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Lifestyle - Liban Pop

Pamela el-Kik : la blonde aux mèches rebelles

L’actrice est à l’affiche de « Crystal », qui se hisse en tête des séries dans le monde arabe. « Je vis ce succès de manière plutôt spirituelle », confie-t-elle à « L’Orient-Le Jour ».

Pamela el-Kik : la blonde aux mèches rebelles

L’affiche de la série qui met en avant Pamela el-Kik. Photo DR

Vraie blonde, oui, mais Pamela el-Kik est surtout une blonde vraie, qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense haut et fort, et surtout ce qu’elle ressent. Du caractère, l’actrice en a à revendre, au point même de se sentir parfois incomprise, voire étrangère à cette « planète », ce qui provoque en elle toutes sortes d’interrogations. Mais en cet été, son succès à l’affiche du feuilleton Crystal a suffi à calmer ses réflexions, du moins le temps d’une interview qu’elle accorde en exclusivité à L’Orient-Le Jour. « L’échec n’est vraiment pas un mot que je hais, pour tout vous dire, mais après la fatigue et l’effort, le succès ne peut que me procurer du plaisir, confie Pamela el-Kik. Aujourd’hui, je savoure la réussite de la série, en comparaison à de nombreuses séries panarabes produites par la plateforme Shahid ou même à mes feuilletons précédents. »

Dans Crystal, adaptation arabe du feuilleton turc bien connu Gullerin Savasi qui crée le buzz en ce moment, l’actrice crève l’écran en incarnant le personnage provocateur de Alia Karam, une styliste riche et célèbre qui retourne à sa maison d’enfance suite au décès de son père et doit affronter les démons du passé, en l’occurrence son frère Bassel (Khaled Chbat) qui souffre d’un retard mental depuis un accident dont elle est la cause, et son premier amour, Jawad (Mahmoud Nasr), tous deux enamourés de la fille du concierge, la pétillante Fay (Stéphanie Atallah). Commence alors entre les deux femmes une guerre sans merci, où Alia ne compte reculer devant rien.

« Le public est perdu et ne sait pas s’il doit compatir avec Alia, mais chaque être humain a un côté obscur et un côté plus lumineux », estime Pamela, qui explique avoir dû véhiculer jusqu’à neuf états d’âme différents dans une même scène. « Je m’identifie à Alia dans la tendresse qu’elle a pour son frère, mais je n’aime pas son caractère hautain », tient-elle à nuancer. « Alia a vécu loin de sa maison, de sa famille, de son papa qui était un homme bienfaisant, poursuit-elle. Elle a ce profond complexe de culpabilité envers son frère, et Jawad est son grand amour. Elle ne s’est jamais vraiment donnée à un autre homme. C’est pour cela qu’elle est prête à faire du mal pour le garder. Dans la version turque que je n’ai pas suivie pour éviter d’être influencée, il paraît que le personnage est encore plus dur ! »

17 ans de carrière

Si Crystal la consacre aujourd’hui en star du petit écran dans tout le monde arabe, Pamela el-Kik estime que chaque projet qu’elle a entrepris a constitué un tournant dans sa carrière, même si elle se sent plus reconnue en Syrie, au Maghreb et d’autres pays arabes qu’au Liban où elle a débuté. À 18 ans, la jeune fille originaire de Deir el-Qamar est en effet apparue dans l’émission de sketches Erbet Tenhall, le téléfilm Madame Bambino et les séries Aasr el-Harim et Emra’a Men Daya’, avant d’enchaîner les rôles dans des dizaines de feuilletons comme Ajyal et Ya Rayt, le film égyptien Al-Fares avec Hussein Fahmi et des séries panarabes dont Jouzour, Al-Hob el-Hakiki et Al-Forsa al-Thaniya.

« À 35 ans, je suis reconnaissante du chemin parcouru, déclare Pamela. L’important pour moi est de travailler et je fais confiance à la vie car nous n’avons aucun contrôle sur les pendules. Et la roue tourne. Aujourd’hui, les producteurs recherchent par exemple des actrices au look naturel, alors que ce n’était pas le cas il y a quelques années. Mon but est de garder une empreinte, d’initier un changement, d’être le poisson nettoyeur dans cet aquarium où nous évoluons. » Et d’ajouter : « La vie est plus simple qu’on ne le croit. Nous sommes là pour nous aimer, nous amuser et partager des ondes positives. C’est pourquoi je vis le succès de Crystal différemment après ces 17 années, et de manière plus spirituelle. » Et de confier : « On attend de moi que je me promène dans la rue, salue les gens, mais il y a des jours où je n’ai juste pas envie de quitter ma chambre. »

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C’est dans sa chambre que Pamela plonge dans les scénarios et se perd dans les moindres détails des personnages qu’elle incarne. « En tant qu’acteurs, nous sommes un peu des psychologues. Il faut comprendre les sentiments, les réactions des personnages. »  Pourtant, la star n’a pas suivi une formation d’actrice, diplômée en audiovisuel-cinéma de l’USEK, l’Université Saint-Esprit de Kaslik, où une formation d’acteur n’était pas proposée. Elle compte toutefois se servir de ce savoir pour son prochain projet, un feuilleton qu’elle écrit et qu’elle compte également réaliser. « Je suis actrice avant tout et c’est ma passion, raconte Pamela. Mais nous sommes malheureusement en manque de scénarios dans le monde arabe, ce qui explique que nous adaptions tellement de séries turques à l’écran. Je me suis donc permis d’écrire, car j’ai envie de toucher à des sujets qui n’ont pas encore été traités, des histoires de la vie de tous les jours passées sous silence. La vérité est que nous sommes tous des personnages aux identités dédoublées et nous nous cachons derrière des masques. »

Une « vraie » blonde qui n’a peur de rien. Photo DR

Un premier amour

Active sur le plan social, Pamela el-Kik a participé au soulèvement populaire de 2019. Elle avait notamment créé le buzz en prononçant à la télévision une série de discours incitant au changement. « Tous les politiciens libanais m’ont contactée pour savoir qui avait écrit ces discours, se rappelle l’actrice. La vérité est toute simple : j’ai un amour inconditionnel pour mon pays. J’avais la possibilité d’emmener ma famille loin d’ici, mais cela m’a semblé impossible. Ce pays, c’est ma cause. Même mon métier, je le fais par amour pour le Liban, pour qui je suis en tant que Libanaise, et en pensant à l’image de mon pays que je véhicule. »

En parlant d’image, Pamela el-Kik semble être la première actrice blonde qui vient à l’esprit du public libanais, et cela depuis sa première apparition à la télévision il y a 17 ans. Si cela ne l’a pas empêchée de jouer toutes sortes de rôles, elle assure être prête pour une transformation physique le cas échéant. « Je suis blonde naturellement et j’en ai rajouté, dit-elle avec un sourire, mais je suis ouverte à un changement si mon prochain rôle nécessite de changer de look ou même de me raser les cheveux ! » À prendre au sérieux, car Pamela el-Kik ose.

Vraie blonde, oui, mais Pamela el-Kik est surtout une blonde vraie, qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense haut et fort, et surtout ce qu’elle ressent. Du caractère, l’actrice en a à revendre, au point même de se sentir parfois incomprise, voire étrangère à cette « planète », ce qui provoque en elle toutes sortes d’interrogations. Mais en cet été, son succès à...

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