST PIRE QUE LE MAL, mais j’aurai signé des deux mains la pétition, par esprit de solidarité, et non pas jouer cavalier seul au risque de montrer des fractures au sein d’un groupe qui s’emploie depuis des décennies à nous sortir de cette torpeur. Chez nous, par exemple, un cordon sanitaire est lancé dès les premières alertes…. Dès qu’un corps malade montre des signes inquiétants, tous les médecins font recours au bistouri… C.F.

L'ARCHIPEL LIBANAIS

16 h 38, le 27 juin 2019

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Commentaires (9)

  • Vous avez raison Doc. IL S'AVÈRE DANS CE CAS QUE LE REMÈDE EST PIRE QUE LE MAL, mais j’aurai signé des deux mains la pétition, par esprit de solidarité, et non pas jouer cavalier seul au risque de montrer des fractures au sein d’un groupe qui s’emploie depuis des décennies à nous sortir de cette torpeur. Chez nous, par exemple, un cordon sanitaire est lancé dès les premières alertes…. Dès qu’un corps malade montre des signes inquiétants, tous les médecins font recours au bistouri… C.F.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    16 h 38, le 27 juin 2019

  • Personnellement, je me suis abstenu de signer la pétition que vous publiez car j'ai exprimé des réserves nettes et claires sur son approche qui focalise l'attention sur Gebran Bassil en l'accusant d'être le meneur de l'hystérie raciste. Je souscris à tout le reste.La racisme est le cancer de cette maladie de l'Identitaire. A supposer que Bassil soit écarté, cela ne veut pas dire que le mal est éliminé. Le mal est enraciné au fond d'un imaginaire malade, souffrant d'hypertrophie narcissique collective. A cause de cette focalisation, je pense que cette approche est trop "politicienne" alors qu'il y a lieu de demeurer sur le terrain des fondamentaux du Liban (Proclamation de 1920, Pacte de 1943, Accords de Taef de 1989). En ciblant l'inutile Bassil, on glisse sur le terrain tactique des querelles politiciennes dont le Liban souffre. Ce insignifiant personnage passera comme d'ailleurs son beau-père. Mais le Liban restera ou en tout cas doit demeurer. Et c'est nous qui sommes responsables de la survie du Liban, pour le bien de nos enfants.

    COURBAN Antoine

    09 h 21, le 27 juin 2019

  • Correction : 1976 jusqu'à 2005

    Lecteur excédé par la censure

    17 h 16, le 26 juin 2019

  • Quand nous tenons compte que pour chaque deux libanais il faut nourrir loger et payer les taxes d 'un syrien ou palestinien et sans savoir pourquoi , et quand ces intellectuels libanais expriment leur "dégoût en oubliant l'image de l'armée de frappe syrienne en 1976 , il faudra alors bien méditer des deux bords et trouver une solution libanaise et non changer la démographie ou mosaique libanaise .

    Antoine Sabbagha

    17 h 04, le 26 juin 2019

  • Rectificatif : le mépris et l'inégalité. Dont acte.

    Un Libanais

    16 h 01, le 26 juin 2019

  • Depuis la disparition de l'Empire ottoman dans les abysses de l'Histoire, le mépris envers les autres ainsi que l'égalité entre les peuples, n'existent plus. Pour siphonner les électeurs des FL, des Kataeb, des Marada du PNL et des Indépendants, Gébran Bassil tape sur les réfugiés syriens et palestiniens. A el-Kaa et Ras-Baalbeck, il danse sur les fusillés et les assassinés et cerise sur le gâteau, il loue le triptyque pro-iranien 0 Ras-Baalbeck. Les Syriens furent chassés par les hordes de DAECH et par les Islamistes. Les Palestiniens par les terroristes de l'Irgoun et de la Haganah. Mais tout cela ne lui ouvrira pas la route vers le strapontin de Baabda.

    Un Libanais

    14 h 46, le 26 juin 2019

  • Une petite question SVP à toutes ces âmes sensibles : est ce que le Liban peut vivre avec 1,5 millions de syriens sur son territoire? Ce n’est ni du racisme ni de la xénophobie, mais juste une question ! Bien entendu, je ne cite même pas tout ce que nous a fait subir l’armée Syrienne qui était présente au Liban de 1976 a 1989, je laisse le soin à chacun de s’en souvenir en fonction de la région où il résidait

    Lecteur excédé par la censure

    14 h 40, le 26 juin 2019

  • merci de ne pas m'avoir publié vous préférez faire de la publicité à Gebran Bassil L'OLJ mérite mieux que la publication des propos de cet homme qui ne provoque que des hostilités Vous avez tort. Moins vous en parlerez, mieux nous nous porterons et auront le plaisir de lire l'OLJ Il y a des hommes libanais de qualités qui méritent votre attention

    FAKHOURI

    13 h 22, le 26 juin 2019

  • ET SI CE N,ETAIENT SEULEMENT QUE CES BULLES DE GAZ QU,IL EXHALAIT. L,ATMOSPHERE EST GENDRISSIMALEMENT EMPESTEE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 27, le 26 juin 2019

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