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À La Une - Diaspora

A la Lebanese Diaspora Energy de Paris, Bassil se défend contre ses détracteurs

Ali Hassan Khalil et Youssef Fenianos boycottent la réunion de la LDE et accusent le chef de la diplomatie libanaise d'opportunisme.

Le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, a ouvert samedi la réunion de la Lebanese Diaspora Energy (LDE) Europe qui se tient à Paris. Photo Ani

Le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, a ouvert samedi la réunion de la Lebanese Diaspora Energy (LDE) Europe qui se tient à Paris, profitant de l'occasion pour se défendre contre ses détracteurs qui l'accusent de dépenser les deniers publics à des fins électorales.

"Certains critiquent notre rencontre dans le cadre d'une conférence que nous finançons par nos propres moyens, sans que des frais n'incombent à l'Etat", s'est d'emblée défendu M. Bassil, devant les membres de la diaspora venus assister à la LDE. "A travers notre rencontre, nous nous élevons au-dessus des divisions partisanes ou confessionnelles pour mettre en valeur notre +libanité+ qui prime sur toutes autres considérations", a insisté Gebran Bassil.

"Ils critiquent nos nombreux déplacements (à l'étranger), alors qu'ils sont insuffisants pour vous rendre justice, ils critiquent (le projet) de loi pour le recouvrement de votre nationalité (...), alors que nous voulons faciliter cette procédure. Ils critiquent le nombre d'électeurs de la diaspora inscrits sur les registres des législatives, en estimant que ce nombre est trop grand, alors que nous voulons obtenir un maximum d'inscrits", a ajouté M. Bassil, en critiquant longuement ses détracteurs et les reproches qui lui sont faites. 

Il y a quelques jours, Gebran Bassil était accusé par certains ministres, lors de la réunion du gouvernement, de dilapidation des fonds publics pour financer ses déplacements à l'étranger, notamment pour assister à la LDE. M. Bassil avait alors assuré que "toutes les conférences qui ont eu lieu à l'étranger ont été financées par des fonds privés, l'Etat libanais n'a pas payé une seule livre libanaise". 

"Aujourd'hui, vous êtes appelés à voter et à participer à la prise de décision politique libanaise pour la première fois, alors votez en faveur des candidats que vous voulez, mais votez", a martelé Gebran Bassil.

Conformément aux dispositions de la nouvelle loi électorale, des Libanais résidant à l’étranger ont pu s’inscrire pour voter depuis leur pays d’accueil lors des élections législatives. Au total, 84 156 émigrés se sont inscrits, 45 827 chrétiens et 38 329 musulmans.

Les modalités du vote des Libanais de l’étranger n’ont pas fait l’unanimité en Conseil des ministres. De nombreuses questions se posent quant à la nécessité de faire venir les bulletins de vote au Liban afin de procéder au dépouillement. Une mesure qui fait craindre à certains ministres de se retrouver face à des tentatives de fraude.

En outre, un scandal a éclaté il y a quelques jours, causé par la transmission présumée des données personnelles des électeurs étrangers à certains candidats aux législatives. L’affaire avait éclaté après que Nicolas Sehnaoui, candidat à Beyrouth I et affilié au Courant patriotique libre de Gebran Bassil, a contacté personnellement des électeurs résidant à Paris via l’application mobile WhatsApp. 


(Lire aussi : CEDRE : ce qu'en dit la presse libanaise et régionale)


Les conférences "exploitées"

Dans ce contexte d'échange d'accusations, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et celui des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, tous deux opposés politiquement à Gebran Bassil, ont boycotté la LDE Europe.

"Je suis à Paris pour assister à un événement qui est important pour tous les Libanais, la CEDRE. Pour ce qui est de notre bataille électorale, nous la menons au Liban, et le vote des Libanais de la diaspora, nous l'organisons avec notre propre énergie, pas en exploitant celle de l'Etat", a affirmé M. Khalil, en critiquant clairement Gebran Bassil.

"Nous sommes contre les conférences qui sont exploitées par des personnes ou des formations politiques à des fins électorales, et nous sommes contre l'instrumentalisation de la diaspora dans la bataille électorale", a renchéri M. Fenianos.

Le 2 février dernier, Gebran Bassil avait renoncé à assister à la réunion de la LDE à Abidjan, en Côte d'Ivoire, sur fond de tensions avec le président du Parlement, Nabih Berry, sachant que de nombreux partisans du chef du Législatif devaient prendre part à cette réunion mais avaient finalement décidé de la boycotter, signifiant à M. Bassil qu'il n'était pas le bienvenu.

La LDE Europe se tient au lendemain de la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (la CEDRE) qui a eu lieu aussi à Paris, sous la présidence du chef de l'Etat français, Emmanuel Macron. Lors de la CEDRE, la communauté internationale s'est engagée vendredi à mobiliser en faveur du Liban 10,2 milliards de dollars de prêts, dont 9,9 milliards à des taux bonifiés, et 860 millions de dollars de dons, destinés principalement à bonifier ces prêts.

Le Premier ministre, Saad Hariri, a lui aussi prononcé une brève allocution lors de la LDE. "Vous êtes notre arme secrète, et vous devez nous réclamer des réformes, et nous menacer de ne pas voter en notre faveur si nous n'effectuons pas ces réformes", a souligné M. Hariri en s'adressant aux Libanais de la diaspora. "Le Liban ne peut plus continuer comme cela sans réformes, et avec des lois qui datent des années 1950 (...). Il faut moderniser nos lois", a plaidé le chef du gouvernement, en revenant sur les résultats de la CEDRE.


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commentaires (5)

BASSILO... IL VOUS FAUT APPRENDRE QUE SI LES PAROLES SONT D,ARGENT LE SILENCE EST D,OR !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 27, le 07 avril 2018

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Commentaires (5)

  • BASSILO... IL VOUS FAUT APPRENDRE QUE SI LES PAROLES SONT D,ARGENT LE SILENCE EST D,OR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 27, le 07 avril 2018

  • "... que nous finançons par nos propres moyens, sans que des frais n'incombent à l'Etat." Bien sur, mais reste a savoir d'où et comment sont venus ces "propre moyens" ... Hein ?

    Remy Martin

    16 h 11, le 07 avril 2018

  • La transparence est le meilleur moyen de gouverner pour s'assurer de l'adhésion du peuple. Concernant la relation patrie-diaspora, je trouve de ma part qu'il n'y a pas assez de ponts ... Il manque à notre pays un vrai ministère de la diaspora ayant comme objet la participation pleine et entière de ses enfants dispersés un peu partout dans le monde (n'oublions pas que deux tiers de notre nation réside à l'extérieur de la patrie mère). Des pays ayant à peu pres la même stature que le Liban disposent en general des vrais ministères dédiés à leur diaspora, ils sont très utiles efficaces, et permettent de renforcer l'image du pays à travers une meilleure participation de leur diaspora et sa preservation dans la culture originelle de leur pays. Alors ne nous plaignons pas pour cet organisme de Bassil, mais pensons plutot à renforcer de telle initiative. Il y va de l'intérêt de toute notre nation

    Sarkis Serge Tateossian

    15 h 10, le 07 avril 2018

  • Les chefs d'états etrangers, en attendant la visite d'un ministre libanais, de tout calibre, doivent avoir un psychiatre sous la main pour comprendre et évaluer le niveau de schizophrénie auquel ils doivent s'attendre. D'autres pays ont un gouvernement monolithe et une opposition. Chez nous les ministres s'opposent à eux-mêmes sans besoins d'opposition... Entretemps le dignitaire étranger se tourne les doigts en attendant la fin de la réunion mascarade

    Wlek Sanferlou

    14 h 21, le 07 avril 2018

  • encore et toujours : NOUS - JE LIBANAIS EXIGE LA PUBLICATION IN EXTENSO de tout ce qui fut DIT, ECRIT A CEDRE... NOUS DEVONS etre au courant de ttes les verites- dites, sous entendues, cachees . pas assez qu'ils contentent les pays donateurs ... CE SONT A NOUS LES CITOYENS QU'ILS DOIVENT DEMONTRER LEUR - NOUVELLE & INEDITE- PREUVE D'HONNETETE !

    Gaby SIOUFI

    14 h 00, le 07 avril 2018

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