C’est en 1997 qu’Elvis Alam, un descendant libanais de la troisième génération en République dominicaine, a décidé de lancer un processus de recherche pour retrouver ses racines, suivi de voyages successifs et de découvertes du Liban, le pays de ses grands-parents.
Membre très actif de la communauté libanaise, Elvis Alam est le fils du Dr. Luis Alam et d’Aida Lora. Ses grands-parents, Antoine Alam et Arzé Rizk, originaires du village de Bsarma dans la région du Koura, au Liban-Nord, avaient émigré vers la République dominicaine en 1899.
Elvis a attendu dix ans pour que la nationalité libanaise lui soit restituée, en 2013. « Je réalise mon rêve, je suis fier d’être libanais avec mes enfants », affirme-t-il. Il est marié à Hala Hraiz, elle-même originaire de Zahlé, dont il a deux enfants, Lara et Charbel, ainsi qu’une fille d’un précédent mariage, Chantal.
Cet ingénieur civil, très attaché à son métier, voue une véritable passion au le Liban, et éprouve une grande fierté d’appartenir au pays du Cèdre. Il a traduit cet amour dans son premier livre intitulé Entre Dos Amores, Relatos de un Viajero al Libano » (« Entre deux amours, histoires d’un voyageur au Liban »), publié en février 2017 en République dominicaine.
La naissance de cet ouvrage n’était pas un hasard, elle a été motivée par ses recherches sur ses origines familiales et les raisons qui ont poussé ses grands-parents à émigrer. L’écriture de ce livre lui a permis d’approfondir sa perception de l’identité libanaise, qui est pour lui unique dans la région du Moyen-Orient, marquée par l’histoire antique et contemporaine du Liban. Il y raconte les 11 voyages au Liban organisés avec des groupes de descendants d’émigrés, dans les 11 chapitres du livre.
« Je connaissais le Liban et je n’étais pas surpris par sa beauté, mais ces voyages m’ont incité à transmettre cette image aux autres afin qu’ils parviennent à se reconnecter avec leur famille d’origine, à faire des recherches et à faire revivre ce qui a été délaissé et oublié avec le temps », a-t-il dit.
La fausse image de misère des premiers immigrants
Il n’a pas seulement essayé de véhiculer la « vraie » image du Liban, mais il a voulu faire connaître la situation des premiers immigrants, qui reflétaient une image de misère erronée, selon lui. « Nos ancêtres ne sont pas arrivés sur cette terre munis de leurs seuls rêves et les mains vides, comme on le croyait, ils ont plutôt vécu dans l’austérité, afin de pouvoir survivre dans une terre étrangère, raconte-t-il. Cette terre était assez généreuse pour les accueillir malgré l’incertitude de l’avenir, et ils ont vécu de manière austère afin de laisser passer cette période d’insécurité. En 1919, quelques années seulement après leur arrivée en République dominicaine, 17 des 21 compagnies les plus importantes sur le plan économique appartenaient déjà aux Libanais (selon le livre économique de 1919 El Libro Azul de J. Perello). »
Les immigrants libanais en République dominicaine totalisaient, en 1922, environ 1 500 personnes. Actuellement, la communauté est sans doute beaucoup plus nombreuse. La présence libanaise est très active dans ce pays : il existe quatre centres communautaires répartis dans les principales villes.
« Lire ce livre rend fier d’avoir des origines libanaises », assure Elvis Alam. Un livre qui ne peut qu’émouvoir les descendants des émigrants, et les inciter à s’enraciner profondément dans leur appartenance libanaise.
Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com