Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a estimé dimanche que la réconciliation entre druzes et chrétiens scellé en 2001 entre le leader druze Walid Joumblatt et le patriarche Nasrallah Sfeir était un "trésor". Une semaine après l'échange de tirs meurtriers dans le caza d'Aley qui a ravivé les tensions dans la Montagne druzo-chrétienne, Mgr Raï a souligné dans son homélie dominicale à Bkerké : "La réconciliation de la Montagne est un trésor au-dessus de toute autre considération dont les piliers politiques doivent être consolidés".
Mgr Raï a également appelé les responsables politiques à adopter un discours politique "qui resserre les rangs et ne divise pas, qui fait avancer les choses et ne les fait pas reculer, loin des slogans provocateurs".
Samedi à Tripoli, lors d'une tournée au Liban-Nord, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil avait fait allusion à l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rachid Karamé, le 1er juin 1987, dont la responsabilité avait été attribuée par l’appareil sécuritaire syro-libanais de l’époque au leader des FL, Samir Geagea, qui a condamné ces propos.
Les propos tenus par M. Bassil dans la capitale du Liban-Nord rappellent ceux sur la guerre druzo-chrétienne de la Montagne que ce dernier avait tenus dimanche dernier, lors de sa tournée dans la Montagne druzo-chétienne. Ces propos avaient suscité la colère de partisans de Walid Joumblatt qui avaient bloqué le convoi du ministre d'Etat pour les affaires des Réfugiés, Saleh Gharib, qui accompagnait le leader du CPL. Un échange de tirs est ensuite survenu. Deux gardes du corps de M. Gharib, affilié à Talal Arslane, rival traditionnel de Walid Joumblatt sur la scène druze, avaient été tués. L'incident avait ravivé les tensions dans le pays et au sein de la scène politique druze.
Dans ce contexte, l'ancien ministre druze Wi'am Wahhab, allié de Talal Arslane a appelé dans la journée à une réconciliation interdruze. "J'appelle à une réconciliation druze globale parrainée par nos grands dignitaires (religieux) pour préserver notre société et recouvrer nos droits. Tout ce qui se passe aujourd'hui concourt à une perte d'influence car nous sommes sortis de la véritable formule de l'Etat", a déclaré M. Wahhab sur Twitter.
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