Rechercher
Rechercher

Culture - Rétrospective

Les 23 coups culturels de 2023

Alors que le pays encaisse coup sur coup, l’on ne peut s’empêcher, à partir de notre caniveau, de regarder les étoiles. Faisant d’une pierre deux coups, nous en profitons pour jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, histoire de se souvenir de quelques coups de cœurs, mais aussi des coups de gueule ayant marqué l’année révolue. Alors respirons un bon coup, et espérons que les douze coups de minuit nous apportent paix, sérénité, amour, santé et assez d’endorphine pour tenir le coup, le cas échéant. 

Les 23 coups culturels de 2023

Coup fourré : les keffiehs d’Ayman Baalbaki bannis

« Anonyme », l’une des deux toiles d’Ayman Baalbaki retirées de la vente. Photo DR

À quelques jours de sa vente semestrielle d’art du Moyen-Orient du 9 novembre 2023, Christie’s Londres a retiré de son catalogue deux toiles de l’artiste libanais Ayman Baalbaki représentant l’une un homme au visage dissimulé par un keffieh, et la seconde un homme portant un masque à gaz avec sur le front un bandeau rouge sur lequel est écrit en lettres arabes le mot « thaeroun » (qui signifie « rebelles »). Motif de cette mesure aussi soudaine qu’inattendue ? Elle aurait été prise par le bureau new-yorkais de Christie’s « conséquemment aux nombreuses plaintes reçues », indique le propriétaire de l’une des pièces retirées. Un véritable coup fourré d’une maison d’enchères qui avait, avant la guerre de Gaza, fait des records de vente avec les œuvres du même artiste.


Coup d’envoi : la vie reprend au musée Sursock

Le musée Sursock revenu à la vie. Photo Michel Sayegh

Violemment impactée par l’explosion du 4 août 2020, la fameuse villa blanche de la rue Sursock, qui abrite depuis 1961 le musée d’art moderne du Liban, a rouvert ses portes au public en mai dernier. Et cela à l’issue d’un chantier de réparation qui aura duré plus de deux ans, financé en grande partie (à hauteur de 2 millions de dollars) par le ministère italien des Affaires étrangères, dans le cadre d’un projet exécuté par l’Unesco, ainsi que par le ministère français de la Culture et la Fondation Aliph. Avec des expositions qui mettent en lumière son lien intrinsèque avec la ville et ses habitants, le musée Sursock est de retour sur la scène artistique du pays du Cèdre. Plus fort que jamais.


Coup de bravoure : Merhej, Tarazi et Amer primés à FT Arabia


Illustrations d’Ahmed Amer, lauréat du prix Fashion Trust Arabia 2023 dans la catégorie prêt-à-porter. Photo @ahmedamerofficial

Trois créateurs de mode libanais parmi les six lauréats du prix Fashion Trust Arabia 2023 ! Oui, c’est un coup de bravoure, entre la guerre à Gaza et les séquelles de l’explosion du 4 août 2020. Cynthia Merhej, à la tête de sa marque Renaissance, apporte un regard neuf sur le concept de la tenue de soirée. Katarina Tarazi grandie dans le milieu poétique du haut savoir-faire artisanal crée des bijoux-joujoux bourrés de mécanismes secrets, et Ahmed Amer, jamais déconnecté des souffrances de la région, crée un prêt-à-porter orné de broderies poignantes en hommage aux Palestiniennes.

Coup de cœur : Marilyne Naaman, une année réussie

Marilyne Naaman lors de sa dernière prestation dans « The Voice ». Philippe Leroux/Bureau 233

Coup de cœur pour la talentueuse Marilyne Naaman qui a brillé cette année lors de sa participation au télécrochet The Voice sur TF1. La jeune chanteuse a fait retourner les quatre coaches dès son premier passage en interprétant Je suis malade de Serge Lama, et son aventure l’a menée jusqu’aux super cross-battles dans l’équipe de Vianney puis dans celle de Zazie. Ella a également connu le succès cette année grâce au rôle qu’elle a joué dans la série Lel Mawt, mais surtout aux côtés de Nathalie Baye et Pierre Rochefort, dans le film de Carlos Hage Chahine La Nuit du verre d’eau.


Coup de feu : Pamela el-Kik, la blonde rebelle

Pamela el-Kik. Photo DR

Coup de feu signé Pamela el-Kik. La blonde rebelle a offert cette année dans le feuilleton Crystal une performance qui a détonné et charmé le monde arabe. Sous ses airs hautains, son attitude arrogante et son adorable mépris, la belle Alia Karam, maestra du feuilleton, a révélé au fil des épisodes des faiblesses qui ont permis à Pamela el-Kik de dévoiler toute l’étendue de son talent. Un succès qu’elle vit encore de manière spirituelle, comme elle le confiait il y a quelque temps à L’Orient-Le Jour.

Coup de baguette magique : magnifier les cicatrices


26 récipients antiques trônent au musée de l’AUB, sans cacher leurs cicatrices. Photo Musée de l’AUB

Ils ont survécu 2 000 ans à tous les aléas du temps pour témoigner de nos origines. Ces vases, fioles et flasques précieux faisaient partie d’une collection de 74 objets en verre irisé détruits lors de la double explosion du port le 4 août 2020. Huit ont retrouvé leur intégrité au terme d’une restauration effectuée au British Museum (BM), avant d’être exposés dans la célèbre institution muséale londonienne sous le thème « Shattered Glass of Beirut ». Depuis mai 2023, ils sont de retour au musée de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Leurs cicatrices, qui témoignent de la tragédie et de leur résistance, ne font que les sublimer, voire même leur confèrent un supplément d’âme.

Coup d’épaule : Julia, la voie de la résistance


Julia Boutros sur la scène de Tyr en 2018. Photo Charbel Nakhoul

On ne l’avait plus entendue depuis 2020. Le 16 octobre dernier, au 10e jour de la guerre opposant le Hamas à l’État hébreu, Julia Boutros est enfin sortie de son assourdissant silence. « Cet ennemi (Israël) viole la terre et l’honneur et a bâti son histoire sur le meurtre, l’exode et le terrorisme. Cet ennemi (… ) commet maintenant un génocide sur notre peuple en Palestine. Le monde en est témoin », a-t-elle écrit sur le réseau social X avant de partager, début décembre, une chanson dédiée à la « libération de la Palestine », sa première depuis 2018. Comme un écho à son Ahiba’i de 2006, Julia Boutros persiste et signe son statut d’artiste (sélectivement) engagée. À quand le retour sur scène ?

Un beau coup : Hend Sabri et ses combats


L’actrice Hend Sabri . Photo Instagram/Hend Sabri

C’est l’actrice panarabe qui a marqué le dernier festival de Cannes. À l’affiche du long-métrage de Kaouther Ben Hania Les Filles d’Olfa, Hend Sabri prouve une nouvelle fois qu’elle a su se faire une place de choix dans une industrie cruelle ne rendant pas la tâche simple aux petites nouvelles. « Il faut absolument démocratiser le cinéma dans notre région, c’est mon combat », a expliqué l’actrice tunisienne à L’Orient-Le Jour depuis la Croisette en mai dernier. Mais son combat ne se limite pas au grand écran. En novembre, Sabri a annoncé avoir renoncé à son rôle d’ambassadrice de bonne volonté de l’ONU pour protester contre le recours à « la famine et au siège comme armes de guerre » à Gaza.

Coup de nostalgie : Lady Madonna, un demi-siècle sur scène


Lady Madonna chez elle à Adonis. Photo Mohammad Yassine

50 ans de carrière, ça se fête ! Pour l’occasion, notre Madonna nationale a effectué – juste après notre entretien avec elle – le tour des émissions de télévision lui dédiant plus d’un prime-time événement et a même fait la couverture du Vogue arabe. Icône kitsch longtemps oubliée et aujourd’hui enfin célébrée pour son exubérance assumée et son âme de bonne vivante, la Lady revient, à l’occasion de cette date anniversaire, sur les années de guerre qui fascinent, les hauts enivrants et les échecs cuisants de ces dernières années. « J’ai encore des projets plein la tête ! » s’esclaffe-t-elle inlassablement. Vivement les 100 ans de scène de la Madone.

Coup de projecteur : Amr Diab, roi d’un rêve d’été


Amr Diab sur la scène du Waterfont de Beyrouth. Photo Anwar Amro

C’était indéniablement LE concert de l’année au Liban. Le temps d’une soirée, le centre-ville de Beyrouth s’est vu noyé dans un océan de t-shirts, shorts et bretelles blanches. De retour au pays du Cèdre après douze ans d’absence, Amr Diab, roi autoproclamé de la pop arabe, a fait danser 14 000 personnes dans une ambiance électrisante en plein mois d’août caniculaire. Entre les billets vendus au black, les fans venus de tous les recoins de la région et les pancartes mouillées de sueur, l’artiste le plus streamé sur Anghami a fait oublier, pendant quelques heures, les soucis des privilégiés ayant réussi à se procurer une place in extremis.

Coup de stylo : Éric Chacour et sa lettre d’amour à l’Égypte


Éric Chacour, prix Femina des Lycéens. Photos Justine Latour

Prix Femina des lycéens 2023, le premier roman de l’écrivain né à Montréal de parents égyptiens ne cesse de séduire son lectorat. Certains apprécient de retrouver l’âge d’or de la société levantine cairote, ses repères, ses codes, ses tournures de phrase et son rayonnement mâtiné d’entre soi. D’autres sont sensibles à une histoire d’amour chahutée par les diktats sociaux et familiaux. Le souffle narratif du récit épouse des trajectoires affectives et personnelles saccadées, qui défient une représentation linéaire du temps pour tenter de cerner le mystère de ce qui constitue une destinée, où tout est déjà crypté dans les premières lignes du récit. Une lecture magistrale pour commencer l’année en beauté !


Coup de projecteur : la Palestine et sa culture bien vivante

Jérusalem, porte de Jaffa. Photographie colorisée selon le procédé Photoglob Zürich, vers 1890. Collection particulière, photo DR

Avec l’exposition « Ce que la Palestine apporte au monde », Élias Sanbar, Marion Slitine, Albert Dichy et Éric Delpont ont réussi à déployer la richesse et la créativité d’une scène palestinienne dont les enjeux dépassent les préoccupations géopolitiques contemporaines, tout en proposant une mise en perspective féconde d’une tragédie collective. Plongée dans les arts plastiques, la poésie, le champ photographique qui met en regard une approche orientaliste construite, et la réalité d’une nation qui se réapproprie son identité. Le volet Les Valises de Jean Genet abordait la relation unique et signifiante de l’auteur des Bonnes avec les Palestiniens. L’occasion de découvrir une culture vivante, trop souvent masquée par un conflit mortifère.

Coup de peine : la reine Tina est morte, vive la reine

Tina Turner lors d’un concert au stade de France en 2000. Photo AFP

On la croyait immortelle, elle qui avait survécu aux pires années de sa vie avec son ex-époux Ike puis à la perte de ses deux fils – le suicide du premier et un cancer pour l’autre –. En disparaissant le 24 mai, Tina Turner a laissé triste une scène qu’elle comblait de sa passion, son énergie, sa voix, son sourire et ses jambes interminables qui ne se fatiguaient jamais, à 80 ans passés. Même si la relève est assurée avec des valeurs sûres, les Rihanna et autres Beyoncé, l’actrice et chanteuse était « Simply the best », élégante, bienveillante, intelligente et pleine de talent(s). Intronisée « Queen of Rock and Roll », Anna Mae Bullock, qui gardera son (sur)nom de Tina Turner, était devenue à 45 ans une icône indétrônable. Immortelle à sa façon.

Coup de fourchette : Kareem Shuhaibar, la voix de sa mère


Josleen Shuhaibar et son fils Kareem, une complicité sans faille. Photo DR

Il est drôle, gourmand, féru de plats libanais – et surtout de tabboulé –, passionné de sa mère qui lui a tout appris de la vie et de la cuisine. Kareem Shuhaibar a conquis les internautes presque spontanément, séduisant en moins de trois ans quelque 98 100 followers. Car ce directeur de création né à Washington DC d’un père koweïtien et d’une mère libanaise, installé à Londres, a démarré cette aventure à la fois culinaire et virtuelle, mais surtout drôle, presque par nécessité. « Comment fait-on du loubieh bzeit ? » demande-t-il à sa mère lors du confinement, las de la malbouffe et du delivery. Le « voice note » de Josleen, qui dure à la base… 45 minutes, sera partagé entre amis avant de devenir la voix de son compte Instagram @The voicenotechef.


Coup double : le beau et le bon selon Toutia


Théa Nasrallah et Tracy Zeidan, les deux sœurs derrière Toutia. Photo DR


Tracy Zeidan et Théa Nasrallah, deux jeunes Libanaises que lient non seulement un lien de sororité mais aussi, surtout, une enfance à crapahuter sur les rochers de Batroun avec leur maman Lama, à la recherche d’oursins. Et c’est justement ce souvenir précis qui les a conduites à lancer leur projet Toutia (oursin, en arabe). En quelques mois seulement, le binôme Toutia a cambriolé l’attention des milieux de la mode, de l’art et du design parisiens à la faveur des expériences culinaires qu’il crée pour des particuliers, des marques, des galeries et des musées. Leurs banquets oniriques ou leurs toutes petites bouchées semblant avoir été cousues à la main, avec ce quelque chose d’à la fois brut et fragile, de trouble et de beau.

Coup de blues : Jane B. forever


Jane Birkin. Photo signée Kate Barry

Jane Birkin est partie le 16 juillet, et avec elle ce qu’elle incarnait comme personne à travers son art et son allure : l’essence du passage des années 60 aux années 70. De Jane B., on se souviendra de son panier en osier où elle empilait son histoire d’amour avec Serge Gainsbourg et toutes les pépites musicales qui en ont découlé ; son style inimitable qui a influencé des générations de filles ; ses engagements sociaux ainsi que la musique, les rôles au théâtre et au cinéma qu’elle a cristallisés dans sa période post-Serge. Jane B. est partie, certes, mais en plus des trésors qu’elle a laissés derrière elle, l’ouverture de la Maison Gainsbourg, antre longtemps secret de Serge Gainsbourg, à Paris, permettra aux visiteurs de continuer à découvrir Jane B.

Coup de poker : le retour de Hamed Sinno


Hamed Sinno. Photo DR


Longtemps, on lui avait collé l’étiquette du « chanteur du groupe Mashrou’ Leila ». Une sorte de Freddy Mercury moyen-oriental connu pour ses solides cordes vocales mais aussi pour son activisme en faveur, entre autres, de la cause LGBTQ+ qui lui avait coûté une chasse aux sorcières dont il a mis du temps à se remettre. Cinq ans plus tard, c’était un pari fou, un saut dans le vide pour Hamed Sinno qui décidait de revenir sur le devant de la scène, cette fois-ci en solo. Pour ce faire, l’auteur, compositeur et interprète a conçu le projet Poems of Consumption, une performance qui explore les frontières entre la consommation, la santé mentale et l’environnement. « Recevoir une standing ovation m’a fait chialer comme un enfant », nous confiait-il en août dernier.

Coup de massue : Samy Khayath, du rire aux larmes

Samy Khayath et sa bande du rire. Photo d’archives L’OLJ

Parti pour le paradis de l’humour, « l’amuseur numéro 1 des Libanais » a laissé un grand public en larmes. Créateur et producteur de 62 spectacles satiriques en franbanais depuis 1960, Samy Khayath était également auteur d’ouvrages en langue française.

Amoureux du mot, toujours le bon, à sa place, il s’amusait en effet à créer de nouveaux mots. Respectueux de ce mot, Samy avait surtout un grand respect pour l’autre, même lorsqu’il croquait les travers de la société libanaise et moquait les politiciens. Jamais un mot vulgaire. Toujours dans la finesse, la politesse, il n’avait pas recours à ces moyens mesquins pour faire rire. Un pilier a tiré sa révérence.

Coup d’émotion : Aimée Boulos, la maman du cinéma


Aimée Boulos. Photo Michel Sayegh

Figure incontournable du cinéma libanais, Aimée Boulos a accompagné la renaissance du 7e art et des arts de la scène dans un Beyrouth en train de panser les blessures de la guerre, au début des années 90. Sa disparition à l’âge de 90 ans a laissé ses proches émus et reconnaissants. La grande dame a initié et porté de nombreux projets devenus de véritables institutions incontournables de la vie culturelle libanaise. Connue pour son dynamisme, son amour pour le cinéma, son esprit novateur et son âme charitable, elle a marqué le monde du cinéma libanais à travers de nombreuses initiatives pérennes. Elle était notamment la cofondatrice de l’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (Iesav) qu’elle a dirigé pendant 15 ans.  En 2003, elle a cofondé la Fondation Liban Cinéma. Sa maman partie, le cinéma libanais se sent désormais orphelin. 

Les trois coups : « Mjaddra Hamra » un succès à l’année


Anjou Rihane dans « Mjaddra Hamra ». Photo DR

L’opus de Yahya Jaber avec Anjou Rihane a été joué à guichets fermés plus de 250 fois au Liban et à l’étranger depuis sa première il y a six ans. Partant d’un plat traditionnel du Liban-Sud, la mjaddra hamra (à base de lentilles rouges et de boulgour), Jaber livre une magnifique pièce qui aborde le destin de trois femmes. Mariam, Souad et Fattam vivent dans la banlieue sud de Beyrouth, abordent et expérimentent les thèmes du mariage, du divorce, des enfants, des hommes et de l’exil.

Comment expliquer la longévité de cette pièce ? Le talent d’écriture de Jaber, certes. Mais celui de la comédienne Anjou Rihane y est certainement, aussi, pour quelque chose…

Coup de chapeau : « Hardabasht », Dayekh et Kaouk

Une scène du film « Hardabasht » de Mohammad Dayeh. Photo DR

Le jeune dramaturge, metteur en scène, acteur et humoriste Mohammad Dayekh a choisi la date symbolique du 13 avril (début de la guerre civile au Liban en 1975) pour lancer son premier long-métrage Hardabasht. À l’instar de ses œuvres théâtrales ou ses sketches télévisés, il y découpe au scalpel la société libanaise et notamment la banlieue de Beyrouth où il a grandi. De l’audace, du courage, une certaine finesse (si, si) et son compagnon de scène Hussein Kaouk : voilà les quatre atouts que Dayekh tient sous son chapeau… de magicien du rire social et intelligent.

Coup dur : Gérard Avédissian, surtout ne pleurez pas


Gérard Avédissian. Photo DR

« Lorsque je mourrai, célébrez ma vie et portez-lui un toast en buvant un verre. Surtout ne pleurez pas », avait-il dit à la comédienne Nada Abou Farhat. Il est parti le poète, le peintre, auteur, metteur en scène et comédien. Parti après quatre mois de lutte stoïque contre la maladie. Le rideau est tombé sur Gérard Avédissian, ce troubadour moderne, cet amoureux de l’art, cet esthète de la vie, emportant avec lui les souvenirs d’une Beyrouth éternelle. Fantasque, exubérant, drôle et généreux comme le disent ses amis, son seul grand amour était le théâtre où il évoluait comme si c’était un chez-soi. Désormais vide.

Coup de griffe : détruire le patrimoine comme arme de guerre


Église Saint-Porphyre, 1920. Photo EBAF


La guerre ignore le mot patrimoine. Dans Gaza, l’armée israélienne poursuit ses frappes massives et détruit au bulldozer musées et sites archéologiques de toutes les périodes, depuis le bronze jusqu’aux époques islamiques et ottomanes : Blakhiyah la ville antique d’Anthédon de Palestine dévastée, les cimetières romains « profanés », les mosaïques et monastères byzantins, dont Mukheitim et Saint-Hilarion, l’un des plus vieux de la Terre sainte, disparus, et une partie de la mosquée omeyyade al-Omari emportée… Des pages de l’histoire de l’humanité sont perdues, et un pan entier de la mémoire des Gazaouis parti en fumée.

Coup fourré : les keffiehs d’Ayman Baalbaki bannis« Anonyme », l’une des deux toiles d’Ayman Baalbaki retirées de la vente. Photo DRÀ quelques jours de sa vente semestrielle d’art du Moyen-Orient du 9 novembre 2023, Christie’s Londres a retiré de son catalogue deux toiles de l’artiste libanais Ayman Baalbaki représentant l’une un homme au visage dissimulé par un keffieh, et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut