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À La Une - Liban

De Paris, Hariri affirme "l'attachement du Liban" à la 1701

Dans le contexte de tensions exacerbées entre Israël et le Hezbollah, Emmanuel Macron appelle toutes les parties à "faire preuve de la plus grande retenue".

Le Premier ministre, Saad Hariri (à gauche sur la photo), et le président français Emmanuel Macron, s'exprimant devant la presse, le 20 septembre 2019, à l'Elysée. Photo AFP / Ludovic MARIN

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, reçu vendredi à l'Elysée par le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a affirmé que, dans le contexte de tensions opposant actuellement le Hezbollah à Israël, le Liban était "attaché" à respecter la résolution 1701 de l'ONU, qui avait mis un terme à la guerre de 2006 opposant l'Etat hébreu au parti chiite. De son côté, le chef de l'Etat français a appelé toutes les parties à "faire preuve de la plus grande retenue". 

S'exprimant dans la cour ensoleillée de l'Elysée, M. Macron a souligné que le Liban "qui traverse un moment délicat, peut compter sur le soutien de la France". Il a appelé à "éviter toute escalade avec Israël", appelant les différentes parties impliquées à "faire preuve de la plus grande retenue". Il a souligné que Paris s'est engagé "pour la stabilité et la sécurité" du pays du Cèdre, notamment dans le cadre de la participation de la France au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et de l'aide financière que la communauté internationale s'est engagée à fournir à l'armée libanaise lors de la conférence de Rome de 2018. 

De son côté, Saad Hariri a remercié le président français pour son intervention et les efforts qu'il a "personnellement déployés pour endiguer l'escalade après l'attaque israélienne, inédite depuis 2006, sur la banlieue de Beyrouth". "Le Liban est attaché à l’application de la résolution du Conseil de sécurité 1701, qui maintient le calme et la stabilité sur notre frontière-sud depuis 13 ans", a-t-il assuré. Il a souligné avoir l'intention d'évoquer, au cours de son aparté avec Emmanuel Macron, "la situation régionale préoccupante et comment en protéger le Liban."

Les tensions entre le Hezbollah et l'Etat hébreu s'étaient exacerbées après que deux drones israéliens se sont écrasés, le 25 août, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite. Peu après cet incident, le Hezbollah avait visé à l'aide de roquettes un véhicule israélien, et l'armée israélienne avait répliqué en lançant des roquettes incendiaires au Liban-Sud. Cet échange de tirs était resté limité, suite à l'intervention diplomatique de Washington et Paris. Emmanuel Macron était notamment intervenu personnellement auprès du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et du président iranien, Hassan Rohani, pour éviter une escalade entre le Hezbollah et Israël.

Jeudi, le ministre libanais de la Défense avait affirmé que l'objectif des drones envoyés vers la banlieue sud n'était pas d'espionner mais "d'attaquer" et que cette attaque modifiait "dangereusement" les règles d'engagement entre les deux pays, octroyant à Beyrouth "le droit de se défendre". De son côté, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait réitéré la semaine dernière qu'il n'y aurait "aucune ligne rouge" pour défendre le Liban en cas d'attaque israélienne, affirmant toutefois qu'il respecterait la résolution 1701.



(Lire aussi : « Nous sommes entrés dans une nouvelle étape » de la confrontation entre Israël et le Hezbollah)


Réfugiés
Par ailleurs, M. Macron a assuré au chef du gouvernement libanais le soutien de la France en ce qui concerne la prise en charge des réfugiés syriens, déclarant que l'objectif ultime de toutes les initiatives à ce sujet est "que les réfugiés rentrent chez eux". Il a toutefois indiqué qu'il était "naïf de croire" que le retour des réfugiés en Syrie puisse se faire en "quelques semaines". 

Avec une population de quatre millions d'habitants, le Liban affirme accueillir entre 1,5 million et deux millions de Syriens, dont un million inscrits comme réfugiés auprès de l'ONU. Régulièrement, des voix s'élèvent au sein de la classe politique et dans les médias pour réclamer leur départ, mettant en avant la fin des combats dans plusieurs régions syriennes et leur reprochant de contribuer aux difficultés économiques du pays. Depuis plusieurs mois, la Sûreté générale organise, en coopération avec les autorités syriennes, des opérations de "rapatriement volontaire" de ces Syriens. 



CEDRE
En ce qui concerne la conférence internationale de soutien au Liban (CEDRE) d'avril 2018, le président français a rappelé que plus de 10 milliards de dollars ont pu être mobilisés, "en coordination avec le gouvernement libanais", invitant les responsables à Beyrouth à "mettre en œuvre les réformes administratives et celles relatives au secteur de l'électricité". 

Saad Hariri a pour sa part souligné que le Liban "poursuit ses efforts pour renforcer les institutions de l'Etat" et mène "des réformes et des projets de modernisation de l'économie et des infrastructures" libanaises. Il a espéré pouvoir  "réunir le Comité stratégique de la CEDRE à Paris, mi-novembre".
Le Premier ministre libanais a insisté sur la nécessité pour le Liban d'appliquer les réformes économiques et assuré que "tout le monde a hâte de venir investir au Liban". "Les réformes sont nécessaires, non pas pour recevoir les fonds (de la part de la communauté internationale, ndlr) mais pour améliorer le travail fait en faveur des citoyens et dans le cadre de la lutte contre la corruption", a-t-il souligné.

Lors de la CEDRE, la communauté internationale avait promis des aides financières à hauteur de près de 11 milliards de dollars au Liban, à la condition que Beyrouth s'engage à mener des réformes économiques, financières et au niveau des infrastructures. Dans ce cadre, un dépôt bancaire de 250 millions d'euros, accordé par la France en faveur de la Banque du Liban, devrait être débloqué sous peu.

Dans ce cadre, M. Hariri s'est entretenu, juste avant de rencontrer le chef de l'Etat français, avec le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et avait participé à une réunion, avec des hommes d'affaires français, portant sur le suivi de la CEDRE. Le diplomate français chargé par le président Macron d'assurer le suivi de la CEDRE, Pierre Duquesne, s'est d'ailleurs joint à cette réunion, tout comme l'ambassadeur français au Liban, Bruno Foucher.


(Pour mémoire : Cedre : Duquesne esquisse un calendrier pour aller plus vite)



Haut-comité libano-saoudien
Au cours de cette réunion, a annoncé M. Hariri, une lettre d’intention a été signée sur l’acquisition de matériel militaires français permettant "d'équiper les forces navales libanaises et de renforcer sa capacité maritime". De telles acquisitions sont "incontournables" pour la protection des champs d'hydrocarbures offshore au large du Liban, dont l'exploration doit commencer sous peu, a-t-il estimé.

Répondant aux questions des journalistes à sa sortie de l'Elysée, Saad Hariri a indiqué, en ce qui concerne les aides promises dans le courant de la semaine par Riyad, que des responsables des deux pays œuvrent actuellement à la mise sur pied d'un "haut-comité libano-saoudien", qui devrait se pencher sur la signature de 19 textes d'accords économiques et financiers.

Concernant la situation régionale, faisant suite aux attaques contre les infrastructures pétrolières saoudiennes d'Aramco, revendiquées par les rebelles yéménites mais que Riyad et Washington considèrent comme "parrainées par l'Iran", Saad Hariri a estimé qu'elles constituent "une crise très dangereuse" et une "escalade de la situation". "Le royaume saoudien a le droit d'y répondre de la façon qu'il veut, parce que sa souveraineté a été attaquée", a-t-il ajouté. Il a toutefois salué les efforts de M. Macron pour essayer de réduire les tensions. 



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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, reçu vendredi à l'Elysée par le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a affirmé que, dans le contexte de tensions opposant actuellement le Hezbollah à Israël, le Liban était "attaché" à respecter la résolution 1701 de l'ONU, qui avait mis un terme à la guerre de 2006 opposant l'Etat hébreu au parti chiite. De son côté, le chef de...

commentaires (5)

Au Liban il y a deux gouvernements le Libanais et les ayatollahs ( Iran ) avec le Hezbollah ei leur PM est HN

Eleni Caridopoulou

19 h 30, le 20 septembre 2019

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Commentaires (5)

  • Au Liban il y a deux gouvernements le Libanais et les ayatollahs ( Iran ) avec le Hezbollah ei leur PM est HN

    Eleni Caridopoulou

    19 h 30, le 20 septembre 2019

  • Bien sûr que Macron ne le croit pas puisque le ministre de La Défense (CPL) a dit exactement le contraire dans son discours télévisé où il a montré le drone qui c’est écrasé et qui est toujours en parfait état. Le 8 Mars n’est certainement pas d’accord sauf que ce que Hariri raconte leur convient. Quand aux souverainistes, ils ne le croient plus depuis les dernières élections parlementaires. Il n’y a que Hariri qui fait semblant de croire à ce qu’il dit. Son rhétorique est révolu et dépassé par les événements.

    Zovighian Michel

    13 h 50, le 20 septembre 2019

  • Te laisse pas impressionné Saad, la 1701 s'est faite grâce à une correction en 2006 que la résistance a donné aux usurpateurs . Avant 2006 ces mêmes usurpateurs n'en avait que faire de respecter nos frontières. AUJOURD'HUI ÇA VA MIEUX GRÂCE À DES RÉSISTANTS QUI ONT PAYÉ DE LEUR VIE POUR ÇA.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 23, le 20 septembre 2019

  • L,ATTACHEMENT DU GOUVERNEMENT A LA 1701 EST UNE CHOSE ET SON RESPECT PAR LES DEUX MILICES ETRANGERES UNE AUTRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 44, le 20 septembre 2019

  • ET MACRON L,A CRU ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 35, le 20 septembre 2019

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