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Liban - Liban-Israël

Propos musclés de la Finul : La 1701 toujours en vigueur

Stefano Del Col rencontre Saad Hariri et dénonce une « violation flagrante » de la résolution onusienne.

Des soldats de la Finul à côté d’un portrait du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans le village frontalier de Adayssé, au Liban-Sud, le 29 août. Mahmoud Zayyat/AFP

Trois jours après l’escalade survenue entre le Hezbollah et Israël dans la zone frontalière, la Finul s’est invitéehier dans la partie pour rétablir les « lignes rouges » dont le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait annoncé « la chute », dans son discours lundi dernier, suscitant des craintes quant au sort de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. À l’issue d’un entretien avec le Premier ministre Saad Hariri, le commandant en chef des Casques bleus, Stefano Del Col, a exprimé dans des propos particulièrement musclés sa « vive inquiétude » quand à une possible escalade. « J’ai eu une discussion très utile avec le Premier ministre aujourd’hui. Je lui ai fait part de ma vive inquiétude concernant l’incident du 1er septembre dans la zone d’opérations de la Finul, lorsque des missiles antichars revendiqués par le Hezbollah ont été tirés depuis le Liban-Sud, à travers la ligne bleue », a dit le général Del Col. « Ceci a constitué une grave violation de la cessation des hostilités et une violation flagrante de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il déploré avant d’ajouter : « L’attaque aux missiles a déclenché des bombardements de représailles de la part de l’armée israélienne et aurait pu mener à une escalade non souhaitée de la situation qui aurait pu échapper au contrôle de la Finul et des parties concernées, ce qui aurait mis en danger les populations civiles ». « Ma priorité était d’obtenir une désescalade rapide de la situation et de réinstaurer le calme dans le secteur, ce qui a pu être obtenu grâce à des contacts multiples avec les parties concernées », a encore expliqué le commandant en chef de la force onusienne.

« Nous restons étroitement engagés auprès des parties concernées pour contenir les tensions et les incidents afin d’instaurer un environnement sûr dans le secteur, a encore dit le général Del Col, soulignant que « l’infrastructure sécuritaire de la Finul, mise en place le long de la ligne bleue en collaboration avec les parties concernées et grâce à notre coopération avec l’armée libanaise, a permis d’obtenir 13 années de calme et de stabilité dans cette région. Mais l’efficacité de ce mécanisme dépend des parties concernées «, a ajouté le général Del Col.

« Il est extrêmement important que la région située entre la ligne bleue et le fleuve Litani soit libre de toute présence armée, en dehors de celle des forces du gouvernement libanais et de la Finul », a insisté le général italien. « Nous nous sommes également mis d’accord sur la nécessité de renforcer les capacités de l’armée libanaise dans les zones d’opérations de la Finul afin qu’elle puisse assumer de plus grandes responsabilités sécuritaires le long de la ligne bleue », a –t-il conclu.


(Lire aussi : Selon l'armée israélienne, le Hezbollah aurait une usine de missiles de précision dans la Békaa)


La proclamation de Nasrallah

Les propos de Stefano Del Col ont sonné comme une condamnation des dernières déclarations de Hassan Nasrallah, qui avait proclamé le 1er septembre 2019 comme « le début d’une nouvelle phase pour la défense et la dignité du Liban ». « Il n’y a plus de ligne rouge car Israël a tenté de modifier les règles d’engagement », avait affirmé le leader du parti pro-iranien, des propos interprétés dans certains milieux politiques comme traduisant une volonté d’anéantir la résolution 1701 qui a permis de maintenir le calme au Liban-Sud depuis la fin du conflit de 2006. Le commandant en chef de la Finul a ainsi emboîté le pas au Premier ministre Saad Hariri, qui avait assuré mardi que la résolution 1701 était « toujours en vigueur » et que « les lignes rouges sont toujours là ». Une façon de répondre à Hassan Nasrallah. Le Premier ministre avait également souligné que l’État libanais « a contenu diplomatiquement ce qui se passait, à commencer par les drones jusqu’à la réaction du Hezbollah ». Et d’ajouter : « Nous devons préserver la stabilité et la résolution 1701. Le principal problème réside dans le fait que la situation dans toute la région est tendue, et nous n’avons pas besoin de nouvelles crises. C’est donc la protection du Liban qui nous importe le plus. »

Bien au-delà de la réponse au secrétaire général du Hezbollah, cette prise de position de Saad Hariri reflète l’attachement du Liban officiel aussi bien à l’accalmie à la frontière qu’au maintien de la 1701. « La 1701 est une résolution de l’ONU et ne saurait être annulée par une partie quelconque », a de son côté souligné le conseiller de M. Hariri, l’ancien ministre Ghattas Khoury.Selon un analyste contacté par L’Orient-Le Jour et qui a requis l’anonymat, la position officielle exprimée par le chef du gouvernement ne suffit pas pour garder le pays à l’abri des risques d’une éventuelle escalade. « Ce danger persistera tant que le Hezbollah maintient son arsenal illégal », explique-t-il, faisant valoir que les derniers développements dans la zone frontalière ont « plongé ouvertement le pays dans la guerre entre l’Iran et Israël. Mais le Liban n’a aucun intérêt à se trouver dans une telle position ». Commentant les déclarations de Hassan Nasrallah, il estime que la 1701 est « déjà anéantie puisqu’elle est constamment violée par les deux parties ». Il n’en reste pas moins que ni Tel-Aviv ni le Hezbollah n’ont intérêt à plonger dans un conflit militaire en bonne et due forme. D’autant que Hassan Nasrallah et son parti sont conscients de la gravité de la conjoncture économique et politique actuelle au Liban. « Mais rien ne garantit le maintien de l’accalmie en cas de prochaine violation », prévient-il.

Pour sa part, le général à la retraite Khalil Hélou, contacté par L’OLJ, assure que la 1701 est toujours en vigueur, dans la mesure où aussi bien le Liban que l’État hébreu ont intérêt à la maintenir. Minimisant la portée politique et militaire de l’escalade verbale de Hassan Nasrallah, M. Hélou souligne que ce dernier « est parfaitement conscient que l’équilibre des forces n’est pas en sa faveur ». « Nous sommes face à une guerre à outrance entre l’Iran et Israël. Mais en dépit des déclarations de Hassan Nasrallah, le Liban n’a aucun intérêt à se lancer dans un conflit armé, et Israël n’en veut pas pour le moment », conclut le général à la retraite.



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commentaires (7)

le machin sans importance a permis d'interdire les guerres de conquetes. donc les pro-iraniens s'ils vous plait, remerciez votre bonne etoiles que celles-ci ne sont plus d'actualitée. on sait tres biens ou vous seriez sans. De plus, le hezbollah dis que les israliens ont changer les regles d'engagement. n'est ce pas le hezb qui a fait de meme en 2006 en kidnappant 2 soldats de l'enemi du sud sans l'approbation de l'armee libanaise? certains ont la memoire courte et fine.

Thawra-LB

15 h 14, le 05 septembre 2019

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Commentaires (7)

  • le machin sans importance a permis d'interdire les guerres de conquetes. donc les pro-iraniens s'ils vous plait, remerciez votre bonne etoiles que celles-ci ne sont plus d'actualitée. on sait tres biens ou vous seriez sans. De plus, le hezbollah dis que les israliens ont changer les regles d'engagement. n'est ce pas le hezb qui a fait de meme en 2006 en kidnappant 2 soldats de l'enemi du sud sans l'approbation de l'armee libanaise? certains ont la memoire courte et fine.

    Thawra-LB

    15 h 14, le 05 septembre 2019

  • Il faudrait que cet employé d'un machin sans importance aille muscler son discours du côté du pays usurpateur. La tolérance à ce genre de chaouch a des limites.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 28, le 05 septembre 2019

  • Que cet employé d'un machin sans importance aille muscler son discours du côté de là où on continue de voler et violer toute la région. Pour que les grenouilles continuent à le croire crédible.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 38, le 05 septembre 2019

  • LES PAROLES NE SUFFISENT PAS. IL FAUT POUVOIR IMPOSER LA 1701 CE QUI EST LOIN D,EN ETRE LE CAS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 14, le 05 septembre 2019

  • Ces derniers temps les grenouilles chez nous, petites et grandes, se croient permis de se gonfler...gonfler... En fait, c'est la seule chose qu'elles soient capables de faire...car après tout ce ne sont que des grenouilles...non...!?! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 50, le 05 septembre 2019

  • A aucun moment ce Monsieur Stefano ne mentionne la violation initiale de la souveraineté du Liban par le voisin du Sud ?

    Chucri Abboud

    07 h 41, le 05 septembre 2019

  • La 1701 n’existe plus aux yeux de Nasrallah. Geagea et Stefano Del Col et bien d’autres l’ont bien compris. Hariri, Ghattas Khoury ((à la MTV), et Khalil Helou n’ont rien compris puisque c’est Nasrallah qui détient la decision de faire la guerre (mais pas la paix: Pandora box). Ils espèrent que puisque le Liban et Israel ne veulent pas la guerre, il n’y aurait donc pas de guerre. Nasrallah possède des missiles de précision au Liban et Netanyahu veut les détruire là où il les trouve. Ainsi la probabilité d’une nouvelle attaque Israélienne contre des dépôts de missiles au Liban ou en Syrie est très élevée. Le Hezbollah va riposter à partir du Liban comme il l’a fait Il ya dix jours pour venger deux militants tués en Syrie. Les propos du fils de Rafiq Hariri à la CNBC donnent du répit à la moumanaa. C’est surprenant et inquiétant.

    Zovighian Michel

    07 h 01, le 05 septembre 2019

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