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Liban - Don d’organes

Un acte réparateur dans le processus du deuil

Le sujet reste entouré au Liban de préjugés à tous les niveaux. Cette série d'articles bimensuels vise à faire la lumière sur les différents aspects de ce don de vie.

Dans un établissement hospitalier, un couple arpente inquiet les quelques mètres qui le sépare de la salle des soins intensifs où est admis leur fils. Victime d'un terrible accident de la route, le jeune homme lutte contre la mort. En vain. Les médecins sont pessimistes. Il ne s'en sortira pas. C'est une question de jours.

Vu son jeune âge et son bon état de santé, ce patient est un donneur potentiel pour le don d'organes. Mais comment approcher la famille qui refuse l'idée de perdre son enfant, sachant que la décision doit être prise le plus rapidement possible pour pouvoir prélever les organes ?

« Le sujet ne peut pas être abordé si la famille n'a pas accepté la perte, qui est difficile », insiste Boutros Ghanem, docteur en psychologie clinique et pathologique, maître de conférences à la faculté des lettres de l'Université Saint-Joseph et membre du Comité national pour le don et la greffe des organes et des tissus (NOD Liban). Il poursuit qu'avec l'annonce de la mort, « le processus de deuil commence ». « Or la question du don d'organes est proposée durant la première phase du deuil, celle de la colère, du déni et du refus de la réalité, d'où la difficulté, explique-t-il. La démarche adoptée est donc importante. Il en est de même pour les campagnes de sensibilisation. De plus, le fait d'avoir sa carte de donneur facilite la décision de la famille, à qui revient au final d'accepter ou de refuser le don. »

Les études menées à l'échelle internationale ont montré que le don d'organes « peut être un acte réparateur », constate M. Ghanem. « En effet, la mort d'un être cher s'accompagne d'un sentiment de culpabilité, celui du survivant, poursuit-il. Ce sentiment de culpabilité est source d'autoreproches, notamment parce qu'il est dû au sentiment d'impuissance face au décès. Les parents se disent qu'ils auraient pu mieux agir, choisir un autre hôpital, etc. »

Ces sentiments nécessitent un « travail de réparation », explique M. Ghanem. Et de conclure : « Le don d'organes pourrait être ce geste réparateur. Il donne lieu à un sentiment de soulagement, parce qu'il permet de se dire que la mort a permis de sauver quelqu'un d'autre. »

 

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