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Moyen Orient et Monde - Allocution

Kerry : Il faut éliminer l’état d’esprit qui a été imprimé dès le début par Assad et Daech

Le secrétaire d'État américain a prononcé un discours-pivot à l'institut Carnegie Endowment for International Peace à Washington.

Le secrétaire d’État John Kerry a, lors de son allocution au Carnegie, accusé Bachar el-Assad d’avoir rendu la guerre inévitable et d’avoir exacerbé les tensions entre les sunnites et les chiites. Pool/Brendan Smialowski/AFP

Après le changement de la stratégie du président Barack Obama concernant le Moyen-Orient qui avait évolué de l'engagement enthousiaste au dos tourné, les États-Unis sont à nouveau engagés à résoudre les perpétuels conflits de cette région.
Le secrétaire d'État américain John Kerry vient d'ailleurs de prononcer un discours-pivot sur le futur de la politique américaine au Moyen-Orient à l'institut Carnegie Endowment for International Peace à Washington. Dans cette adresse, M. Kerry est venu compléter ce que le secrétaire à la Défense Ashton Carter avait annoncé lundi dernier au Sénat, à savoir que « l'Amérique est prête à une guerre directe sur le terrain contre Daech (acronyme arabe de l'État islamique, ou EI) en Syrie et en Irak, incluant donc des troupes au sol », ce à quoi était toujours opposée l'administration Obama, en raison de quoi Kerry a abordé ce retournement de situation avec prudence. Pour bien caractériser l'ampleur du danger de Daech, il a précisé : « C'est un understatement de dire qu'aujourd'hui nous faisons face à un monde différent, un monde d'incroyables complexités. Vous tous avez probablement lu le livre d'Henry Kissinger, Diplomacy, où il est le premier à avoir dit : "il ne m'est jamais venu à l'esprit qu'il existerait un tel nombre de crises dans un tel monde devenu multipolaire. Un monde de violence, non plus d'État à État, car les nouveaux acteurs ont mélangé les États entre eux et ont déstabilisé l'ordre mondial". »

 

(Lire aussi : Valse avec (ou sans) Bachar, le billet d'Anthony Samrani)

 

« Pourquoi vous ne faites pas quelque chose ? »
Selon le secrétaire d'État, les États-Unis sont actuellement, à l'échelle mondiale, aux prises avec des problèmes jamais vus auparavant, mais une région prime sur les autres : le Moyen-Orient. « C'est contre notre intérêt de tourner le dos à cette partie du monde où nous avons des alliés. À partir de là, les menaces locales peuvent devenir globales. Et partout où je vais, on me demande : Pourquoi vous ne faites pas quelque chose ? »
Il fait aussi le constat suivant : « Ici, les peuples ont commencé à ne plus avoir confiance dans n'importe quel leader. Les Palestiniens ne font pas confiance à leurs dirigeants, les Israéliens ne font pas confiance non plus aux leurs, et idem dans tous les pays arabes. Nous devons donc tous faire quelque chose. Soyons honnêtes les uns avec les autres. À part le pétrole, les pays du Moyen-Orient ne produisent tout simplement pas ce que le monde attend d'eux. Ils ne font même pas de commerce efficace entre eux et n'utilisent pas leur capital humain à bon escient. Seulement, une femme sur quatre participe à l'économie. Le chômage des jeunes atteint les 25 %, ce qui laisse des millions de cette tranche (de la population) en colère, qui voit sur les réseaux sociaux ce que le reste du monde a, mais qu'ils n'ont pas. »


(Lire aussi : Sans surprise, le sort d'Assad divise les participants à la réunion de Vienne)

 

Consolider la guerre et la diplomatie
Il définit par la suite la nouvelle donne politique de l'administration Obama. « L'élément fondamental de notre stratégie sécuritaire au Moyen-Orient est centrée sur la coalition que nos avons mobilisée pour affronter et vaincre Daech, afin de mettre fin à la guerre en Syrie. Tel est le but de l'Amérique. Et la situation en Syrie a rendu impossible un changement pacifique. Bachar el-Assad a rendu la guerre inévitable : en ayant eu recours au Hezbollah, à l'Iran et à la Russie, il a exacerbé les tensions entre les sunnites et les chiites, pavant la voie à l'émergence de Daech. Le défi aujourd'hui n'est pas moins que celui de trouver un passage pour sortir de l'enfer. Pour ce faire, on est obligé d'aller dans deux directions à la fois pour mettre fin à ce conflit : intensifier, et la guerre contre Daech et l'effort diplomatique. Et on va consolider ces deux voies. Il faut éliminer l'état d'esprit qui a été imprimé dès le début par Assad et Daech : acculer les Syriens à choisir l'un ou l'autre. »
L'entrée de l'Iran dans les pourparlers de Vienne a créé une opportunité d'entrevoir la possibilité d'une solution politique, surtout que la Syrie est en grande partie détruite, l'Europe profondément affectée, et le Liban, la Jordanie et la Turquie soumis à d'écrasantes pressions face à l'afflux de réfugiés.

 

(Lire aussi : Pour la première fois, Washington va déployer des soldats au sol)

 

« Soften » : le mot de l'heure
Pourquoi avoir tant attendu pour intervenir ? Parce que ni ceux qui entendaient battre le fer tant qu'il était chaud (les proguerre) ni ceux qui espéraient que les choses allaient perdre de leur acuité (les défenseurs de la soft diplomacy) n'ont pu, après moult tentatives, faire primer leurs positions dans ce conflit aux causes et effets si disparates. D'où, finalement, la nécessité pour tous de se tourner vers un consensus. Dans ce contexte, Aaron Miller (ancien conseiller du département d'État et vice-président du Woodrow Wilson Center) écrit : « Pour qu'un deal puisse se faire, les États-Unis et la Russie doivent créer un centre de gravité et y attirer les autres joueurs. »
À noter qu'à Vienne, en entend souvent le mot soften, qu'il s'agisse du camp russo-iranien ou du camp américano-européen, qui (se) doivent tous deux de mettre de l'eau dans leur vin. Ou, du moins, d'en afficher l'intention.

 

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commentaires (14)

je suis d'accords a 100% avec mon collègues !! d'ailleurs les américains hésitaient a faire confiance a staline non seulement ils avaient eu vent de ses méfaits sur le peuple russe mais ils etaient au courant qu'Hitler avait un accords avec les meme russes .. c'est Hitler qui a ete tres motiver et qui a doubler cette accord en attaquant la russie, s'il s'etait montrer realiste et avait epargner (pour un moment la russie saurait on jamais ce qui aurait pu se passer ...

Bery tus

23 h 36, le 31 octobre 2015

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Commentaires (14)

  • je suis d'accords a 100% avec mon collègues !! d'ailleurs les américains hésitaient a faire confiance a staline non seulement ils avaient eu vent de ses méfaits sur le peuple russe mais ils etaient au courant qu'Hitler avait un accords avec les meme russes .. c'est Hitler qui a ete tres motiver et qui a doubler cette accord en attaquant la russie, s'il s'etait montrer realiste et avait epargner (pour un moment la russie saurait on jamais ce qui aurait pu se passer ...

    Bery tus

    23 h 36, le 31 octobre 2015

  • Je rêve que le Liban fonctionne de cette façon mais sans la guerre Ce n'est qu'un rêve mais ça aide à garder l'espoir

    FAKHOURI

    19 h 14, le 31 octobre 2015

  • Il faut analyser comment fonctionne IBM et on comprendra bien vite les objectifs US IBM avait sa monnaie et chaque usine achetait le produit qu'elle fabriquait pour le vendre par les commerciaux, on appelait ça le dollar IBM Pourtant le matériel informatique IBM était techniquement inférieur à celui d'UNIVAC ou Burroughs Le seul parcours difficile des USA , c'est sous Carter Pourtant, Blumenthal mon ex patron était au Trésor, homme brillant et réaliste Il n'a pu rien faire

    FAKHOURI

    19 h 12, le 31 octobre 2015

  • Il est évident qu'il n'est pas nécessaire qu'un pays déclare la guerre aux USA pour que ce pays intervienne profitant de son rôle de puissance et de gendarme du monde entier. Mais seulement pour s'enrichir encore davantage. La seule défaite qu'on peut lui attribuer est le Vietnam. Les interventions dans les autres pays y compris la Corée n'a fait qu'enrichir l'industrie militaire et endiguer le chômage. 1941 Il ne faut pas oublier que l'industrie automobile a été transformé pour fabriquer des chars, des avions, armements divers, utilisant la main d'oeuvre féminine pendant que les hommes se battaient sur divers fronts.La bombe atomique sur les deux villes japonaises n'étaient pas nécessaires pour gagner la guerre du Pacifique. Le Japon était à bout de souffle. Ces bombes atomiques étaient indispensables pour finir la guerre rapidement car Staline pointait son nez en Europe.En Corée on a un exemple typique de la réaction rapide de l'industrie de l'armement US LE MIG 15 était largement supérieur aux F 86 sabre et super Sabre par sa maniabilité et son armement malgré ses rivets grossièrement fixés Les USA ont été obligé de ressortir le magnifique P51 Mustang et autres Corsaires... Pendant ce temps ils ont réussi à fabriquer un avion de combat pour combattre efficacement les MIG 15Dans tous les cas de figures (Corée, Vietnam, Afghanistan, Irak, ...) le dollar est fort, le chômage minime. Tous les pays du monde entier contribuent à la richesse US : Coca Cola, KFC , etc...

    FAKHOURI

    19 h 07, le 31 octobre 2015

  • Plus de sottises et de lâcheté de l'administration Obama au Moyen-Orient, c'est strictement impossible !

    Halim Abou Chacra

    16 h 21, le 31 octobre 2015

  • en mai 1941 la Navy était minable peut être... en 1941 ...mais en 2015 aucun pays au moyen orient n'a déclaré la guerre ni à la Navy ni aux USA....

    M.V.

    15 h 45, le 31 octobre 2015

  • La seule vraie victoire us , et encore je la place après les vrais vainqueurs des Nazis que sont les russes , est celle de 1945 . Pour le Japon , il n'y a pas eu de guerre victorieuse , mais 2 bombes atomiques envoyees par avion . Et , une victoire sur le panama de Noriega leur agent A partir de la , la Coree echec , le viet nam echec , l'irak echec ,l'afghanistan echec , et sous nos yeux en Syrie echec . Faut pas donner des grades a des poltrons qui n'osent pas s'y croire eux memes . En matiere de guerre , faut bien distinguer la part du matos et la bravoure des combattants , l'un sans l'autre ne sert a rien . Cote bravoure les occicons c'est pas trop ca quoi !

    FRIK-A-FRAK

    15 h 12, le 31 octobre 2015

  • Tout comme, aurait-il pu ajouter, Dâësch et ce héZébbb, c'est turban Noir et Noir turban !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 28, le 31 octobre 2015

  • Enfin il dit quelque chose de logique : Dâësch et l'aSSadique, c'est bonnet Noir et Noir bonnet !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 21, le 31 octobre 2015

  • Tant qu'Obama est aux manettes, nous subirons les auxiliaires ballots et falots qui nous innondent de paroles équivalent aux larges sourires de Ban Quant aux petits chefaillons de la région, ils profitent de cette faiblesse temporaire Ne jamais oublier que les USA deviennent forts quand leur machine de guerre fonctionne à plein régime. Le 7 décembre 1941, la Navy était minable Un an et demi plus tard ils ne savaient ou cacher leurs navires de guerre dans le Pacifique Et la machine industrielle s'est mise à fonctionner sans relâche même après la guerre de 39/45 Qui s'est enrichi ? Les USA sur notre dos ! Il ne faut pas oublier la livraison des premiers B32, les GMC et les autres armes à la Russie soviétique pour s'associer à leur entreprise de vaincre Hitler. Ils pratiquent la même politique avec la Russie actuelle Les américains sont incapables de vivre sans leur dollar

    FAKHOURI

    12 h 03, le 31 octobre 2015

  • Ce que dit Kerry me plait en ce sens qu'enfin on pu avoir un instant de lucidite . Quand il dit que plus personne ne fait confiance a ses dirigeants , c'est tellement vrai que , pourtant certains l'avaient crie depuis l'invasion de l'Irak par cet ivrogne de bush en cure de desintox chronique . Jacques Chirac l'avait dit mot pour mot , on ouvre pas la boite de pandorre . Les resistants et parmi eux le plus grand de tous HASSAN NASRALLAH l'a repete , on n'acceptera jamais une force unilaterale nous dicter notre politique chez nous, ET IL LE PROUVE TOUS LES JOURS QUE DIEU FAIT . Et certains internautes aussi le declarent depuis 5 ans , la Syrie n'est pas la Lybie , on ne touche pas a ses dirigeants comme on le fait avec l'irak la tunisie l'egypte etc... On a des hommes sur place qui se foutent d'avoir plus d'argent dans leurs comptes , qui ne sont preoccupes que d'etre maître chez eux plutot qu'esclaves chez des "rois" . Je suis profedement desole pour les huluberlus , je les attendais a ce niveau de desolation , mettre le tort sur Obama et ses 6 conseillers juifs est une erreur . La seule et unique solution pour l'occicon et ce n'est que ca qui compte a leurs yeux , serait de MAINTENIR BASHAR AU POUVOIR JUSQU'A CE QU'IL DECIDE DE PARTIR D E M O C R A T I Q U E M E N T. COMME IL EST ENSEIGNE DE LE FAIRE EN OCCICON CHEZ EUX .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 04, le 31 octobre 2015

  • LORSQUE LE MASTODONTE PERD SES DEUX "DONTES" SA TROMPE SE RETRÉCIT... ET N'EST PLUS QUE DE QUELQUES CENTIMÈTRES... ET SES PIEDS NE LE PORTENT PLUS... VIEUX... IL ATTIRE LES ENVIES... DES ENVIEUX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 51, le 31 octobre 2015

  • Quel lamentable aveu de faiblesse, de légèreté et d'incapacité de la part de la seule force mondiale sensée gèrer le monde... Serions-nous à la veille d'un très grand bouleversement planétaire ? Il faut le croire au vu de ce qui se passe dans tous les coins du globe...

    Salim Dahdah

    08 h 56, le 31 octobre 2015

  • D'abord , Pour qu'Obama change de stratégie au moyen orient ...il eut fallu ...qu'il y en ait une ...!

    M.V.

    08 h 24, le 31 octobre 2015

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