Les bureaux de vote ont commencé à fermer dimanche en France où 47 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, sous haute surveillance, pour le premier tour d'une élection présidentielle à suspense, cruciale pour l'avenir de l'Union européenne.
Les premiers résultats étaient attendus au plus tôt à partir de 18H00 GMT. Les deux candidats en tête s'affronteront le 7 mai.
Trois jours après une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique sur l'avenue parisienne des Champs-Elysées, qui a coûté la vie à un policier, 50.000 policiers et 7.000 militaires ont été déployés.
Sur les onze candidats, un quatuor de favoris se détachait, mené par le centriste pro-européen de 39 ans Emmanuel Macron et la candidate d'extrême droite anti-Europe et anti-immigration Marine Le Pen, au coude à coude. Ils étaient talonnés par le conservateur François Fillon, au programme économique radical, et par le tribun de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, qui veut renégocier les traités européens.
Victime des divisions de son parti et du mécontentement des Français après cinq ans d'exercice du pouvoir, le socialiste Benoît Hamon est largement distancé dans toutes les enquêtes.
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Résumant l'hésitation de nombreux électeurs interrogés par l'AFP, Karim Mahmoud, électeur de 42 ans à Lyon (sud-est) admettait s'être décidé "hier soir". "Et jusque là c'était assez flou", reconnaissait-il.
Trois heures avant la fermeture des derniers bureaux de vote à 18H00 GMT, la participation s'élevait à 69,42%, en légère baisse par rapport au premier tour de 2012 (70,59%) mais à un des meilleurs niveaux depuis quarante ans, selon le ministère de l'Intérieur.
Le taux d'abstention devrait atteindre sur la journée entre 19 et 22%, selon des estimations de plusieurs instituts. Le niveau de mobilisation des 47 millions d'électeurs est l'une des clés du scrutin, alors qu'un sur quatre se disait encore indécis avant le premier tour.
Enjeu de l'Europe
Le président sortant François Hollande a appelé les électeurs à "montrer que la démocratie est plus forte que tout".
Visée depuis janvier 2015 par une série d'attaques jihadistes qui ont fait 239 morts, la France vit sous la menace du terrorisme et cette présidentielle se déroule pour la première fois sous le régime de l'état d'urgence.
"Les attentats n'ont aucun impact sur mon vote. Les extrémistes n'attendent que ça", a estimé Samba Bathily, fonctionnaire parisien de 41 ans.
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Mme Le Pen a été accusée par le gouvernement d'instrumentaliser l'attaque sur les Champs-Elysées.
A 48 ans, la présidente du Front national espère profiter de la vague populiste qui a porté Donald Trump à la Maison Blanche et conduit la Grande-Bretagne à voter pour la sortie de l'Union européenne.
Celle qui se définit comme une "patriote" veut en finir avec l'euro et la libre circulation dans l'espace européen de Schengen. Un programme qui pourrait donner le coup de grâce à une UE déjà fragilisée par le Brexit, selon les observateurs.
A l'inverse, Emmanuel Macron, qui se présente pour la première fois à une élection, a mené campagne sur une ligne pro-européenne et un programme libéral, tant en économie que sur les questions de société.
Ovni de la campagne, cet ex-ministre de l'Economie (2014-2016) a construit la popularité de son mouvement "En Marche!", qui se veut "et-de-droite-et-de-gauche", sur le rejet des partis traditionnels et le désir de renouvellement exprimés par les Français.
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Rebondissements
Au fil d'une campagne jugée inédite, les ténors qui occupaient la scène politique depuis une décennie sont tombés les uns après les autres, tel l'ancien président Nicolas Sarkozy et l'ex-Premier ministre Alain Juppé, sèchement éliminés à la primaire de la droite.
Affaibli par une impopularité record, le président sortant François Hollande a renoncé à se représenter, une première en France depuis plus de soixante ans. Son Premier ministre, Manuel Valls, a échoué à prendre le relais, éliminé de la primaire du parti socialiste par Benoît Hamon, ancré plus à gauche.
Les affaires se sont ensuite invitées dans la campagne, éclipsant les débats et donnant à la campagne des allures de feuilleton à rebondissement.
François Fillon - favori après sa large victoire à la primaire de son camp - a ainsi dévissé dans les sondages après la révélation fin janvier de soupçons d'emplois fictifs au Parlement au bénéfice de sa femme et de ses enfants. Malgré son inculpation pour détournement de fonds publics en mars, cet admirateur de Margaret Thatcher, âgé de 63 ans, a refusé de retirer sa candidature.
Ultime surprise, il s'est vu rattrapé dans la dernière ligne droite par un autre candidat "hors parti", Jean-Luc Mélenchon, 65 ans, ex-socialiste devenu le champion de la gauche radicale sous le slogan de la "France insoumise".
La percée dans les sondages de cet orateur enflammé, prêt à claquer la porte de l'UE si cette dernière refuse de se réformer, a renforcé l'incertitude sur l'issue du scrutin, suivi de très près à l'étranger.
Marine Le Pen est elle aussi visée par une enquête pour des soupçons d'emplois fictifs de collaborateurs de son parti au Parlement européen.
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commentaires (4)
Au final quelque soit le candidat élu , le terrain seul dictera l'orientation de la future politique française . A quoi ça sert de faire des programmes comme trump-pète et ensuite se dédire sous la pression des lobbyistes ?
FRIK-A-FRAK
13 h 54, le 23 avril 2017