Voici des réactions de candidats à la présidentielle française au lendemain de la fusillade sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris qui a provoqué la mort d'un policier et en a blessé deux autres, tandis que l'agresseur a été "abattu". L'attaque s'est produite au moment même où les onze candidats défilaient sur un plateau télévisé avant le vote des électeurs dimanche au résultat très incertain.
Les candidats de droite et d'extrême droite ont appelé à durcir drastiquement la lutte antiterroriste. Dans une déclaration aux accents martiaux depuis son QG de campagne, la cheffe du parti Front national, Marine Le Pen, a appelé le président socialiste François Hollande, "notoirement défaillant", à un "ultime sursaut" et à prendre immédiatement une série de mesures pour une "réponse sécuritaire plus globale". Elle a prôné un "plan de bataille contre le terrorisme islamiste et le laxisme pénal", indispensable selon elle à la protection des Français. "Depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a(vait) été fait pour que nous perdions la guerre contre le terrorisme", a-t-elle lancé.
Sur le même ton, le conservateur François Fillon a appelé à être "lucide" sur une "guerre qui sera longue" et a de nouveau dénoncé le "totalitarisme islamique". Il a égrené les mesures sécuritaires draconiennes qu'il appliquerait "d'une main de fer" s'il était élu. La droite et l'extrême droite accusent régulièrement le pouvoir socialiste de laxisme dans la lutte antiterroriste.
Le centriste Emmanuel Macron a en revanche appelé à ne pas céder "à l'instrumentalisation qui serait d'utiliser la peur", tout en jugeant que "nous vivrons durablement avec la menace terroriste". Le candidat socialiste Benoît Hamon a pour sa part dénoncé une "sordide surenchère politique".
Mme Le Pen, MM. Fillon et Macron ont annoncé l'annulation de leurs derniers déplacements prévus avant la fin de la campagne officielle vendredi à minuit (22h00 GMT). Seul le tribun de la gauche radicale à la tête de son mouvement "La France insoumise", Jean-Luc Mélenchon, a maintenu un "apéro insoumis" vendredi soir à Paris. Il a jugé qu'il fallait "démontrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains".
La réponse de Cazeneuve à Le Pen et Fillon
Le Premier ministre socialiste français Bernard Cazeneuve a de son côté accusé Marine Le Pen, d'"instrumentaliser" l'attentat pour "alimenter la peur". Mme Le Pen cherche "à instrumentaliser pour diviser, à alimenter sans vergogne la peur à des fins exclusivement politiciennes", a déclaré le Premier ministre, alors que le premier tour de l'élection présidentielle se déroule dimanche.
M. Cazeneuve a également critiqué François Fillon, candidat conservateur à la présidentielle, l'accusant d'avoir supprimé alors qu'il était Premier ministre les postes de policiers qu'il exige aujourd'hui de créer pour assurer la sécurité des Français. Il "préconise la création de 10.000 postes de policiers. Comment croire sur ce sujet un candidat qui lorsqu'il était Premier ministre en avait supprimé 13.000 dans les forces de sécurité intérieure ?" s'est interrogé le chef du gouvernement français, rappelant en outre que le candidat de droite propose de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires s'il est élu.
Dossier
Présidentielle française : programmes, portraits, enjeux... ce qu'il faut savoir
Portraits
Macron, un jeune ambitieux qui bouscule les usages
Marine Le Pen, l'héritière qui rêve de la victoire de l'extrême droite française
François Fillon, candidat "balafré" par les affaires
Mélenchon "l'insoumis", tribun de la gauche radicale française
Hamon, un Breton "granitique" dans les "tempêtes" de la campagne
Interviews
Emmanuel Macron à « L’OLJ » : Les intérêts des chrétiens d’Orient ne sont pas liés à Assad
Lire aussi
Pour qui voteront-ils à la présidentielle française? Des Franco-Libanais répondent
Présidentielle française: abstention et indécis peuvent faire pencher la balance
Fillon brandit l'étendard sécuritaire en terre sarkozyste
Les législatives, troisième tour décisif et imprévisible de la présidentielle française
Programmes des prétendants à l'Élysée : la bataille des chiffres
Présidentielle en France: les discours des candidats au crible des chercheurs
commentaires (2)
ELECTIONS EXIGENT !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 09, le 22 avril 2017