En 1986, « Azmé Express », le train du souvenir de la tragédie. Archives « L’OLJ »
« Depuis que la nouvelle de sa disparition est tombée, il m’est encore très difficile de croire que cet être si vivant, si bouillonnant de vie, est parti. Parler de lui au passé ? Impossible. Énumérer tout ce qu’il a fait est une tâche doublement impossible. D’une part, cela prendrait des pages entières et, d’autre part, conjuguer sa vie à l’imparfait est antinomique. Cela signifie « pas parfait », ce qui ne sied pas au tempérament de Samy Khayath (décédé jeudi à l'âge de 79 ans), car c’est peut-être l’artiste le plus perfectionniste que le Liban ait connu et le plus exigeant envers son travail. On ne peut pas parler non plus ici de travail car, pour Samy, ce rire, qui était « le triomphe de l’esprit sur la mort », était sa seconde nature – « ou peut-être la première ». Il s’est senti investi durant toute sa vie d’une mission : « celle...
« Depuis que la nouvelle de sa disparition est tombée, il m’est encore très difficile de croire que cet être si vivant, si bouillonnant de vie, est parti. Parler de lui au passé ? Impossible. Énumérer tout ce qu’il a fait est une tâche doublement impossible. D’une part, cela prendrait des pages entières et, d’autre part, conjuguer sa vie à l’imparfait est antinomique. Cela signifie « pas parfait », ce qui ne sied pas au tempérament de Samy Khayath (décédé jeudi à l'âge de 79 ans), car c’est peut-être l’artiste le plus perfectionniste que le Liban ait connu et le plus exigeant envers son travail. On ne peut pas parler non plus ici de travail car, pour Samy, ce rire, qui était « le triomphe de l’esprit sur la mort », était sa seconde nature – « ou peut-être la première ». Il s’est senti...
Samy Khayath m'a fait rire et rigoler jusqu'aux larmes des années durant, autour des années 60 et 70 avant que je m'exile définitivement à l'étranger pour terminer mes études universitaires et à la recherche d'une vie meilleure. Nous passions des soirées entières avec ma sœur et mes parents à le regarder et l'entendre nous faire rigoler avec tant de finesse et de talent, jamais aucune grossièreté ni vulgarité. La dernière fois que je l'ai vu se produire c'était au théâtre de l'hôtel al-Bustan à Beit Mery, en 1972 ou 73. Je n'oublierai jamais son humour. Son talent de comédien et humoriste politico-mondain était et restera, inégalé. Repose en paix, on ne t'oubliera jamais.
21 h 01, le 29 avril 2023