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Liban - Décryptage

Gouvernement : l’optimisme de retour... timidement

Après la pause des fêtes, les négociations pour la formation du gouvernement sont relancées, et, de nouveau, un vent d’optimisme semble souffler sur le pays. Selon des sources qui suivent le dossier, cela ne signifie pas encore que l’annonce de la formation du cabinet soit imminente, mais plutôt que des efforts sérieux sont déployés pour régler les derniers problèmes, en particulier celui de la représentation de la « Rencontre consultative » au sein de l’équipe ministérielle.

En réalité, après la déception due à l’échec de la médiation du général Abbas Ibrahim avant les fêtes, qui avait abouti à la désignation de Jawad Adra pour représenter le groupe des six députés sunnites, personne n’ose plus être affirmatif et faire des annonces définitives. Apparemment, les protagonistes ont tiré les leçons de cette expérience et préfèrent désormais rester discrets à la fois sur les contacts et sur le contenu des dernières propositions.

C’est ainsi que, pendant ce qu’on appelle « la trêve des confiseurs », le directeur de la Sûreté générale a rencontré le ministre Gebran Bassil à Laklouk pour mettre au point de nouvelles idées à soumettre aux protagonistes. Il aurait aussi rencontré le chef de l’État, qui à son tour a reçu le Premier ministre désigné mardi après-midi en principe pour recevoir ses vœux pour la nouvelle année. Hier, le ministre Bassil a rendu visite au Premier ministre désigné et il a annoncé qu’il aura des rencontres discrètes avec plusieurs parties au cours des prochaines 48 heures. De son côté, le général Ibrahim a prévu de rencontrer de nouveau les députés de la « Rencontre consultative », alors que le président de la Chambre est tenu informé du progrès des négociations.


(Lire aussi : Le Liban ne "peut pas" continuer sans gouvernement, met en garde Hariri)


Selon plusieurs sources concordantes, les négociations ont repris de là où elles s’étaient arrêtées de façon aussi spectaculaire après l’échec de la tentative de faire adopter Jawad Adra comme représentant des six députés. Autrement dit, la liste des noms proposés par la « Rencontre consultative » reste la même. Il faudra que le président choisisse un de trois noms : Osman Majzoub (proche de Fayçal Karamé), Hassan Mrad et Taha Naji. Mais ce dernier (qui a été candidat aux dernières législatives sur la liste de Fayçal Karamé et qui a présenté un recours en invalidation auprès du Conseil constitutionnel), désigné par l’association des Ahbache (le député Adnane Traboulsi), a toutefois peu de chances d’être accepté par Saad Hariri qui voit dans cette association un rival important à Beyrouth et de surcroît proche du régime syrien. Il semblerait par conséquent que le favori serait Hassan Mrad, le fils du député et ancien ministre Abdel Rahim Mrad, en raison des positions modérées de celui-ci et de ses relations à la fois avec le régime syrien et avec les autorités saoudiennes, notamment le prince héritier Mohammad ben Salmane. De plus, Abdel Rahim Mrad a obtenu un nombre considérable de voix lors des élections législatives dans la circonscription de la Békaa-Ouest et il est considéré comme une personnalité influente dans la région. Le nom de Ali Hamad, proche du président de la Chambre, qui avait été cité à un moment donné, aurait été retiré de la course.

Mais le choix de la personne ne suffit pas. Il faut encore trouver une formule qui soit acceptée par toutes les parties, sachant que la désignation de Jawad Adra avait officiellement buté sur sa participation ou non aux réunions du bloc de la « Rencontre consultative », tout comme il a été rejeté parce qu’il ne faisait pas vraiment partie de la sélection initiale du groupe des six.

Selon plusieurs sources, la formule qui serait actuellement en gestation serait un compromis à la libanaise, qui stipulerait ce qui suit : le candidat choisi serait le représentant de la « Rencontre consultative », mais il serait inclus dans la part gouvernementale du chef de l’État. Il y aurait à ce stade deux possibilités : soit la part du président serait séparée de celle du « bloc du Liban fort » présidé par Gebran Bassil. Ce qui serait une mesure de forme qui ne change pas la réalité du nombre des ministres proches du chef de l’État et de son camp. Soit le ministre représentant la « Rencontre consultative » assisterait aux réunions du « bloc du Liban fort » (CPL et chef de l’État) et à celles de « La Rencontre consultative », se réservant la liberté de voter selon ses convictions. De l’avis des proches du chef du CPL, la formule n’est pas encore tout à fait au point et le choix n’est pas encore définitif. Mais il semble malgré tout qu’il y ait une véritable volonté de trouver une solution. D’autant que la formation du gouvernement est essentielle pour la tenue du sommet arabe économique prévu à Beyrouth à partir du 18 janvier. Si le Liban n’est pas doté d’un nouveau gouvernement d’ici là, plusieurs pays arabes conviés à ce sommet pourront décider de réduire le niveau de leur représentation ou de l’annuler, à moins que la Ligue arabe ne décide tout simplement de le reporter ou de le déplacer vers une autre ville arabe. Ce qui serait certainement une grande déception pour le pays. Certains pourraient dire qu’elle n’est pas la seule. Mais face à la crise économique et sociale dans laquelle il se débat, le Liban a plus que jamais besoin de l’élan positif que constituerait la tenue du sommet arabe économique dans sa capitale.



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Après la pause des fêtes, les négociations pour la formation du gouvernement sont relancées, et, de nouveau, un vent d’optimisme semble souffler sur le pays. Selon des sources qui suivent le dossier, cela ne signifie pas encore que l’annonce de la formation du cabinet soit imminente, mais plutôt que des efforts sérieux sont déployés pour régler les derniers problèmes, en particulier...
commentaires (8)

le plus horrible c quoi ? c le fait que tte la crasse politique ET les medias revoltent rarement, presque pas contre un fait deplorable : la derogation Institutionnalisée a tout ce qu'enonce la constitution. C'est vraiment du tres beau ca. certains "" disent"' craindre une refonte de Taef? C que du bla bla ca. Ce serait C inutile vu que chacun l'a bafoue a un moment donne ,que ce soit a la lettre de la loi ou a ""ses esprits"" .

Gaby SIOUFI

11 h 27, le 04 janvier 2019

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Commentaires (8)

  • le plus horrible c quoi ? c le fait que tte la crasse politique ET les medias revoltent rarement, presque pas contre un fait deplorable : la derogation Institutionnalisée a tout ce qu'enonce la constitution. C'est vraiment du tres beau ca. certains "" disent"' craindre une refonte de Taef? C que du bla bla ca. Ce serait C inutile vu que chacun l'a bafoue a un moment donne ,que ce soit a la lettre de la loi ou a ""ses esprits"" .

    Gaby SIOUFI

    11 h 27, le 04 janvier 2019

  • Et tourne manège !!!!! 1 tour...2 tours... 3tours.... stop tout le monde descend...On embarque une nouvelle fournée...1 tour...2 tours...3 tours.... on a le tourniquet à la fin.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 25, le 03 janvier 2019

  • ARTICLE PLUS OBJECTIF QUE D'HABITUDE BRAVO Mm HADDAD JE NE COMPREND TOUJOURS PAS POURQUOI UN PRESIDENT QUI DIT ETRE FORT DOIT CEDER AU 6 SUNNITES VENANT DE DIFFERENT COINS BLOQUER UN PAYS COMME IL LE FONT PROUVE A QUEL POINT CES GENS SONT DES VENDUS A NOTRE VOISIN DU NORD ET NON RIEN DE LIBANAIS QUE LEUR CARTE D'IDENTITE MM LE PRESIDENT ET LE PREMIER MINISTRE DESUGNE: NE CEDEZ PAS COMME CHAMBERLAIN L'A FAIT AVEC TOUTES CONSEQUENCES QUE CELA A FINI PAR FAIRE IL Y A UN MOMENT OUI IL FAUT SAVOIR ETRE FORT ET PEUT ETRE TROUVER D'AUTRES SOLUTION SANS CEDER COMME LE PRECONISE BKERKE OU ALORS DEMISSIONNER POUR NE PAS ETRE RESPONSABLE DU DEBACLE FUTUR QUE L'HISTOIRE NE VOUS PARDONNERA PAS

    LA VERITE

    15 h 53, le 03 janvier 2019

  • ARTICLE DE LA TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD QUI DIT LES CHOSES COMME ELLES LE SONT, DONC OBJECTIF ! QUAND AU NOM DE RENCONTRE CONSULTATIVE AUTO ATTRIBUE PAR LES SIX SUNNITES REJETES A EUX-MEMES... IL ME FAIT RIRE... CAR CHACUN D,EUX VIENT D,UN COIN AUTRE QUE SON PROCHAIN. LE SEUL MAL QUI LES CARACTERISE EST LEUR ALLEGEANCE ASSADIQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 06, le 03 janvier 2019

  • Le dernier problème de la représentation de la "Rencontre consultative". Croyez vous, que ce sera le dernier problème ?

    Annie

    12 h 11, le 03 janvier 2019

  • "L'Eternel Retour".

    Annie

    11 h 51, le 03 janvier 2019

  • ...il a rencontré...qui à son tour a reçu...il a rendu visite...il aura des rencontres discrètes avec...a prévu de rencontrer à nouveau... BRAVO les "politiques libanais" continuez à conjuguer les verbes visiter, rencontrer et recevoir à tous les temps ! C'est manifestement tout ce que vous savez faire... Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 51, le 03 janvier 2019

  • "Mais le choix de la personne ne suffit pas. Il faut encore trouver une formule qui soit acceptée par toutes les parties," ... En résumé le vaudeville à la libanaise où les acteurs s'amusent et les spectateurs pleurent...

    Wlek Sanferlou

    03 h 43, le 03 janvier 2019

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