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À La Une - Chronologie

1965 - 2012 : retour sur les élections présidentielles sous la Ve République

Après Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, qui sera le 8e président de la Ve République ?

Les sept présidents de la Ve République française. De gauche à droite : Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande. Combo réalisé par Marc-Antoine Pelaez.

La dixième élection au suffrage universel de la Ve République française est également à ce jour la plus incertaine, avec quatre candidats dans un mouchoir de poche au premier tour, ce dimanche, pour les deux places de finalistes le 7 mai.

Ce scrutin consacre un nouveau saut générationnel, avec la fin du mandat de François Hollande et l'élimination, lors des primaires de droite et de gauche en forme de jeu de massacre, de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et Manuel Valls, et l'apparition de visages relativement nouveaux comme Benoît Hamon (PS) et l'ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron, ou inattendus, comme François Fillon (LR).

Cette élection est aussi l'aboutissement d'une double évolution à l’œuvre depuis 2002 : l'installation dans le paysage politique français du Front national et, parallèlement, l'affaiblissement des deux principaux partis de gouvernement traditionnels, le Parti socialiste et Les Républicains (ex-UMP).

 

 

 

Pour la première fois, deux candidats hors parti jouent un rôle de premier plan : le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à la gauche de la gauche, et celui d'En Marche !, Emmanuel Macron, qui dit vouloir rassembler les "progressistes" des sociaux-démocrates à la droite sociale.

Les sondages sur les intentions de vote donnent depuis des semaines Marine Le Pen et Emmanuel Macron qualifiés pour le second tour, et l'ex-ministre de l'Economie élu. Mais les écarts se sont si fortement resserrés ces derniers jours qu'une surprise, qui pourrait prendre la forme d'une qualification de François Fillon, voire de Jean-Luc Mélenchon, au détriment d'Emmanuel Macron ou même de Marine Le Pen n'est plus jugée totalement inconcevable par les analystes.

 

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Infographie réalisée par Marc-Antoine Pelaez

 

 

 Retour sur les précédents scrutins présidentiels de la Ve république

 

1965

Première présidentielle au suffrage universel direct, à deux tours et à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Le général Charles de Gaulle, fondateur de la Ve République, obtient 44,65% des voix au premier tour, score sans équivalent jusqu'à aujourd'hui. François Mitterrand, soutenu par la SFIO, ancêtre du Parti socialiste, obtient pour sa part 31,72% des suffrages, et le centriste Jean Lecanuet 15,57%

De Gaulle l'emporte au second tour avec 55,2% des voix.

 

1969

Cette élection présidentielle suit la démission du général de Gaulle, après la victoire du "non" au référendum du 27 avril 1969 sur le transfert de pouvoirs aux régions et la fusion du Sénat avec le Conseil économique et social.

Georges Pompidou (UDR), ancien Premier ministre de de Gaulle, arrive en tête du premier tour avec 44,47% des suffrages, devant le centriste Alain Poher (23,31%) et le communiste Jacques Duclos (21,27%).

Le socialiste Gaston Defferre ne recueille que 5,01% des suffrages, ce qui scelle la fin de la SFIO, bientôt remplacée par le Parti socialiste sous la houlette de François Mitterrand.

Pompidou est élu au second tour avec 58,21% des voix.

 

1974

Cette élection suit la mort de Georges Pompidou le 2 avril 1974. Le socialiste François Mitterrand a signé un programme commun de gouvernement avec les communistes et les radicaux de gauche en 1972. Candidat unique de la gauche, il recueille 43,25% des suffrages au premier tour.

La droite est divisée. Valéry Giscard d'Estaing (RI), soutenu par le gaulliste Jacques Chirac, recueille 32,60% des suffrages, et Jacques Chaban Delmas (UDR) 15,11%.

Le Front national fait sa première apparition dans une présidentielle en la personne de son fondateur Jean-Marie Le Pen, qui recueille 0,75% des suffrages.

Giscard d'Estaing est élu au second tour avec 50,81% des voix.



 

1981

Droite et gauche se présentent en ordre dispersé.

A droite, le président sortant, Valéry Giscard d'Estaing (UDF) recueille 28,32% des suffrages au premier tour, son ancien Premier ministre Jacques Chirac (RPR) 18%. A gauche, François Mitterrand (PS) rallie 25,85% des voix et le dirigeant communiste Georges Marchais 15,35%.

François Mitterrand devient le premier président socialiste de la Ve République en emportant le second tour avec 51,76%.

Son premier septennat sera marqué par une première cohabitation avec la droite après la défaite de la gauche aux législatives de 1986, ce qui propulse de nouveau Jacques Chirac au poste de Premier ministre.



 

 

1988

Droite et gauche se présentent de nouveau en ordre dispersé.

A gauche, François Mitterrand rallie au premier tour 34,11% des suffrages, et le candidat communiste, André Lajoinie, 6,76%.

A droite, Jacques Chirac (RPR) recueille 19,96% des voix et le centriste Raymond Barre (UDF), également ancien Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, 16,54%.

Pour sa deuxième participation à une présidentielle, le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen (FN) fait une percée à 14,38% des suffrages.

Au second tour, Mitterrand bat Chirac (54,02% contre 45,98%). Son second septennat sera aussi marqué par une cohabitation avec la droite, après la déroute de la gauche aux législatives de 1993. En vertu d'un accord entre Chirac et Edouard Balladur (RPR), c'est ce second qui va alors à Matignon.

 

 

 

1995

Cette élection est marquée par le duel fratricide entre Edouard Balladur et Jacques Chirac, malgré l'accord scellé en 1993, qui prévoyait que le premier s'effacerait.

A rebours des pronostics de début de campagne, Jacques Chirac se qualifie pour le second tour avec 20,84% des voix et élimine Edouard Balladur (18,58%), qui bénéficie pourtant du soutien de la nébuleuse centriste de l'UDF.

Le PS, mal remis de sa déroute de 1993 et de la fin chaotique du deuxième quinquennat de François Mitterrand, a présenté l'ex-ministre de l’Éducation Lionel Jospin, qui se qualifie avec le meilleur score du premier tour (23,3%).

Le communiste Robert Hue recueille 8,64% des suffrages et Jean-Marie Le Pen (FN) 15%.

Jacques Chirac est élu au second tour avec 52,64%. Son mandat est marqué dès 1997 par la dissolution de l'Assemblée nationale, qui permet à la "gauche plurielle" (PS, PCF, PRG, Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement, Verts) de revenir au pouvoir sous la houlette de Lionel Jospin, qui sera Premier ministre jusqu'à la fin du septennat.

 

 

2002

Le mandat présidentiel est désormais de cinq ans et l'élection est suivie dans la foulée par des législatives.

L'éparpillement de la gauche et de la droite est de nouveau à son comble, ce qui permet au président sortant, Jacques Chirac (UMP) de se qualifier pour le second tour avec seulement 19,88% des suffrages.

A la surprise générale, Jean-Marie Le Pen (FN) passe également le cap du premier tour (16,86%) malgré la candidature concurrente d'un transfuge du FN, Bruno Mégret (2,34%).

Lionel Jospin (PS) n'arrive qu'en troisième position (16,18%) et est éliminé, victime de la multiplication des candidatures à gauche.

Le Vert Noël Mamère fait en revanche le meilleur score à une présidentielle de l'histoire des écologistes français (5,25%), résultat qu'ils n'ont plus jamais approché dans ce scrutin.

Le centriste François Bayrou (UDF), dont c'est la première candidature présidentielle, recueille 6,84% des voix.

Au second tour, Jacques Chirac bénéficie d'un report massif des voix de la gauche et est réélu avec 82,21% des suffrages.

 

(Dossier : Présidentielle française : programmes, portraits, enjeux... ce qu'il faut savoir)

 

2007

Cette élection marque une première rupture générationnelle avec l'affrontement entre Nicolas Sarkozy (UMP) et Ségolène Royal (PS), candidate qu'on n'attendait pas vraiment à gauche.

L'ancien ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac recueille 31,18% des suffrages au premier tour, celle qui était encore, du moins officiellement, la compagne de François Hollande, 25,58%.

Le PCF et les Verts continuent leur descente aux enfers électoraux (respectivement 1,93% et 1,57%) François Bayrou (UDF) réalise en revanche son meilleur score (18,57%) et Jean-Marie Le Pen reperd une partie du terrain gagné en 2002 (10,44%).

Le second tour tourne à l'avantage de Nicolas Sarkozy, élu avec 53,06% des voix, contre 46,94% pour Ségolène Royal.

 

 

2012

Après un quinquennat marqué par la crise économique et financière importée des Etats-Unis et la crise de l'euro, le socialiste François Hollande arrive en tête au premier tour (28,63%), devant Nicolas Sarkozy (UMP, 27,18%).

Jean-Marie Le Pen (FN) fait son meilleur score au premier tour d'une présidentielle (17,90%) tandis que l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) reprend le flambeau de la gauche de la gauche, avec 11,10% des suffrages.

Au second tour, François Hollande est élu avec 51,64% des voix, privant Nicolas Sarkozy d'un deuxième mandat (48,36%).

 

 

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La dixième élection au suffrage universel de la Ve République française est également à ce jour la plus incertaine, avec quatre candidats dans un mouchoir de poche au premier tour, ce dimanche, pour les deux places de finalistes le 7 mai.
Ce scrutin consacre un nouveau saut générationnel, avec la fin du mandat de François Hollande et l'élimination, lors des primaires de droite et de...

commentaires (2)

Quelle photographique parlante ! Normal 1er et Mitterrand dans l'axe le plus visible au premier plan ..et les Présidents de droite au second dans le clair obscure de la désinfo....!

M.V.

11 h 59, le 22 avril 2017

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Commentaires (2)

  • Quelle photographique parlante ! Normal 1er et Mitterrand dans l'axe le plus visible au premier plan ..et les Présidents de droite au second dans le clair obscure de la désinfo....!

    M.V.

    11 h 59, le 22 avril 2017

  • 1969. La victoire du "non" au référendum du 27 avril 1969 , est due à la "trahison" de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing, à l'égard du général de Gaulle. La vérité, il faut la dire même après 48 ans.

    Un Libanais

    11 h 36, le 22 avril 2017

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