Le président américain, Donald Trump, à sa sortie de l'avion présidentiel Air Force One, à Palm Beach, en Floride, le 16 avril 2018. AFP / MANDEL NGAN
L'administration américaine du président Donald Trump souhaite déployer une "force arabe" en Syrie, financée par l'Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar, qui remplacerait les troupes américaines et aurait notamment pour mission de stabiliser le nord-est du pays, après la défaite de l'organisation Etat islamique, a affirmé lundi le Wall Street Journal.
La volonté de créer une telle force arabe, confirmée par des responsables américains, a été annoncée par l'influent quotidien quelques jours après les raids, menés dans la nuit de vendredi à samedi dernier, par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni contre le régime de Bachar el-Assad, en riposte à l'attaque chimique du 7 avril à Douma imputée à Damas.
Selon le WSJ, le nouveau conseiller à la sécurité nationale du président Trump, John Bolton, aurait contacté le chef des services de renseignement égyptiens Abbas Kamal afin de convaincre les autorités égyptiennes de participer à cette initiative.
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Outre l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats et le Qatar auraient été sollicités par l'administration américaine, notamment afin de financer "la stabilisation" de la Syrie. "L'Arabie, le Qatar et les Emirats ont tous été approchés concernant une éventuelle contribution, financière ou autre", à cette force, souligne un responsable américain au WSJ. Par ailleurs, Donald Trump aurait demandé à Riyad de "contribuer à hauteur de 4 milliards de dollars à la reconstruction de la Syrie", selon un responsable.
Mardi, l'Arabie saoudite a réaffirmé mardi sa disposition à envoyer des troupes en Syrie, "avec d'autres pays", afin d'y stabiliser la situation. "Nous sommes en discussion avec les Etats-Unis et l'avons été depuis le début de la crise syrienne" en 2011, a dit le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à Riyad. "Nous avions fait une proposition à l'administration Obama (qui stipulait) que si les Etats-Unis envoyaient des forces (...), alors l'Arabie saoudite envisagerait, avec d'autres pays, d'envoyer des forces dans le cadre de ce contingent", a-t-il dit.
Le déploiement d'une force conjointe en Syrie permettrait aux Etats-Unis de se retirer de Syrie, une décision sur laquelle le président Trump avait entretenu l'ambigüité début avril, avec des déclarations contradictoires. "Nous avons largement réussi face à l'EI et il est temps de rentrer à la maison", avait déclaré M. Trump, avant de renoncer à fixer un calendrier de retrait.
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Blackwater intéressé
Selon le WSJ, ce plan de remplacer les forces américaines en Syrie par une "Force arabe" a été particulièrement bien accueilli par le fondateur de la société militaire privée Blackwater, Erik Prince, une entreprise qui a entre autres contribué à l'établissement de forces de sécurité privées en Somalie et aux Emirats. M. Prince aurait confié au WSJ qu'il a été contacté à ce sujet par des responsables de pays arabes, à qui il aurait répondu qu'il "attend de voir ce que M. Trump va faire".
Cette force arabe viendrait contrebalancer la présence, sur le territoire syrien, de la société militaire privée russe, appelée le "Groupe Wagner", qui combat aux côtés des forces officielles russes et du régime syrien.
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yalla mettez les tous dans le meme bain ... c'est parfait n'oublions pas les israéliens qu'ils se cassent la gueule en syrie et on en parle plus une bonne foi
01 h 16, le 18 avril 2018