Rechercher
Rechercher

Notre corédacteur en chef, Anthony Samrani.

Direct Questions-réponses

Guerre Israël - Hamas, tensions au Liban-Sud : notre corédacteur en chef, Anthony Samrani, a répondu à vos questions

Ce qu’il faut retenir

Vous pouvez envoyer vos questions à l'adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com


12:06 heure de Beyrouth

Nous allons donc refermer cette session de questions-réponses. Merci d’avoir été si nombreux à nous suivre et à nous envoyer des questions ! Mais l’actualité doit reprendre ses droits.
Nous aurons prochainement une nouvelle session. En attendant, vous pouvez rejoindre notre couverture en direct des événements du jour en cliquant ici

12:03 heure de Beyrouth

Zine-dine nous envoie la question suivante : Cela fait trois jours qu’Israël multiplie les incursions terrestres. Quelles conclusions en tirer en ce qui concerne la grande offensive terrestre annoncée par Israël ?

Anthony :

Bonjour Zine-dine, merci pour votre question, ce sera la dernière pour aujourd’hui.

Soit Israël a renoncé à mener une grande incursion et va se contenter d'opérations spéciales qui permettent d’affaiblir le Hamas sans l’éliminer. Soit, au contraire, ces opérations permettent de préparer le terrain à une invasion terrestre. Je pencherais pour la deuxième option. Israël a de nombreuses raisons de revoir ses objectifs à la baisse : la pression occidentale et arabe, l’absence de stratégie politique et militaire claire, la volonté de préserver les otages capturés par le Hamas, le coût humain et économique d'une guerre longue, et bien sûr les risques d’escalade régionale. Mais il faut bien comprendre que l’attaque du 7 octobre est perçue comme un cataclysme côté israélien. Ne pas paraître affaibli au sortir de cette séquence est quasiment une question d'ordre existentiel pour l’Etat hébreu.

11:50 heure de Beyrouth

Au sujet de l'armée libanaise, nous avons cet article de Yara Abi Akl : Vide à la tête de l’armée : Bassil maintient son veto contre Joseph Aoun

11:49 heure de Beyrouth

Voici une question de Benoît : Que fera l’armée libanaise en cas d’invasion israélienne ?

Anthony :

Bonjour Benoit. Merci pour votre question. Difficile d’y répondre. Le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati et le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun ont effectué une tournée dans le sud du Liban au cours de laquelle ils ont réitéré l’importance pour le Liban de respecter la résolution 1701 qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël et consacré la seule présence de l’armée sur l’ensemble du territoire libanais.

On évoque une volonté de l’armée de se déployer au Liban-Sud pour éviter l’embrasement. Est-ce réaliste ? Le Hezbollah la laissera-t-il faire ? Nous n’avons pas toutes les réponses pour le moment.

11:43 heure de Beyrouth

Et puis, nous avons également cet article, de Stéphanie Khouri, à vous recommander : Hassan Nasrallah, un mythe façonné par les guerres

11:43 heure de Beyrouth

Sur ce point, nous vous invitons à lire ou relire l'article suivant, de Rita Sassine : « Gagner la guerre avant la guerre » : un pari (jusqu’ici) réussi pour le Hezbollah

11:42 heure de Beyrouth

Et cette question, de Claude : N'est-ce pas de la part de Nasrallah de l'esbroufe afin de monnayer la présidentielle ? Son silence assourdissant en dit long sur ses intentions... S'il était animé d'intentions belliqueuses, il aurait profité de l'effet de surprise dès le premier jour, d'autant que cette attaque, semble-t-il, a été préparée à partir de Beyrouth. Là, Israël s'est préparé au pire.

Anthony :

Bonjour Claude. Merci pour votre question. Le silence de Hassan Nasrallah dit deux choses à mon avis. Un : c’est une arme visant à mener une guerre psychologique. Deux : le Hezbollah ne sait pas exactement à quoi va ressembler la suite des événements et se laisse une marge de manœuvre pour réagir.

Si l’on en reste là, le Hezbollah en sortira grand gagnant, et il sera bien difficile d’attendre de lui la moindre concession pour la présidentielle.

11:39 heure de Beyrouth

Daniel nous pose la question suivante : N’est-il pas temps pour le Hezbollah soit de rendre les armes, soit de partir en Iran ? Il a peut-être servi à quelque chose par le passé, mais aujourd’hui il tient le Liban en otage plus qu’autre chose.

Anthony :

Bonjour Daniel. Merci pour votre question. Il est clair que cette séquence met encore plus en évidence à quel point il est impossible de construire un Etat libanais digne de ce nom à l'ombre des armes du Hezbollah. Une fois que l’on a dit cela, quelle solution peut-on trouver ? Le Hezbollah ne déposera pas les armes de son propre gré et toute confrontation militaire aurait des conséquences désastreuses pour le pays. Je pense qu’il est important d’entamer des négociations avec le parti, même si celles-ci n’ont aucune chance d’aboutir à court et moyen terme, ne serait-ce que pour mettre le sujet sur la table.

Je pense par ailleurs qu’il est important de rappeler que même si le Hezbollah fait partie de l’appareil iranien, qu’il en dépend idéologiquement et financièrement, ses membres sont libanais et une partie de son agenda l’est également. Il faut prendre cette dimension en compte dans toute tentative de répondre à cette problématique.

11:33 heure de Beyrouth

Et Guillaume nous donne l'occasion de vous proposer cet article, pour aller plus loin : Face à la guerre à Gaza, les pays du Golfe naviguent entre deux eaux

11:32 heure de Beyrouth

On enchaîne avec une question de Guillaume : Vous parlez du contexte irano-saoudo-israélien. Pouvez-vous nous en dire plus sur les possibles liens entre la situation actuelle et la relation entre l’Arabie saoudite et l’Iran ?

Anthony :

Bonjour Guillaume, merci pour votre question. L’une des conséquences de l'opération “Déluge d’al-Aqsa”, c’est qu’elle a stoppé net le processus de normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite.

Riyad se retrouve dans une situation très complexe. Le pire scénario pour lui, c'est une escalade régionale qui déstabiliserait la région et menacerait tous ses projets de développements économiques. L’Arabie ne veut pas donner le sentiment de soutenir le Hamas et de faire ainsi le jeu de l’Iran. En même temps, le royaume insiste sur la responsabilité israélienne dans toute cette séquence et essaye de remettre la solution à deux Etats au cœur des négociations.

Lors de la première semaine après l’attaque, le prince héritier Mohammad Ben Salmane s’est entretenu durant 45 minutes avec le président iranien Ebrahim Raïssi (On en parlait ici). Il est important pour Riyad de conserver ce canal pour désamorcer l’escalade. Mais dans le cas d’une confrontation régionale, l’Arabie aura bien du mal à rester neutre et devrait naturellement pencher du côté américain.

11:26 heure de Beyrouth

Autre recommandation de lecture, ce récit de Soulayma Mardam Bey : Une histoire de Gaza, haut lieu de la résistance palestinienne

11:25 heure de Beyrouth

Sur ce point, nous vous invitons à lire le dernier édito d'Anthony Samrani : Israël/Palestine : d’un double standard à l’autre

11:25 heure de Beyrouth

Et voici une questions de "Chaya" : Malgré le caractère sauvage de la tuerie perpétrée par le Hamas, ne croyez-vous pas que l'actuel Premier ministre israélien n'a pas cessé de provoquer afin qu'un conflit se déclare ? Le but n'est-il pas, aussi, de s'emparer de territoire supplémentaire ?

Anthony :

Bonjour Chaya, merci pour votre question. Les actes perpétrés par le Hamas sont d’une barbarie sans nom. Je pense qu’il est important de le reconnaître, encore plus dans une région qui a vécu de nombreuses atrocités ces dernières années. On ne peut pas dénoncer, à raison, les massacres commis par Israël et légitimer ceux du Hamas.

Une fois que l’on a dit cela, il est évidemment important de replacer ces attaques dans un contexte, non pour les justifier, mais pour comprendre pourquoi une large partie de la rue arabe les a célébrées.

Israël a favorisé la prise du pouvoir du Hamas à Gaza. Il a tout fait pour que le "dossier Gaza" devienne uniquement sécuritaire, sans offrir la moindre perspective à ses presque deux millions et demi d'habitants. En mai 2018, lors de la Marche du retour, les forces israéliennes avaient tué 195 Palestiniens et en avaient blessé plus de 7 000. Donc oui, le gouvernement Netanyahu a une part évidente de responsabilité dans ce qui s’est passé le 7 octobre.

11:17 heure de Beyrouth

Sur ce sujet, nous vous invitons à lire l'article de Laure-Maïssa Farjallah et Amélie Zaccour : La relance du processus de paix israélo-palestinien est-elle possible ?


11:16 heure de Beyrouth

Karen nous a posé les deux questions suivantes : 

1. Quels seraient les moyens les plus efficaces de contenir Israël face au génocide qu’il commet ?

2. La solution à deux Etats avec les frontières de 1967 est-elle une solution juste envers l’impunité israélienne durant ces 75 ans ?

Anthony :

Bonjour Karen, Merci pour votre question. Une forte pression diplomatique de la part des Occidentaux et des Arabes semble être la meilleure solution pour contraindre Israël à apporter une réponse "mesurée" à l’attaque du Hamas.

Concernant la solution à deux Etats selon les frontières de 1967 la réponse est assez paradoxale : c’est à la fois la seule solution réaliste, et en même temps, elle paraît plus utopique que jamais. La colonisation israélienne a tué la solution à deux Etats. Les gouvernements israéliens de gauche et/ou de droite étaient déjà peu enclins à faire des concessions afin de la rendre possible, donc qu’attendre du gouvernement actuel d’extrême droite ! Ressusciter la solution à deux États suppose de "décoloniser" les Territoires occupés.

Cette solution serait-elle juste ? On rentre dans quelque chose de très subjectif. Pour faire court : non, il y aurait tout de même une forme d'injustice pour les Palestiniens même dans cette option. Mais les traités de résolution des conflits ne sont jamais complètement justes pour les deux parties, puisqu’ils doivent nécessairement prendre en compte le rapport de force entre elles.

11:13 heure de Beyrouth

Sur le sujet, nous vous invitons également à lire cette analyse de Rita Sassine, notre cheffe du service politique : L’ « apparition » graduelle et les messages codés de Hassan Nasrallah

11:10 heure de Beyrouth

Pendant qu'Anthony Samrani rédige sa réponse à la question suivante, voici un peu de lecture avec ce commentaire de Michael Young : Téhéran peut-il vraiment sacrifier son bouclier libanais ? 

11:09 heure de Beyrouth

Voici une question de J Sfeir : Dans cette dernière guerre israélo-palestinienne, qui a déclenché les affrontements dans le sud du Liban ? Le Hezbollah, ses alliés ou Israël ?

Anthony :

Bonjour J Sfeir. Merci pour votre question. C’est le Hezbollah qui a lancé les hostilités au lendemain de l’attaque du Hamas en envoyant une salve de roquettes dans la région contestée des fermes de Chebaa.

11:08 heure de Beyrouth

Petit rappel, vous pouvez envoyer vos questions à l'adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com

11:06 heure de Beyrouth

On enchaîne avec cette question de Nabil : Etiez-vous étonné de l'invasion du 7 octobre ?

Anthony :

Bonjour Nabil, merci pour votre question. Il est peu dire que j'ai été étonné par la triple invasion, par voies terrestre, aérienne et maritime, du Hamas. Personne ne l’avait anticipée. A posteriori, on comprend qu’elle s'inscrit dans un double contexte, israélo-palestinien d’une part, irano-saoudo-israélien d’autre part. Mais il est beaucoup plus facile de le dire après coup.

11:03 heure de Beyrouth

Sur ce sujet, justement, nous vous invitons à lire l'éclairage suivant : Guerre Israël-Hamas : que de mauvais scénarios (ou presque) pour le Liban

11:02 heure de Beyrouth

Nous commençons avec une question de Christelle : Pensez-vous que le conflit s'étendra au Liban ? Qui le décide?

Anthony :

Bonjour Christelle, merci pour votre question. Comme lors du dernier question-réponse, c’est celle qui revient le plus souvent. Et pour cause : tout le monde est inquiet, et près de trois semaines après l’attaque sanglante du Hamas, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah n’a toujours pas parlé.

Personne ne peut dire avec certitude si le conflit s’étendra ou non au Liban. Ce que l’on sait toutefois, c’est que ni Israël, ni le Hezbollah (et donc l’Iran), ni les Etats-Unis ne veulent d’une escalade régionale. Washington est en train de mettre tout son poids dans la balance, via une stratégie mêlant diplomatie et dissuasion pour éviter ce scénario. Autrement dit : si le Hezbollah lance une attaque susceptible de déclencher un conflit de grande ampleur avec Israël, il est fort probable que les Etats-Unis répondent en attaquant directement l’Iran. C’est la (principale) raison pour laquelle je pense que la balance penche plutôt du côté de la non-escalade aujourd’hui.

Mais d’un autre côté, la guerre est déjà là, au Liban, à faible intensité, depuis trois semaines. Et au moment où l’armée israélienne va entrer à Gaza (à supposer qu’elle le fasse), le Hezbollah va probablement vouloir frapper un coup symbolique. Un mauvais calibrage de cette possible attaque pourrait déclencher une forte réponse israélienne.

Qui décide ? Au final, c’est le guide suprême l’ayatollah Khamenei qui a le dernier mot au sein de l’Axe de la Résistance même si Hassan Nasrallah aura certainement son mot à dire.

10:58 heure de Beyrouth

Bonjour, merci de nous retrouver ici, pour une nouvelle session de questions-réponses avec notre corédacteur en chef, Anthony Samrani

commentaires (1)

MR Samrani … chapeau pour vos réponse voilà je retrouve le censé

Bery tus

23 h 22, le 27 octobre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • MR Samrani … chapeau pour vos réponse voilà je retrouve le censé

    Bery tus

    23 h 22, le 27 octobre 2023

Retour en haut