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Économie - Présidentielle française

Présidentielle française : Pour les marchés, « jusqu’ici, tout va bien »

L'incertitude du scrutin et l'attentat de jeudi n'ont pas vraiment effrayé les investisseurs, qui se préparent néanmoins à une nuit agitée demain.

L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 0,2 % seulement sur la semaine, tandis que l’euro a touché jeudi son plus haut niveau depuis un mois face au dollar. Thomas Samson/AFP

Malgré le flou sur son issue, les marchés abordent le premier tour de l'élection présidentielle française avec une sérénité qui peut sembler paradoxale alors que les plus récents sondages sur les intentions de vote placent les quatre premiers candidats dans une fourchette de moins de six points, ce qui rend plausibles tous les scénarios pour le second tour. « Maintenant, sur tous les marchés, personne ne veut prendre de nouvelle position avant l'élection », résume à l'AFP Karl Haeling de LBBW.

Même l'attaque de jeudi soir sur les Champs-Élysées à Paris, facteur supplémentaire de tension qui a bouleversé le dernier jour de campagne, n'a pas suffi à les perturber. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a ainsi perdu 0,2 % seulement sur la semaine tandis que l'euro a touché jeudi son plus haut niveau depuis un mois face au dollar, avant de reculer légèrement (-0,21 %) hier, à 22h00 (Beyrouth). Et si l'écart de rendement entre les emprunts d'État à dix ans français et allemand, qui mesure la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française, s'est légèrement tendu hier à 67,5 points de base, il avait atteint la veille son plus bas niveau depuis fin janvier.

 

(Pour mémoire : La montée de Mélenchon inquiète les marchés)

 

« Cygne noir »
Rassurés par des sondages récents donnant le centriste Emmanuel Macron en tête, les investisseurs craignent avant tout un second tour opposant Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, deux candidats eurosceptiques dont l'élection pourrait remettre en question la cohésion de la zone euro. Une hypothèse que Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Bank, qualifie de « cygne noir », soit un événement fortement improbable mais dont la réalisation aurait un impact massif sur les marchés, a-t-il expliqué à l'AFP. Il reste que ce « n'est pas le scénario le plus probable et il n'est d'ailleurs pas du tout "pricé" dans le marché », dit à Reuters Philippe Ithurbide, directeur recherche, stratégie et analyse d'Amundi.

Comme lors du référendum sur le « Brexit », de nombreuses banques et sociétés de gestion ont néanmoins prévu des dispositifs exceptionnels dimanche et lundi matin pour réagir aux résultats du premier tour du scrutin français. Les premières estimations du vote seront rendues publiques à 21h00 (à Beyrouth) demain mais de premiers résultats de sondages à la sortie des urnes pourraient circuler, notamment sur les réseaux sociaux et sur les sites Internet de la presse étrangère, en début de soirée, alimentant les spéculations sur les marchés. « Nous avons mis en place un dispositif spécial afin de détecter une potentielle hausse de la volatilité du marché (...) Nos équipes seront renforcées. Les traders seront à leur desk dimanche soir », explique à Reuters une source au sein d'une grande banque d'investissement française. « Je serai prêt dimanche et lundi, mais mon espoir est qu'il n'y aura pas de scénario catastrophe et que je n'aurai pas à travailler », confie à Reuters un analyste basé à Londres.

 

(Pour mémoire : Les investisseurs restent prudents face au FN, sans croire à sa victoire)

 

Cette échéance devrait occulter en grande partie les autres rendez-vous de la semaine, notamment la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), prévue jeudi. « Entre les deux tours de la présidentielle, on ne voit pas la BCE délivrer un message qui pourrait surprendre les marchés », dit à l'AFP Florence Barjou, responsable de la gestion multiactifs chez Lyxor. L'institution de Francfort va certainement « jouer la sécurité » après le premier tour, note aussi Reinhard Cluse, de la banque UBS, et ce d'autant plus que la remontée de l'inflation en zone euro a connu un coup d'arrêt en mars, confortant la politique d'assouplissement quantitatif actuelle de la BCE.

Au-delà de la réaction immédiate au scrutin français, les marchés devront, quelle qu'en soit l'issue, gérer une période d'incertitude prolongée : à la différence du référendum britannique sur l'UE de juin dernier ou de la présidentielle américaine remportée par Donald Trump, le scrutin français est à deux tours, et l'issue des législatives de juin est au moins aussi incertaine que celle de la présidentielle.

Malgré le flou sur son issue, les marchés abordent le premier tour de l'élection présidentielle française avec une sérénité qui peut sembler paradoxale alors que les plus récents sondages sur les intentions de vote placent les quatre premiers candidats dans une fourchette de moins de six points, ce qui rend plausibles tous les scénarios pour le second tour. « Maintenant, sur tous les...

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