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À La Une - Proche-Orient

Jérusalem : nouvelles manifestations anti-américaines à travers le monde

La Turquie "n'abandonnera pas Jérusalem à la merci d'un Etat qui tue des enfants", affirme Erdogan, en référence à Israël.

Des manifestants brûlant des drapeaux israélien et américain à Istanbul, en Turquie, le 10 décembre 2017. REUTERS/Osman Orsal

Des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue dimanche au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde pour crier leur colère contre la décision controversée du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Dans les Territoires palestiniens, des heurts ont opposé pour le quatrième jour consécutif des Palestiniens aux forces israéliennes dans de nombreuses villes, même si leur ampleur a diminué, ont constaté des photographes de l'AFP. Depuis quatre jours, les violences ont coûté la vie à quatre Palestiniens et plus de 1.000 autres ont été blessés, selon des sources médicales palestiniennes.

De Gaza à Ramallah, en passant par Bethléem ou Hébron, les manifestants, souvent jeunes, ont lancé des pierres et des pneus enflammés vers les soldats israéliens qui ripostaient à coup de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles ou en caoutchouc. Un Palestinien a poignardé et sérieusement blessé un garde de sécurité israélien à Jérusalem, selon la police qui a parlé d'attaque "terroriste". L'assaillant a été arrêté.

A Paris où il a reçu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président français Emmanuel Macron a appelé Israël à des "gestes courageux envers les Palestiniens pour sortir de l'impasse actuelle", tout en condamnant "toutes les formes d'attaque contre Israël".

 

(Lire aussi : Jérusalem: Erdogan veut prendre la tête de la contestation musulmane)

 

'Geler la colonisation'
M. Macron a notamment évoqué un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 50 ans. La colonisation, qui s'est accélérée sous le gouvernement Netanyahu, est vue par la communauté internationale comme un des principaux obstacles à une solution de paix impliquant la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël.

A Rome, le pape François a renouvelé dimanche son appel à la "sagesse" et à la "prudence de tous" alors que des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de l'Indonésie à la Turquie.

Depuis la déclaration mercredi de M. Trump qui marque une rupture spectaculaire avec des décennies de diplomatie américaine et internationale, le président turc Recep Tayyip Erdogan tente de s'imposer comme le héraut de la cause palestinienne. Il a affirmé que son pays "n'abandonnera pas Jérusalem à la merci d'un Etat terroriste qui tue des enfants". M. Netanyahu a rétorqué qu'il n'avait "pas de leçon de moralité à recevoir d'un dirigeant (...) qui bombarde les Kurdes et aide des terroristes". Une manifestation massive s'est de nouveau déroulée à Istanbul qui accueille la semaine prochaine un sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI).

Au Liban, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser une rare manifestation près de l'ambassade des Etats-Unis au nord de Beyrouth. Plusieurs personnes ont été blessées. Lundi, une manifestation est prévue dans la banlieue sud de Beyrouth à l'appel du puissant mouvement Hezbollah, qui mobilise d'habitude une importante foule.

 

(Lire aussi : Israël : mettons fin à l’apartheid !)

 

Abbas au Caire
Au Caire, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs universités. Quelque 200 avocats ont également protesté. Le président palestinien Mahmoud Abbas se rendra au Caire lundi pour rencontrer son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi afin de discuter de Jérusalem et de la décision américaine.

Dans la capitale marocaine Rabat, des dizaines de milliers de personnes ont protesté avec des banderoles proclamant "Jérusalem, capitale de la Palestine".

En Afghanistan, à Jalalabad, des centaines de manifestants ont brûlé une effigie de Donald Trump en chantant "mort à l'Amérique, à Trump et à Israël". Et à Jakarta, quelque 5.000 Indonésiens ont protesté devant l'ambassade des Etats-Unis.

Samedi, le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas avait appelé les Palestiniens à "poursuivre la confrontation et à l'élargir". Depuis jeudi, quatre Palestiniens ont péri dans la bande de Gaza, deux lors de heurts avec des soldats et deux membres du Hamas dans des raids aériens israéliens en riposte à des tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne.

Un haut responsable militaire israélien, le général Yoav Mordechaï, a averti qu'une poursuite des tirs depuis Gaza provoquerait une réponse "douloureuse" d'Israël. Dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir détruit un tunnel creusé par le mouvement islamiste Hamas dans Gaza et débouchant en territoire israélien. Ce genre de tunnels est destiné, selon l'armée, à des "activités terroristes".

 

(Lire aussi : Trump attaque la paix au Moyen-Orient)

 

Rencontres annulées
Rejetant les critiques internationales, l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Nikki Haley a affirmé dimanche que la décision du président Trump allait aider "le processus de paix" au Proche-Orient.

Mais plusieurs personnalités dont M. Abbas ont déjà refusé de recevoir le vice-président américain Mike Pence lors de sa tournée prévue mi-décembre en Israël, en Cisjordanie et en Egypte.

Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, est un sujet passionnel. Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale considère que son "statut" doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens. Après l'annexion de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la cité, Israël a proclamé toute la ville comme sa capitale "éternelle et indivisible". L'ONU n'a jamais reconnu cette annexion. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

 

 

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