Rechercher
Rechercher

À La Une - reportage

Présidentielle française : parmi les électeurs, beaucoup d'hésitation et peu de conviction

J'y vais juste pour éliminer, parce que personne ne représente mes idées. Ces candidats, ce ne sont pas de belles personnes".

Des votants dans un bureau du 7e arrondissement de Paris, le 23 avril 2017 lors du premier tour de la présidentielle française. Photo AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

Certains ont hésité jusqu'à la dernière minute. D'autres ont voulu faire barrage. Parmi des électeurs interrogés dimanche matin par l'AFP, rares sont ceux qui se disent pleinement convaincus par l'un ou l'autre des onze candidats en lice au premier tour de la présidentielle.

"J'ai eu des hésitations. Je me suis posée des questions, mais je suis revenue à mon candidat" même si celui-ci, comme les autres, "ne porte toutes mes valeurs", assure Catherine Burnier, enseignante-chercheur de 46 ans, venue en trottinette avec son fils.

A Grenoble, Adèle Trouvé, interne en médecine générale de 27 ans, a choisi de "voter utile en voyant que les sondages plaçaient Marine Le Pen en très bonne position. J'ai changé d'avis ce matin. Cette soirée me fait peur!", reconnaît-elle.

Dans la même ville, Renan Danerol, a fait aussi le choix de barrer la route aux extrêmes. "Mon choix est arrêté depuis longtemps entre deux candidats, mais la décision s'est faite dans l'isoloir, à mon grand regret", admet ce comptable de 36 ans.
André Pouilly, retraité calaisien de 67 ans, juge "important de voter". "Mais bon, on n'a pas beaucoup de bons choix, donc j'ai voté pour le moins mauvais".

 

(Lire aussi : Premier tour de la présidentielle française : paroles d'électeurs au Liban)

 

Dans un bureau de vote d'Ecully, banlieue huppée de Lyon, une longue file d'attente s'est formée dès 8H00: "Ça ne désemplit pas, on n'a même pas eu le temps de prendre un café", glisse un assesseur.

Jacques M., fonctionnaire de 51 ans, "a hésité jusqu'à la semaine dernière entre deux candidats". Ce qui l'a finalement décidé "ce n'est pas une relecture du programme", mais "un vote à l'intuition". Lui aussi espère "un bon père de famille" qui "sache mener le pays".

Dans un bureau de vote de Lille, Marie, un médecin de 51 ans qui ne souhaite pas donner son nom, ignore encore pour qui elle va voter. "J'y vais juste pour éliminer, parce que personne ne représente mes idées. Ces candidats, ce ne sont pas de belles personnes", assure-t-elle.

Dans le 1er arrondissement de Lyon, Brigitte Alcoy, retraitée des Postes de 64 ans, est, elle, sûre de son choix, qui "n'a pas changé depuis deux mois", même si c'est "faute de mieux". Elle attend du prochain président qu'"on ne reste pas toujours dans le même ronron, qu'on s'occupe de nos jeunes et qu'on ne quitte pas l'Europe".

Catalin Badea, formateur de 55 ans, voudrait, lui, "un président qui s'en tienne à son programme" et "ne change pas d'avis en chemin, comme c'était à peu près le cas du dernier mandat". Il a fait son "choix final il y a trois jours".
"Un sens de l'égalité", les "questions sociales" figurent aussi parmi les attentes des électeurs.
Anne-Sophie Huchard, 34 ans, professeur des écoles à Lyon voudrait que le prochain président "remette en vigueur des droits qui petit à petit disparaissent".

 

 

(Lire aussi : Les étrangers de France ne votent pas mais scrutent la présidentielle)

 

Pas influencés par les attentats
Pour Philippe, commercial au chômage de 39 ans, fi des programmes, "ce sont les personnalités qui comptent", car "on est dans un pays qui tombe en lambeaux". A ses yeux, "personne ne sort du lot par rapport aux perspectives d'avenir sauf un, mon candidat".

A de rares exceptions, les électeurs interrogés assurent que l'attentat des Champs-Elysées n'a "pas influencé" leur choix.
Ils s'accordent à dire que "maintenant on doit vivre avec, ce n'est plus aussi exceptionnel". Même s'ils estiment que "ça peut avoir une influence sur les Français" et "que le discours sécuritaire peut marcher".
Les "questions de sécurité" ont toutefois "guidé le vote" à Trappes (Yvelines) de Guy Belkechout, un retraité de 79 ans. "Avec tout ce qu'on voit, les attentats... Il faut que notre système de sécurité soit renforcé", assène celui qui a fait son choix "il y a longtemps".

A Pantin (Seine-Saint-Denis), Rita, 61 ans, hébergée par le Samu social, n'avait pas voté "depuis Giscard", en 1974. Cette fois, elle s'est passionnée pour la campagne, et pour son candidat. "Tout m'a plu chez lui: son propos, ses sentiments, ses états d'âme", s'enflamme cette dame frêle, bonnet vissé sur la tête qui "y croit".

 

 

Repère

 

1965 - 2012 : retour sur les élections présidentielles sous la Ve République

 

Présidentielle en France: mode d'emploi

 

 

 

Dossier

 

Présidentielle française : programmes, portraits, enjeux... ce qu'il faut savoir

 

 

 

Lire aussi

Les Français d'Amérique aux urnes en avance pour voter utile

 

Pour qui voteront-ils à la présidentielle française? Des Franco-Libanais répondent

 

L’attentat des Champs-Élysées aura-t-il un impact sur la présidentielle ?

 

L’invité du soir, l'éditorial de Issa GORAIEB

 

Présidentielle française : Pour les marchés, « jusqu’ici, tout va bien »

 

Attentat de Paris : les candidats de droite et d'extrême droite pour un durcissement fort de la lutte antiterroriste

 

En France, les jeunes désenchantés par la politique mais résolument engagés

 

 

 

Portraits

 

Macron, un jeune ambitieux qui bouscule les usages

 

Marine Le Pen, l'héritière qui rêve de la victoire de l'extrême droite française

 

François Fillon, candidat "balafré" par les affaires

 

Mélenchon "l'insoumis", tribun de la gauche radicale française

 

Hamon, un Breton "granitique" dans les "tempêtes" de la campagne

 

 

 

Interviews

 

Emmanuel Macron à « L’OLJ » : Les intérêts des chrétiens d’Orient ne sont pas liés à Assad

 

Le Pen à « L’OLJ » : Rien n’est encore tranché sur la rétroactivité de la suppression de la double nationalité

 

Certains ont hésité jusqu'à la dernière minute. D'autres ont voulu faire barrage. Parmi des électeurs interrogés dimanche matin par l'AFP, rares sont ceux qui se disent pleinement convaincus par l'un ou l'autre des onze candidats en lice au premier tour de la présidentielle.
"J'ai eu des hésitations. Je me suis posée des questions, mais je suis revenue à mon candidat" même si...

commentaires (1)

Pourtant certains en France disent , qu'il y a une forte mobilisation contre la gauche ,est-ce une indication, que finalement une vraie ligne de démarcation gauche droite ...va se matérialiser...? il n'est jamais trop tard pour bien faire...!

M.V.

17 h 00, le 23 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Pourtant certains en France disent , qu'il y a une forte mobilisation contre la gauche ,est-ce une indication, que finalement une vraie ligne de démarcation gauche droite ...va se matérialiser...? il n'est jamais trop tard pour bien faire...!

    M.V.

    17 h 00, le 23 avril 2017

Retour en haut