Rechercher
Rechercher

Liban - Gouvernement

Gouvernement : l’invitation d’Assad au sommet de Beyrouth accélérerait-elle le processus ?

Des pays du Golfe pourraient exercer un forcing pour que le président syrien soit présent à la conférence arabe du 20 janvier, estime un proche du Futur.


Abbas Ibrahim et Gebran Bassil. Photo d’archives

« Logiquement, le Liban devrait se doter d’un gouvernement avant le Sommet économique arabe prévu à Beyrouth à l’initiative de la Ligue arabe » les 19 et 20 janvier, affirment à L’Orient-Le Jour à la fois des sources politiques proches du chef de l’État et du Premier ministre. C’est en tout cas à la faveur de cette logique que les contacts pour la genèse de la future équipe ministérielle devraient s’accélérer après les fêtes.D’ailleurs, le Premier ministre désigné Saad Hariri a affirmé hier soir que son équipe devrait voir le jour avec le début de la nouvelle année. « Malheureusement, la formation du gouvernement a été retardée, mais je suis convaincu que toutes les parties souhaitent une solution », a-t-il affirmé lors d’une tournée effectuée en soirée dans le centre-ville de Beyrouth pour inspecter les préparatifs à la veille des célébrations du Nouvel An. « Le président de la République et moi-même avons été très patients, de même que le peuple libanais », a-t-il ajouté, avant de poursuivre : « Nous devons former un nouveau gouvernement avec le début de la nouvelle année, ouvrir une nouvelle page et penser au pays. »Dans certains milieux proches de la Maison du Centre, on estime que les développements régionaux, qui se sont notamment exprimés par un rétablissement des ponts entre des pays arabes, notamment les Émirats arabes unis et la Syrie, pourraient se répercuter sur le Liban et se traduire en particulier par un déblocage de la crise gouvernementale. Les pays du Golfe, explique-t-on dans ces milieux, pourraient exercer un forcing dans le sens de la participation du président syrien Bachar el-Assad au sommet de Beyrouth, ce qui, normalement, devrait accélérer la mise sur pied du cabinet. On verrait mal le Liban accueillir le sommet du 19 janvier sans gouvernement.

On reconnaît toutefois, dans ces mêmes milieux, qu’une éventuelle participation de M. Assad au sommet économique embarrasserait le Premier ministre Saad Hariri, mais on relève que ce dernier ne pourra pas s’y opposer, dans la mesure où il s’agit d’une conférence qui se tient à l’initiative de la Ligue arabe, qui, elle, décide de la participation des États membres. Rappelons que l’adhésion de la Syrie avait été suspendue de la Ligue arabe en novembre 2011, quelques mois après le début du soulèvement.Quoi qu’il en soit, les regards seront braqués cette semaine sur le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, mandaté par le président de la République, Michel Aoun, pour trouver une issue à la crise gouvernementale. M. Ibrahim devrait relancer son initiative entamée il y a deux semaines pour tenter d’aider le chef du gouvernement désigné à franchir l’obstacle sunnite articulé autour de la représentation gouvernementale des six députés sunnites hostiles au courant du Futur et regroupés sous la houlette de la Rencontre consultative. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il conviendrait d’inscrire l’entretien tenu il y a quelques jours entre le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le général Ibrahim, à Laqlouq, dans le jurd de Jbeil. À en croire certains médias locaux, les deux hommes ont évoqué la question de l’obstacle sunnite, ainsi que la toute dernière mésentente entre le Hezbollah, d’une part, et le tandem Baabda-CPL de l’autre, le chef de l’État ayant implicitement accusé le parti chiite de « créer de nouveaux us et coutumes dans la formation des gouvernements », mardi dernier depuis Bkerké.


(Lire aussi : Pourquoi l’idée d’un gouvernement de technocrates n’est pas viable )

La quote-part de Aoun

À en croire certains médias, M. Bassil se serait également entretenu samedi dernier avec le chef du gouvernement désigné. Il en aurait profité pour réitérer son attachement à ce que le ministrable de la Rencontre consultative relève de la quote-part du locataire de Baabda. Une information non confirmée par les milieux de la Maison du Centre. Ceux-ci soulignent, en outre, que ce qui importe le plus à M. Hariri c’est de former un cabinet axé sur la formule des trois dix dans les plus brefs délais. Une façon pour les proches de M. Hariri de démentir les informations ayant récemment circulé dans certains médias, et selon lesquelles un retour à une formule de 32 ministres serait envisageable.

Pour ce qui est du CPL, il continue à distiller un climat d’optimisme quant à une prochaine mise sur pied de la future équipe Hariri. Contacté par L’OLJ, un proche de M. Bassil confie que son parti est toujours attaché à « l’initiative lancée par le chef de l’État » concernant le nœud sunnite. Mais il tient ce que le ministrable parmi les six députés hostiles à M. Hariri relève du lot du président Aoun, ajoute-t-il, soulignant que la révision de la répartition des portefeuilles n’est qu’une tentative d’améliorer les gains des protagonistes avant la genèse du cabinet.

En face, des milieux proches de la Rencontre consultative assurent à L’OLJ que ce groupe campe sur sa position : son ministrable devrait le représenter exclusivement, souligne-t-on, précisant qu’aucun contact n’a été établi avec la rencontre depuis l’échec de l’initiative Ibrahim avant Noël.



Lire aussi
Gouvernement : une « nouvelle initiative » Ibrahim après le Nouvel An

Pour mémoire

Gouvernement : ce ne sera pas non plus pour le Nouvel An

L’absence de gouvernement continue d’inquiéter la Banque mondiale

« Logiquement, le Liban devrait se doter d’un gouvernement avant le Sommet économique arabe prévu à Beyrouth à l’initiative de la Ligue arabe » les 19 et 20 janvier, affirment à L’Orient-Le Jour à la fois des sources politiques proches du chef de l’État et du Premier ministre. C’est en tout cas à la faveur de cette logique que les contacts pour la genèse de la...

commentaires (13)

La présence d'un tyran tel que Bachar el-Assad qui est loin d'avoir été reconnu comme dirigeant de la Syrie par la communauté internationale, ne fera qu'exacerber davantage les divisions internes des Libanais sur cette question. Il ne faut surtout pas donner l'impression que le sort du nouveau gouvernement libanais dépendrait uniquement de la "bonne volonté" du régime syrien ainsi que de ses maîtres iraniens et russes.

Tony BASSILA

09 h 15, le 02 janvier 2019

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • La présence d'un tyran tel que Bachar el-Assad qui est loin d'avoir été reconnu comme dirigeant de la Syrie par la communauté internationale, ne fera qu'exacerber davantage les divisions internes des Libanais sur cette question. Il ne faut surtout pas donner l'impression que le sort du nouveau gouvernement libanais dépendrait uniquement de la "bonne volonté" du régime syrien ainsi que de ses maîtres iraniens et russes.

    Tony BASSILA

    09 h 15, le 02 janvier 2019

  • Quid de tous les assassinats politiques programmés, des milliers de personnes torturées et disparues...des institutions et de la souveraineté bafouée... Bienvenue au pyromane...Realpolotik.

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 12, le 01 janvier 2019

  • Ce criminel de Bachar El Assad au Liban avc la main tendue du Hezbollah et de l'Iran, C'est une honte

    Eleni Caridopoulou

    18 h 53, le 31 décembre 2018

  • Le plus important ce n'est pas de savoir si Assad viendra au Liban ou si Harriri ira un jour en Syrie....(un jour ou l'autre l'un et l'autre visiteront les deux pays respectivement, Car nous sommes voisins, les hommes p il iniques passent et les pays restent, de toute manière. Le plus important c'est de tout mettre en oeuvre pour que les expériences du passé ne resurgissent pas. Que le Liban n'apparaisse pas comme une succursale de la Syrie, que chacun de nos pays respectifs respecte l'autre, sa liberté et son indépendance. Aucun pays voisin ne doit avoir l'ascendance sur d'autres...pays. C'est le prix de la paix durable.

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 25, le 31 décembre 2018

  • Saad Hariri, chef du gouvernement et partenaire à part entière du chef de l'Etat dans la conduite des affaires du pays, a-t-il été consulté par le chef de l'Etat et par le prince consort afin de décider que le Sommet Arabe se tienne à Beyrouth ?

    Un Libanais

    17 h 21, le 31 décembre 2018

  • C'est le même héros avant 2011 qui viendrait au sommet de BEYROUTH. On ne nous parle pas d'un changement quelconque de sa politique. Qui aurait changé donc ? Les comploteurs seraient ceux là, par contre, et pourquoi auraient ils changé? Parce qu'ils ont DÉFINITIVEMENT PERDU LA PARTIE. NE FAISONS PAS SEMBLANT SVP, DE LA DIGNITÉ ET UN PEU D'HONNÊTETÉ SVP.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 19, le 31 décembre 2018

  • C'EST UNE BLAGUE ! INVITER ASSAD AU LIBAN ! JE3 VOIS MAL COMMENT SAAD HARIRI VA AVALER CETTE PROPOSITION ? À MOINS QUE LES ORDRES ARRIVENT VIA L'ARABIE SAOUDITE. UNE CHOSE EST SÛR, ACHRAF RIFI N'ACCEPTERA JAMAIS. IL SET CAPABLE DE BLOQUER LE PAYS.

    Gebran Eid

    16 h 01, le 31 décembre 2018

  • Bachar el-Assad à Beyrouth le 19 et 20 janvier. Aurait-il le temps d'aller s'incliner devant les tombes de Rafic Hariri, Kamal Joumblatt, Pierre Gemayel Jr.,Gébran Tuéni, Walid Eidou, Wissam Eid, Mufti Hassan Khaled, Rene Mouawad, Béchir Gemayel, Mohamed Chatah...

    Un Libanais

    15 h 14, le 31 décembre 2018

  • Oui! Oui! Et oui, l'invitation d'Assad va accélérer le processus! Le processus de métastase cancéreuse et de la gangrène fatale seront accélérés pour le grand plaisir de bien de nos confrères libanais! Akh ya baladna.

    Wlek Sanferlou

    14 h 09, le 31 décembre 2018

  • Il ne fallait pas être docteur en science politique pour deviner qu'il fallait inviter la Syrie. Même au moment où la ligue arabe avait désigné Beyrouth pour la tenue de cette conférence nous aurions dû subordonner l'acceptation de l'organiser à la présence de la Syrie.

    Shou fi

    11 h 54, le 31 décembre 2018

  • "le Premier ministre désigné Saad Hariri a affirmé hier soir que son équipe devrait voir le jour etc." En fait, Saad Hariri serait plutôt un Premier ministre "résigné"...Il ne fait qu'affirmer des choses qui ne se concrétisent jamais!

    Georges MELKI

    09 h 45, le 31 décembre 2018

  • IL FAUT METTRE LES SENTIMENTS DE COTE ET FAIRE DE LA POLITIQUE... CAD LES INTERETS DOIVENT PREVALOIR... RECONSTRUCTION DE LA SYRIE OBLIGE... QUAND A L,INVITATION DANS UN SOMMET ARABE IL FAUT AVANT TOUT OBTENIR L,ACCORD DE LA LIGUE ARABE CE QUI N,EST PAS DIFFICILE DANS LES TEMPS QUI COURENT. PENSEZ-Y MAIS ALLEZ DOUCEMENT ET CORRECTEMENT AVEC L,ACCORD DES ARABES, SINON QUE CE SOIT PARTIE REMISE A DES JOURS MEILLEURS OU LA DEMOCRATIE SERAIT ETABLIE EN SYRIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 18, le 31 décembre 2018

  • Vraiment incomprehensible ces gouvernements d union nationale au Liban ou tous se partagent le gateau...si le bloc du 8 mars a gagne les legislatives,c est ce dernier qui devrait gouverner ....avec un premier ministre et tous les ministres appartenant a ce bloc ....si non ,il n y a jamais d alternance politique au Liban?!

    HABIBI FRANCAIS

    05 h 01, le 31 décembre 2018

Retour en haut