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Culture - Événement

« Une terre sainte ? Une terre habitée ! », rappelle la grande exposition de l’IMA sur la Palestine

Jusqu’au 19 novembre, l’Institut du monde arabe accueille « Ce que la Palestine apporte au monde », déployée dans différents espaces autour de la vivacité de sa scène artistique et culturelle.

« Une terre sainte ? Une terre habitée ! », rappelle la grande exposition de l’IMA sur la Palestine

Maeen Hammad,« Landing » (2), 2020-2023. Photo Maeen Hammad

C’est l’écrivain Élias Sanbar qui a assuré le commissariat général de l’exposition intitulée « Ce que la Palestine apporte au monde » qui se déroule à L'Institut du monde arabe à Paris jusqu'au 19 novembre. La topographie adoptée est envisagée en quatre temps. « Le premier territoire est celui des arts plastiques, avec la collection constituée de donations, qui sera exposée dans le futur musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine. Il s’agit de dons, ce qui explique la présence de nombreux artistes non palestiniens qui expriment ainsi leur solidarité », explique l’ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco. Parmi la collection permanente du futur musée, des œuvres d’Ernest Pignon-Ernest, de Paul Guiragossian, de Julio Le Parc ou de Jef Aerosol. Second passage, celui de la poésie, avec la vidéo d’une longue épopée que Mahmoud Darwich déclame lui-même d’Une nation libre pendant 1h20 : Éloge de l’ombre haute. Ce sont ensuite les poèmes d’Une nation libre, qui sont entourés de gravures de Rachid Koraïchi et des calligraphies de Hassan Massoudy. « Éloge de l’ombre haute a été rédigé lorsque Darwich a quitté Beyrouth en 1982, après les massacres de Sabra et Chatila », précise le commissaire, avant de mentionner le troisième territoire exploré de manière diachronique, la photographie.

Jérusalem, porte de Jaffa. Photographie colorisée selon le procédé Photoglob Zürich, vers 1890. Collection particulière, photo DR

« Images de Palestine : une terre sainte ? Une terre habitée » : l’intitulé évoque la dimension réductrice et trompeuse de la perception de la Palestine par l’Occident et une dialectique entre deux visions de la terre, matérialisée par une scénographie doublement circulaire. « Un premier cercle présente la photographie orientalisante du XIXe siècle et est entouré d’un second, plus grand, où se déploie la photographie palestinienne contemporaine. Les images antérieures sont rares et très belles, tout en racontant un pays fabriqué selon des mythes, qui n’a jamais existé. On peut y découvrir des cheikhs druzes, une mariée de Bethléem, etc., mais on se croirait dans un musée. Dans cette optique, le pays est perçu comme un vestige qui rappelle une période magnifique. Ces anciens clichés sont entourés d’œuvres qui expriment la créativité vivante et actuelle des artistes. La question de l’image est d’autant plus importante que pendant des décennies, on a dit aux Palestiniens qu’ils n’existaient pas, qu’ils étaient invisibles », poursuit Sanbar, qui a souhaité mettre en valeur la contradiction entre un pays qui n’a soi-disant jamais existé et le pays réel. « Représenter la Palestine actuelle, c’est évoquer la vie quotidienne, comme dans la photo de l’affiche de l’exposition, avec une jeune adolescente qui fait du skateboard. On est loin de cette image constante de lutte, d’une appréhension abstraite : on découvre un pays tout simple, comme les autres, même si son histoire est compliquée », insiste le spécialiste.

Un portrait de Mahmoud Darwich par Mustapha Boutadjine, 2008. Crédit Mustapha BoutadjineUn cliché de 1890, Barque de pêcheur sur le lac de Tibériade illustre cette appréhension illustrative du paysage et de la terre ; en parallèle, une représentation contemporaine de la ville de Gaza sous forme de collage crée un effet de contraste, comme pour souligner une dimension constamment évolutive des Territoires.

Barque de pêcheur sur le lac de Tibériade. Photographie colorisée selon le procédé Photoglob Zürich, vers 1890. Collection particulière, photo DR

L’exposition sur « Les Valises de Jena Genet » aborde la relation unique et signifiante de l’auteur avec les Palestiniens. « Il s’agit de rappeler cette amitié qui les a liés, notamment à travers Leila Shahid, qui a souvent accompagné le romancier lors de ses voyages. Ce qui est essentiel, c’est de percevoir ces différents moments de l’exposition comme un ensemble, les différents registres se répondent au-delà de leur multiplicité », précise Élias Sanbar.

« L’énergie de l’exposition est tournée vers l’avenir »

Le corpus de l’exposition semble suggérer un élan palestinien de réappropriation culturelle. « Il ne s’agit pas uniquement de se réapproprier ce qui a été effacé : l’énergie de l’exposition est tournée vers l’avenir d’une culture vivante, trop souvent masquée par le conflit. On a eu l’occasion d’avoir un lieu et une période de 6 mois pour montrer la vitalité artistique palestinienne. De grandes expositions de cet ordre ont déjà été proposées dans d’autres pays, comme aux États-Unis, en Italie, en Espagne, mais jamais en France ; Jack Lang a été à l’initiative de ce projet, et il a été très actif pour le mener à bien », précise le commissaire de l’exposition.


Jean-Michel Alberola, « Le Rêve éveillé d’Edward Said », 2020. Don de l’artiste. Collection du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine. © MNAMCP/Nabil Boutros

Président du conseil d’administration du futur Musée d’art moderne et contemporain de la Palestine, Élias Sanbar souligne l’importance substantielle et symbolique de la collection rassemblée. « Elle sera installée à Jérusalem-Est, dans la capitale ; nous sommes en train de chercher un lieu, il va falloir que toutes ces œuvres rentrent chez elles. Ce sera un musée national, donc gratuit, qui offrira de la beauté à tous les citoyens », annonce-t-il en soulignant la richesse d’une scène artistique marquée par l’exil et par un double regard. « Chez les artistes de la diaspora, il y a à la fois le rapport à leur terre et le geste artistique, qui est aussi une caisse de résonance de la vie culturelle de leurs sociétés d’adoption. À ces éléments, se greffe la problématique de l’occupation, qui peut s’exprimer par une certaine pesanteur dans certaines œuvres, comme la toile de Sliman Mansour qui représente un portefaix. Sur son dos, il porte Jérusalem : son fardeau, c’est la Palestine », conclut sobrement Élias Sanbar.

C’est l’écrivain Élias Sanbar qui a assuré le commissariat général de l’exposition intitulée « Ce que la Palestine apporte au monde » qui se déroule à L'Institut du monde arabe à Paris jusqu'au 19 novembre. La topographie adoptée est envisagée en quatre temps. « Le premier territoire est celui des arts plastiques, avec la collection constituée de donations, qui sera exposée...

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Ils ont dit un pays sans peuple pour un peuple sans pays. C’est la qu’il fallait les traiter de menteur et de ne pas les soutenir. Mais leurs puissance nuissante est telle que des sénateurs américains craignent que les sionistes ne dévoilent quelques méfaits cachés comme ils ont fait avec Bill Clinton en lui dépêchant Monika Levinski. Bill Clinton voulait la paix en Palestine et créer deux états, c’était un président honnête et loyal. Il réussit à éluder le cas Levinski en reconnaissant les faits, son épouse Hilary Clinton a su le soutenir et lui pardonner cette aventure dont elle a compris étant l’œuvre des sionistes malveillants. Les sionistes ont su contrecarrer ses ambitions. Chaque américain est fiché, fut il haut placé et soit disant intouchable. Trump malgré les preuves tangibles de ses fantasmes nuisibles n’est pas inquiète par les sionistes qui font tout pour le remettre sur les rails pour les prochaines élections, prêts à injecter des milliards de dollars. Réveillez vous vaillants peuples multiethnicques, multireligieux, et multiraciales. La puissance américaine est telle que son avenir est dans une certitude ancrée dans ses entrailles. Elle saura surmonter et combattre ses détracteurs machiavéliques.

Mohamed Melhem

23 h 05, le 02 août 2023

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Commentaires (1)

  • Ils ont dit un pays sans peuple pour un peuple sans pays. C’est la qu’il fallait les traiter de menteur et de ne pas les soutenir. Mais leurs puissance nuissante est telle que des sénateurs américains craignent que les sionistes ne dévoilent quelques méfaits cachés comme ils ont fait avec Bill Clinton en lui dépêchant Monika Levinski. Bill Clinton voulait la paix en Palestine et créer deux états, c’était un président honnête et loyal. Il réussit à éluder le cas Levinski en reconnaissant les faits, son épouse Hilary Clinton a su le soutenir et lui pardonner cette aventure dont elle a compris étant l’œuvre des sionistes malveillants. Les sionistes ont su contrecarrer ses ambitions. Chaque américain est fiché, fut il haut placé et soit disant intouchable. Trump malgré les preuves tangibles de ses fantasmes nuisibles n’est pas inquiète par les sionistes qui font tout pour le remettre sur les rails pour les prochaines élections, prêts à injecter des milliards de dollars. Réveillez vous vaillants peuples multiethnicques, multireligieux, et multiraciales. La puissance américaine est telle que son avenir est dans une certitude ancrée dans ses entrailles. Elle saura surmonter et combattre ses détracteurs machiavéliques.

    Mohamed Melhem

    23 h 05, le 02 août 2023

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