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À La Une - Liban

Gouvernement : Aoun tire la sonnette d'alarme, évoque des "guerres froides internes"

Hariri a refusé une formule à 32 ministres, selon le Hezbollah.

Le chef de l'Etat, Michel Aoun, devant une pièce artistique représentant le drapeau libanais, au palais de Baabda, le 4 janvier 2018. Photo Dalati et Nohra

Le président Michel Aoun a affirmé vendredi que la formation du gouvernement, attendue depuis 225 jours, était entravée par des "différends sur les choix politiques", évoquant des "guerres froides internes", alors qu'une grève générale de protestation contre le retard pris dans la formation du cabinet, particulièrement suivie dans la fonction publique, a eu lieu dans la journée.

"Les différends sur les choix politiques continuent d'entraver la formation du gouvernement. Nous avons assuré la sécurité et la stabilité du Liban dans la période des guerres chaudes. Il serait inacceptable de perdre ce qui a été accompli dans des guerres froides internes", a déclaré le chef de l'Etat, sur le compte Twitter officiel de la présidence.


La formation du gouvernement qui semblait imminente à la veille des fêtes de fin, s'est compliquée in extremis. Les six députés sunnites pro-8 Mars, soutenus par le Hezbollah, avaient annoncé qu'ils retiraient le nom de Jawad Adra de leur liste de ministrables à présenter au président de la République. Mais mercredi, le vice-président du conseil politique du Hezbollah, Mahmoud Komaty, a affirmé à l'issue d'une réunion avec le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, que son parti s'attendait à ce que le gouvernement soit formé dans les prochains jours.

Vendredi, le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil politique du parti chiite, a rejeté la responsabilité du blocage sur le Premier ministre désigné, Saad Hariri. "Il existe une formule qui garantit qu'aucune partie ne perde sa quote-part, ainsi que la représentation de la 'Rencontre consultative'. Cette formule compte 32 ministres et préserve la part du président et le Premier ministre. Mais cette formule, acceptée par la majorité des parties, a été entravée après le refus du Premier ministre désigné car il ne veut pas d'eux", a déclaré le cheikh Kaouk, assurant que la source du blocage ne vient pas du Courant patriotique libre.  

(Lire aussi : Gouvernement : le Hezbollah continue de distiller le chaud et le froid)


La course à la présidentielle ? 
Selon le ministre sortant de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, c'est la course à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2022, qui entrave la formation du gouvernement. Selon des rumeurs persistantes, le chef du CPL, Gebran Bassil, gendre de Michel Aoun, viserait la présidence de la République, ce qu'il a démenti en novembre dernier.

M. Bassil, ministre sortant des Affaires étrangères, qui joue un rôle important dans les tractations en vue de la formation du cabinet, a toutefois réfuté le lien entre la crise gouvernementale et la prochaine présidentielle. Le blocage gouvernemental "n'est pas lié à l'élection présidentielle", a affirmé le chef du CPL à l'issue d'une réunion avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, invitant à "penser de façon logique". "Nous avons proposé des idées différentes pour résoudre le problème, mais ce n'est pas à nous de résoudre la crise, et nous ne sommes impliqués dans aucune autre compétition politique. Lier cette crise à autre chose ne bénéficie en rien", a affirmé M. Bassil". "J'ai présenté cinq nouvelles idées pour résoudre la crise et nous poursuivons nos contacts, loin des médias, en attendant des réponses", a souligné M. Bassil. "Le problème, c'est qu'il faut respecter les résultats des élections", a-t-il ajouté, estimant que les discussions entourant la question du tiers de blocage sont "des inventions". Le ministre sortant des Affaires étrangères a appelé à ce que le gouvernement soit formé avant le sommet économique arabe, qui se tiendra le 20 octobre. "Nous devons avoir un gouvernement lorsque nous accueillerons nos invités au sommet", a-t-il déclaré.

Réagissant aux appels à former le nouveau cabinet avant le sommet arabe à Beyrouth, des sources proches de la commission en charge de l'organisation de l'événement, citées par notre correspondante Hoda Chédid, ont affirmé que jusqu'à présent, aucun État, ni aucune organisation arabe n'ont demandé une telle chose, et encore moins le secrétariat général de la Ligue. Le Liban est prêt, à tous les niveaux, pour accueillir ce sommet, ajoutent ces sources.


(Lire aussi : Lendemains de bouffe, le billet de Gaby NASR)


"Réunion exceptionnelle du gouvernement"
Dans la journée, le leader druze Walid Joumblatt a déclaré que le feu vert pour la formation du gouvernement n'avait pas encore été donné. "Il semble que les portes de la formation du cabinet sont closes et que le feu vert n'est pas encore arrivé. Il s'agit d'une analyse, je n'ai pas d'informations. Mais une réunion exceptionnelle du gouvernement pour adopter le budget, comme le propose Nabih Berry, est plus que nécessaire", a déclaré M. Joumblatt sur son compte Twitter.


Le président du Parlement Nabih Berry propose en effet que le gouvernement de gestion des affaires courantes se réunisse afin d’adopter le projet de budget de 2019 et le transmettre au Parlement plutôt que d’attendre la formation d’un nouveau gouvernement.
L’avant-projet de budget de 2019 avait été finalisé et transmis par le ministère des Finances à la présidence du Conseil des ministres en septembre dernier, mais n’a pu être examiné en l’absence d’un gouvernement. Selon les délais constitutionnels, ce dernier est censé le transmettre au Parlement au moins 15 jours avant le début de la session ordinaire d’automne.



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Le président Michel Aoun a affirmé vendredi que la formation du gouvernement, attendue depuis 225 jours, était entravée par des "différends sur les choix politiques", évoquant des "guerres froides internes", alors qu'une grève générale de protestation contre le retard pris dans la formation du cabinet, particulièrement suivie dans la fonction publique, a eu lieu dans la journée."Les...
commentaires (5)

Soyons réaliste et arrêterons de jouer à l'ingénue , c'est une partie très importante qui se joue pour le futur de la région toute entière. Qu'est ce que le Liban par rapport à l'Irak à la Syrie ou à la bensaoudie ? L'affrontement est plus global et implique toutes les forces régionales et internationales, celui qui tient le bon bout ne lâchera pas la proie pour l'ombre. Les usa sont K.O, les golfiques se bousculent pour renouer avec le héros syrien VAINQUEUR CONTRE CE QUI A ÉTÉ FAIT à son pays, et on voudrait que cet axe se couche ou offre cette victoire pour des broutilles d'enfant gâté ? Je ne pense pas que si ça avait été l'inverse le groupe vaincu aurait consenti le moindre cadeau à cet axe de la résistance. Ceci dit bien sûr qu'il nous faudrait l'avoir ce gouvernement, mais pas à n'importe quel PRIME CONSENTI AUX VAINCUS.

FRIK-A-FRAK

17 h 56, le 04 janvier 2019

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Commentaires (5)

  • Soyons réaliste et arrêterons de jouer à l'ingénue , c'est une partie très importante qui se joue pour le futur de la région toute entière. Qu'est ce que le Liban par rapport à l'Irak à la Syrie ou à la bensaoudie ? L'affrontement est plus global et implique toutes les forces régionales et internationales, celui qui tient le bon bout ne lâchera pas la proie pour l'ombre. Les usa sont K.O, les golfiques se bousculent pour renouer avec le héros syrien VAINQUEUR CONTRE CE QUI A ÉTÉ FAIT à son pays, et on voudrait que cet axe se couche ou offre cette victoire pour des broutilles d'enfant gâté ? Je ne pense pas que si ça avait été l'inverse le groupe vaincu aurait consenti le moindre cadeau à cet axe de la résistance. Ceci dit bien sûr qu'il nous faudrait l'avoir ce gouvernement, mais pas à n'importe quel PRIME CONSENTI AUX VAINCUS.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 56, le 04 janvier 2019

  • Le châtelain de Baabda parle de "guerres froides internes" sans insister sur les deux guerres internes livrées contre les Forces libanaises de Samir Geagea.. Malgré toutes ces guerres froides et chaudes, internes et externes, malgré le creusage de tunnels là-bas très loin au sud, malgré les noeuds qui ne finissent pas, tout va très bien Madame la Marquise dans la République topinambourienne sans topinambour.

    Annie

    17 h 17, le 04 janvier 2019

  • GOUVERNEMENT DE 32 PROPOSE LE HEZBOLLAH POUR CASSER LE TIERS DE DECISION - NON DE BLOCAGE CETTE FOIS-CI - DU CHEF DE L,ETAT. NAIF QUI NE COMPREND PAS D,OU VIENT LE BLOCAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    16 h 53, le 04 janvier 2019

  • Mais voilà où le bât blesse...pourquoi ne pas y avoir pensé avant...???...32 ministres, ce n'est pas suffisant ! Notre grand pays: 10452 Km2 avec un peu plus de 4 millions d'habitants (sans compter les réfugiés syriens et palestiniens) aurait besoin d'au moins 40 ministres, tant qu'à faire, pour planquer tous les affamés de dollars, les frustrés de gloire et désoeuvrés Sunnites, Chiites, Chrétiens, Druzes etc. Et Tonton Aoun n'aurait même plus besoin de tirer la sonnette d'alarme dans son palais là-haut à Baabda, il pourrait continuer tranquille son petit train-train quotidien et admirer des oeuvres d'art... Une vie de rêve...non ? Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 13, le 04 janvier 2019

  • Ce n’est pas une question de détails depuis longtemps cher président. Deux visions totalement opposées de l’avenir du pays, de ses orientations, un divorce impossible, et une stérilité acquise. Dans ces conditions, difficile de procréer... L’avenir est loin d’etre assuré..

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 58, le 04 janvier 2019

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