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À La Une - conflit

Après les échanges de tirs, le Hezbollah et Israël engagés dans une guerre psychologique

Le Hezbollah diffuse une vidéo présentée comme celle de son attaque contre l'Etat hébreu, alors que la presse israélienne rapporte que les images diffusées de soldats blessés relevaient d'une "mise en scène".

Capture d'écran de la vidéo présentée lundi 2 septembre 2019 par le Hezbollah comme celle de son attaque, la veille, contre l'Etat hébreu. AFP / Hezbollah media office

Le Hezbollah a diffusé lundi sur sa chaîne al-Manar une vidéo exclusive présentée comme étant celle de l'attaque aux missiles anti-chars menée la veille contre un véhicule militaire dans le nord d'Israël, alors que la presse israélienne laissait entendre que l'opération n'avait pas fait de victime côté israélien, dans le cadre de la guerre psychologique que se livrent les deux ennemis.

Le Hezbollah avait affirmé dimanche avoir "détruit" un "véhicule militaire" de l'armée israélienne à proximité de la frontière dans le nord d'Israël. D'après une source proche du Hezbollah, il s'agissait là d'une "riposte" à une frappe israélienne ayant tué le 24 août en Syrie deux membres de la formation chiite. Elle a entraîné des bombardements israéliens contre le sud du Liban, avant un retour au calme.  Dans un premier temps, le parti chiite et certains médias libanais ont rapporté que la frappe avait fait des victimes côté israélien. De fait, des photos ont commencé à circuler, sur les réseaux sociaux et rediffusées par des médias libanais, dont al-Manar, montrant des soldats ensanglantés, couchés sur des civières. Pendant plusieurs heures, les autorités israéliennes n'ont rien communiqué à ce sujet. Puis, en soirée, est tombé un démenti israélien : la frappe n'avait fait aucune victime.

Dans la vidéo diffusée sur al-Manar, on peut voir un missile tiré depuis une position du Hezbollah se diriger sur un véhicule militaire avançant sur une route au milieu d'un paysage vallonné, puis une explosion qui provoque un nuage de fumée. En fond sonore, une voix assure que ce premier missile antichar de type "Kornet" a été suivi par un second missile, tiré depuis une deuxième position. Le commentateur explique que la cible se trouvait à 1,5 km de la frontière entre Israël et le Liban, et à près de 4 km de la position du premier tir.

Quelques heures plus tôt, des responsables du Hezbollah, cités par la chaîne panarabe al-Mayadeen, proche du Hezbollah, avaient affirmé que les images montrant l'évacuation de soldats israéliens blessés sont une "tentative de duperie". Toujours selon la chaîne, des hélicoptères israéliens ont effectué un atterrissage d'urgence sur les lieux de l'attaque afin d'évacuer les soldats israéliens blessés. A leur premier arrêt, les appareils israéliens ont déposé trois soldats à une unité de soins. A leur deuxième arrêt, ils en ont déposé deux autres. Selon al-Mayadeen, le Hezbollah a atteint un véhicule militaire israélien qui roulait à deux kilomètres de la frontière avec le Liban, en pensant que la zone était sûre. Ceci est la preuve, selon des responsables du parti chiite, de ses capacités d'espionnage. Selon le Hezbollah, c'est un missile anti-char russe de type Kornett, capable d'endommager des véhicules blindés comme les tanks israéliens, qui a été utilisé. Il ne peut pas ne pas y avoir de victimes israéliennes après ce tir en pleine cible, selon le parti.



AFP / Gil NEHUSHTAN



La version israélienne
Lundi, deux journaux israéliens, le Jerusalem Post et le Yediot Aharnot, ont pour leur part rapporté que la gestion de ce volet de l'affaire, entrait, en fait, dans le cadre d'une stratégie de "guerre psychologique". Et les images diffusées de soldats blessés relevaient d'une mise en scène pensée et orchestrée par l'armée israélienne. Il s'agissait d'"un leurre", selon ces médias.

"Les forces de défense israélienne s'étaient préparées à l'attaque du Hezbollah, et ce depuis les frappes en Syrie de samedi dernier, et avaient planifié un leurre", rapporte le JPost. Plusieurs minutes après la frappe par un missile anti-char du parti chiite, des soldats avec des bandages et du faux sang ont été transportés par hélicoptère jusqu'à un hôpital de Haïfa, précise le quotidien sur son site internet, évoquant des "mises en scènes dramatiques rappelant des guerres et opérations israéliennes passées". Selon le Yediyot Aharonot, le commandement militaire israélien a fait exprès de ne pas publier directement de communiqué concernant l'attaque du Hezbollah afin d'entretenir le flou sur la situation, une stratégie entrant dans le cadre de la "guerre psychologique" entre les deux parties. "Le Hezbollah a mordu à l'hameçon et déclaré que son opération était un succès", ajoute le journal israélien, qui publie une photo d'un "mannequin ressemblant à un soldat" dans un véhicule militaire. 

"Ce n'était pas le but de l'armée que tout cela soit connu. Ça devait rester dans une sorte de brouillard (...) afin de confondre le Hezbollah", a commenté auprès de l'AFP un général israélien à la retraite requérant l'anonymat. Selon lui, un ministre a court-circuité la manœuvre en affirmant sur les ondes, avant l'armée, qu'il n'y avait pas de blessés.

En pleine campagne électorale pour les législatives du 17 septembre, le principal rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz a accusé lundi le gouvernement d'avoir nui à l'opération de l'armée. "Un ministre révèle des informations en direct lors d'une interview, puis le Premier ministre dit dans un entretien à la presse qu'il n'y a pas eu de blessés (...) Cela donne l'impression que des questions opérationnelles prennent une tournure politique", a déclaré M. Gantz, lui-même un ancien chef de l'armée israélienne.

Si M. Netanyahu a affirmé dimanche qu'il n'y avait aucun blessé, il l'a fait cependant uniquement après la confirmation de l'armée qu'il n'y avait eu aucun blessé dans les tirs du Hezbollah. "Nous avons agi hier avec détermination et de façon responsable. Nous avons protégé les civils et les militaires. L'homme dans un bunker à Beyrouth (Hassan Nasrallah, ndlr) sait très bien pourquoi il est dans un bunker car nous allons continuer de faire tout ce qui est possible pour protéger Israël", a déclaré lundi M. Netanyahu.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire sur cette affaire.



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Le Hezbollah a diffusé lundi sur sa chaîne al-Manar une vidéo exclusive présentée comme étant celle de l'attaque aux missiles anti-chars menée la veille contre un véhicule militaire dans le nord d'Israël, alors que la presse israélienne laissait entendre que l'opération n'avait pas fait de victime côté israélien, dans le cadre de la guerre psychologique que se livrent les deux...

commentaires (15)

haha ! mais on a l'impression que la propagande israélienne dépasse celle de Saddam ou de la Corée du nord ! Leurs blessés c'était des "acteurs" ? A quel but? C'est tellement ridicule. Initialement j'avais cru comprendre qu'ils accusaient le hezb d'avoir mis en scène ces blessés.

Jean abou Fayez

19 h 12, le 03 septembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • haha ! mais on a l'impression que la propagande israélienne dépasse celle de Saddam ou de la Corée du nord ! Leurs blessés c'était des "acteurs" ? A quel but? C'est tellement ridicule. Initialement j'avais cru comprendre qu'ils accusaient le hezb d'avoir mis en scène ces blessés.

    Jean abou Fayez

    19 h 12, le 03 septembre 2019

  • Bon ! Qui veut rester dindon le reste à vie , MAIS AU MOINS VISIONNER LA VIDÉO DE LA RÉSISTANCE D'ABORD. MAINTENANT ON ATTEND LA 2ÈME RIPOSTE CELLE QUI VA VENGER DAHYEH.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 55, le 02 septembre 2019

  • L'une des qualités morales les moins importantes (c'est dire) qui manquent au Hezbollah, c'est le sens de l'humour. Jamais ils n'accepteront qu'on se soit moqué d'eux, quitte à prétendre qu'en Israel, de surcroît à la veille d'élections, on puisse cacher des morts ou des blessés.

    M.E

    19 h 27, le 02 septembre 2019

  • La Résistance libanaise a l’intention de divulguer, en temps voulu, des scènes sur son opération du dimanche 1er septembre, scènes particulières qui devraient contredire totalement la version israélienne des faits. L’endroit visé par le Hezb est l’autoroute 899 qui passe derrière la colonie Avivim, située à deux km d’intervalle par rapport à la frontière et aux chemins de terre et routes latérales. Le véhicule qui a été frappé était un véhicule blindé appartenant à la brigade d’Avivim et les personnes à bord venaient pour la plupart des casernes d’alentours. Au moment où il a été visé, ce véhicule militaire roulait à une vitesse relativement basse et le régime occupant ne s’attendait pas à ce que cette route [au plus profond de la Palestine occupée] soit visée. Depuis les villes de Maroun al-Ras, de Yaroun et d’Eitrun, il est presque impossible d’observer l’endroit frappé par le Hezb, sauf sous un angle bien étroit que israél n’aurait jamais pu imaginer , c’est la preuve que l’attaque de la Résistance libanaise a été le fruit d’un minutieux travail en termes de renseignement ; or israél observe constamment avec des moyens sophistiqués la zone située juste devant la ligne d’affrontement à Avivim . israel s’est grandement avili lorsqu'il jette le doute sur la véracité des images d'évacuations des blessés par hélicoptère La scène d'atterrissage en urgence d’un hélicoptère sur les lieux et l'évacuation à deux reprises des blessés .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 01, le 02 septembre 2019

  • Et maintenant allez donc voir la vidéo diffusée par le hezbollah. Les images ne mentent pas, israel par contre... un Etat basé sur le mensonge

    Chady

    18 h 38, le 02 septembre 2019

  • POUR ETRE FRANC, JE NE CROIS PAS QUE S,ETAIT DU THEATRE. MAIS ISRAEL N,EST PAS PRET A UNE GUERRE AVEC LE HEZBOLLAH. VOILA, JE L,AI DIT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 19, le 02 septembre 2019

  • Ces sionistes sont malins et le Hezbollah .....

    Eleni Caridopoulou

    17 h 12, le 02 septembre 2019

  • Désinformation! Il ya sûrement des victimes! 4 millions de libanais victimes, dupés par les deux compères qui leurs font subir une comédie malicieuse qui detruit à chaque minute notre avenir et celui de nos enfants. Trêve de plaisanterie et haoubaraate!

    Wlek Sanferlou

    16 h 56, le 02 septembre 2019

  • Hahahahahaha....... Ok peut-être, mais pour quelles raisons avaient ils besoin de le faire ? Pour faire gagner chaytanyahou ? Mais bon Dieu de bonsoir les amis, on parle de la 1ère puissance militaire du M.O , a-t-elle besoin vraiment de se camoufler dans ce genre de théâtre autant ?? Et y en qui gobent ça ? Tant pis pour eux .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 36, le 02 septembre 2019

  • A se demander si on regarde une bande dessinée pour adolescents...? Où en sont arrivés les deux ennemis pour ne pas craindre de se ridiculiser avec de tels procédés ? Et ces mises en scène vont certainement continuer...au moins elles ne font pas de "vraies victimes"...tant mieux ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 39, le 02 septembre 2019

  • Donc les soldats présents dans le véhicule militaire et le conducteur de l'ambulance portaient en fait une armure anti missiles anti char ? Mais de qui ils se foutent ? Quand le Hezbollah a vengé la mort de Jihad Moghniyeh des soldats israéliens sont morts mais il n'ont pas déclenché de guerre.

    Zorkot Mohamed

    14 h 36, le 02 septembre 2019

  • SI LA FRAPPE DU HEZBOLLAH AURAIT FAIT DES VICTIMES EN ISRAEL NOUS SERIONS EN PLEINE GUERRE AUJOURD,HUI. PAUVRE LIBAN OU L,ETAT EST ABSCENT ET L,IRAN DECIDE A SA PLACE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 27, le 02 septembre 2019

  • Bonne idée mais ça ne garantit rien hein ! . La dernière fois leurs soldats criaient en fuyant à toutes jambes molles Amma Amma. Lol

    Tina Chamoun

    14 h 09, le 02 septembre 2019

  • Ils ne leurrent qu’eux même

    Chady

    14 h 05, le 02 septembre 2019

  • Vraiment hallucinant cette mise wn scene d Israel...faire croire au Hezbollah qu il a tue afin de calmer la bete assoiffee de sang .

    HABIBI FRANCAIS

    13 h 16, le 02 septembre 2019

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