Connu durant de longues années comme l’un des plus importants champions d’équitation au Liban, Karim Farès a quitté il y a douze ans son pays natal pour s’établir aux Pays-Bas, où il a poursuivi son rêve jusqu’au bout. Aujourd’hui, il est propriétaire d’une écurie de commerce de chevaux et de saut d’obstacles, qu’il a baptisée Cedar Farm. À 48 ans, Karim Farès n’a jamais coupé les ponts avec son Liban natal. Il rentre au pays plusieurs fois par an et tente d’aider les jeunes champions d’équitation locaux. « C’est surtout la vie sociale du Liban qui me manque », explique-t-il.
Mais en quittant le Liban en 2006 et en ouvrant son écurie en 2012, il a choisi de réaliser une chose à laquelle il aspirait depuis qu’il était tout petit. Faire de son hobby – et de son sport – un métier, une affaire impensable au Liban.
Plusieurs fois champion du Liban, il n’a pas opté pour la voie facile. « J’ai toujours aimé l’équitation. Mes parents m’ont mis à cheval quand j’avais six ans. Comme tous les jeunes sportifs de mon âge au Liban, j’ai fait des stages à l’étranger en poursuivant des études classiques et en prenant part à des compétions », raconte-t-il.
Mais Karim Farès a voulu sortir des sentiers battus. Ce n’est pas qu’il a refusé de faire comme les autres mais c’est sa passion pour les chevaux qui l’a finalement emporté. Après des études en marketing à l’AUB, il intègre une entreprise tout en accumulant les médailles, entre autres, la médaille d’or des Jeux panarabes. Karim Farès ne veut pas que l’équitation reste pour lui un passe-temps. Il refuse aussi, peut-être, d’entrer dans le rang. Durant quelques années, il se lève à l’aube presque tous les jours, fait du cheval dès six heures du matin, histoire d’être en forme avant de partir au bureau. L’âme aventurière, il quitte en 1997 son travail et décide de se consacrer entièrement à l’équitation. Sponsorisé par Fawzi Ghandour, qui a été le président de la Fédération équestre libanaise, il change donc de cap, se rend dans plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, pour parfaire ses performances et effectuer des contacts auprès de personnes qui possèdent des écuries de chevaux. Deux ans plus tard, il gère un club équestre dans la montagne libanaise.
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Aider les sportifs libanais
C’est en 2006, avec la fermeture du club où il travaille, que Karim Farès décide de partir pour les Pays-Bas. Il ne connaît pas la langue, mais il travaille avec un homme auprès duquel il avait effectué un stage équestre quand il avait 15 ans.
« Je plafonnais au Liban. Je ne voyais pas comment je pouvais évoluer. Je suis donc parti en Europe où je pouvais travailler sur le plan international », dit-il.
Karim Farès donne des stages, participe à des compétitions, vend des chevaux, fait de fréquents allers-retours au Liban. Il n’est pas encore véritablement installé en Europe. En 2012, il achète un terrain à Veeningen, un village de 600 habitants situé à 150 kilomètres au nord d’Amsterdam. « C’est en achetant le terrain que j’ai su que ma vie serait désormais aux Pays-Bas », explique-t-il. Le champion libanais met en place sur 33 000 mètres carrés une écurie de commerce de chevaux et de saut d’obstacles et continue presque tous les week-ends ses compétions en Europe. Sa ferme grandit petit à petit. Même si les choses ne sont pas toujours faciles, aujourd’hui, il sait qu’il a réalisé son rêve d’enfant.
Discret, gentil et simple, Karim Farès cite les noms de toutes les personnes qui l’ont sponsorisé durant sa carrière au Liban ou ailleurs. Il n’oublie pas non plus les actuels champions du Liban qui selon lui méritent vraiment d’être soutenus.
Ce qui lui manque dans sa ferme néerlandaise ? De l’amour. Romantique, le chevalier de Veeningen rêve de trouver l’âme sœur et de fonder une famille.