Les quotidiens locaux et panarabes sont largement revenus jeudi sur le gel de la démission du Premier ministre, Saad Hariri, annoncée la veille, jour de la fête de l'Indépendance du Liban, 18 jours après en avoir fait l'annonce en Arabie saoudite.
"Le Liban respire"
"L'événement Hariri : le Liban respire avec la foule bleue", titre an-Nahar sur son site Internet, en référence aux drapeaux bleus aux couleurs du Courant du Futur, agités par les centaines de partisans de M. Hariri rassemblés mercredi devant la Maison du Centre, sa résidence privée à Beyrouth, pour célébrer son retour. "Il est évident que la suspension de la démission de Saad Hariri, qui a accepté la requête de Michel Aoun, comporte des données internationales et arabes", indique cet article.
"Notre patrie a besoin d'un effort exceptionnel pour surmonter les défis. Pour cela, nous devons appliquer une politique de distanciation à l'égard des conflits dans la région et de tout ce qui pourrait perturber les relations avec les pays arabes", a déclaré M. Hariri dans son discours faisant part du gel de sa démission. En annonçant brusquement le 4 novembre qu'il rendait son tablier, Saad Hariri avait accusé le Hezbollah et l'Iran de "mainmise" sur le Liban, affirmant craindre pour sa vie. Téhéran a rejeté ces accusations qualifiées de "sans fondement".
"Le ralliement des Libanais à la décision de Hariri (de suspendre sa démission) a permis enfin au Liban de respirer pour la première fois depuis le début de la crise", poursuit an-Nahar sur son site, notant dans un deuxième article que "la démission a de nouveau réuni les partisans de Hariri autour de lui".
En raison de la fête de l'Indépendance mercredi, jour férié au Liban, aucun quotidien à la date d'aujourd'hui n'était disponible en kiosque.
(Lire aussi : Après le gel de la démission de Hariri, place au dialogue sur le problème de fond)
Politique de distanciation
"Hariri obtient un mandat populaire pour appliquer une politique de distanciation", titre pour sa part le journal panarabe à capitaux saoudiens, al-Hayat. "Le gel de la démission de Hariri mercredi a autant surpris les Libanais que l'annonce de sa démission à Riyad", constate le quotidien. Selon des sources informées citées par al-Hayat, la suspension de la démission a pour seul but de mettre en place un mécanisme pratique devant permettre l'application de la politique de distanciation face aux conflits.
Le Premier ministre doit expliquer tout cela aux députés et aux membres du bureau politique du Futur lors d'une réunion élargie à la Maison du Centre dans la journée.
Selon l'autre quotidien panarabe à capitaux saoudiens, al-Chark al-Awsat, Saad Hariri a posé trois conditions pour retirer sa démission : la préservation de l'accord de Taëf, l'application de la politique de distanciation et la préservation des relations du Liban avec les pays arabes. Le journal cite également une source proche du Hezbollah indiquant que le parti chiite était prêt au dialogue sur tous les sujets mais pas sur celui des armes qui doit être intégré, selon lui, aux discussions autour de la stratégie nationale de défense.
Lire aussi
Un responsable israélien aux Libanais : "Ne laissez pas l'Iran vous priver d'indépendance"
La stabilité, l'indépendance et la souveraineté du Liban au coeur des voeux des dirigeants étrangers
Le Quai d’Orsay condamne les activités militaires du Hezbollah, pas le parti
Contacts intensifs de Macron en faveur de la stabilité au Liban
Rohani à Macron : Le Hezbollah fait partie du peuple libanais
Nasrallah aux pays de la Ligue arabe : Laissez le Liban tranquille !
Aoun : « Le Liban n’est pas un pays ouvert à tous les vents »
"Le Liban respire""L'événement Hariri : le Liban respire avec la foule bleue", titre an-Nahar sur son site Internet, en référence aux...
commentaires (7)
Exécution à la injection toxique. On en est au sédatif pour que la mort se passe sans le savoir... Il ne reste pas trop de temps...
Wlek Sanferlou
01 h 36, le 24 novembre 2017