La commission chargée de rédiger la déclaration ministérielle reprendra ses réunions cet après-midi à 16 heures, au Sérail, sous la présidence du Premier ministre, Hassane Diab. L’occasion pour les onze ministres membres de cette instance de poursuivre leurs discussions autour des « priorités » de la nouvelle équipe, notamment sur le plan économique.
Certaines sources politiques s’attendent à ce que la commission parvienne à accomplir sa mission d’ici à samedi et indiquent que le vote de confiance à la Chambre pourrait avoir lieu la semaine prochaine.
Les milieux proches de Hassane Diab, contactés par L’Orient-Le Jour, indiquent pour leur part que la commission pourrait bien finaliser la rédaction du texte d’ici à la fin de la semaine, précisant qu’un Conseil des ministres pourrait se tenir lundi ou mardi pour apporter les dernières touches à la déclaration ministérielle, avant de la soumettre à la Chambre.
Si tout le monde reconnaît la gravité de la conjoncture actuelle, qui devrait, en principe, pousser le cabinet à accélérer la rédaction de la déclaration, une source ministérielle assure à L’OLJ que les débats se déroulent « dans une atmosphère positive », précisant que le gouvernement tient à inclure dans le texte des « plans clairs » à même de redresser la situation économique dans le pays. Les Libanais devraient s’attendre à « quelque chose de différent » dans ce document crucial, ajoute la source.
Même son de cloche du côté de la présidence du Conseil, où l’on affirme que Hassane Diab a demandé à tous les membres de son équipe, notamment les ministres de l’Économie et des Finances, d’établir des plans d’action dans le cadre de leurs ministères, afin de résoudre la crise économique qui secoue le pays depuis des mois.
(Lire aussi : Le Drian : La balle est dans le camp des Libanais pour la survie de leur pays)
Toujours pas de politique étrangère
Il reste que c’est surtout sur l’épineuse question de la politique étrangère du nouveau gouvernement que les regards sont braqués. D’autant que la communauté internationale, en particulier les pays donateurs, s’attend à ce que le gouvernement Diab respecte la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits des axes régionaux, parallèlement à la mise en application des réformes exigées pour débloquer les fonds promis au Liban depuis 2018.
Pour le moment, le Premier ministre semble déterminé à garder son équipe, qui se veut formée de « spécialistes » à l’abri de cette question litigieuse, la priorité étant accordée au redressement économique. Selon une source proche du chef du gouvernement, la commission ministérielle n’a toujours pas abordé le dossier de la politique étrangère, mais il est « très probable » que le cabinet adopte la politique de distanciation dans sa déclaration. Une chose semble cependant sûre pour M. Diab : l’heure n’est pas aux futiles querelles politiques, mais au sauvetage du Liban. Cela ne signifie aucunement que le gouvernement tente de fuir ses responsabilités en matière de politique étrangère, précise la source proche du Sérail.
Entre-temps, le président de la Chambre, Nabih Berry, a incité le gouvernement à appliquer les réformes économiques dans les plus brefs délais. S’exprimant lors des audiences du mercredi, le chef du législatif a déclaré que le cabinet Diab « a un délai de trois à quatre mois, après le vote de confiance (pour appliquer les réformes), à condition de garder le pays à l’abri des conflits et des tensions ». Et M. Berry de souligner que « le sauvetage du Liban n’est pas difficile ni impossible », assurant que la Chambre est prête à jouer son rôle dans le processus de réformes.
Lire aussi
Où il est de nouveau question d’une menace terroriste, le décryptage de Scarlett HADDAD
La politique étrangère du Liban, en partie responsable de la crise économique
Zasypkine : Il faut donner une chance au nouveau gouvernement
La communauté internationale insiste sur la distanciation et les résolutions de l’ONU
Alarmés par la situation, les chefs des Églises chrétiennes appellent à donner sa chance au cabinet
Un danger et un double défi, l’édito de Michel TOUMA
Une déclaration ministérielle « pour inspirer confiance à l’étranger et aux Libanais »
commentaires (3)
"les onze ministres membres de cette instance de poursuivre leurs discussions autour des « priorités » de la nouvelle équipe, notamment sur le plan économique"... ah bon!!? Donc la moitié du cabinet ne savent toujours pas les priorités de l'équipe!!??!! Heureusement que ... "les débats se déroulent « dans une atmosphère positive », précisant que le gouvernement tient à inclure dans le texte des « plans clairs » à même de redresser la situation économique"...ah non ah non, vraiment un plan clair!? Que cest généreux de la part du gouvernement. On pensait à juste des grandes lignes grossières qui nous donnerait, grosso modo et juste en quelques balbutiements, la position du liban face à l'amalgamation du Pérou avec le chili en 3025 ou 4025... Oh c'est trop gentil que le gouvernement finisse la rédaction du chef d'oeuvre en moins d'un mois!! La Thawra attendra avec joie.!
Wlek Sanferlou
00 h 00, le 31 janvier 2020